Tiens il pleut
jeudi 26 mai 2011
Silence le tank chenille
Combien de jours , de mois ?
Tous les après midi grenouille pécore s'en vient à son office,
elle me jette des crayons de couleur , un album ,
- elle nous fera bien un dessin - " la pointue ",
et nous verrons bien ce soir si nous faisons mieux .
Sous le bandeau de coton noir je devine les boucles d'un caniche,
le fer à friser sent le roussis, un châssis de char d'assaut,
tous les soirs l'album est vide et blanc ,
tous les soirs je crache ses gros cachets noirs et blancs dans les toilettes,
tous les soirs dans le boxe les rideaux plissés, tirés ,
deux grenouilles poussent des soupirs à fendre l'âme ,
elles se mordillent les oreilles,
des processions la pleurniche,
il ne faut pas sortir dans le brouillard
même les chiens savent cela,
je suis sortie,
jusqu'au bout , jusqu'à la déchirure , jusqu'à la mort ,
j'ai vu les ventres pourrir
les vers bouffer la pourriture,
je m'enivre pour un rien
une cité de hauts murs dans les brouillards arides,
j'attends le passage du cheval coco,
il revient du pré ,
il passe sous ma fenêtre,
j'en jurerais encore,
il me fait un clin d'oeil et danse jusqu'à la métairie.
Tous les après midi grenouille pécore s'en vient à son office,
elle me jette des crayons de couleur , un album ,
- elle nous fera bien un dessin - " la pointue ",
et nous verrons bien ce soir si nous faisons mieux .
Sous le bandeau de coton noir je devine les boucles d'un caniche,
le fer à friser sent le roussis, un châssis de char d'assaut,
tous les soirs l'album est vide et blanc ,
tous les soirs je crache ses gros cachets noirs et blancs dans les toilettes,
tous les soirs dans le boxe les rideaux plissés, tirés ,
deux grenouilles poussent des soupirs à fendre l'âme ,
elles se mordillent les oreilles,
des processions la pleurniche,
il ne faut pas sortir dans le brouillard
même les chiens savent cela,
je suis sortie,
jusqu'au bout , jusqu'à la déchirure , jusqu'à la mort ,
j'ai vu les ventres pourrir
les vers bouffer la pourriture,
je m'enivre pour un rien
une cité de hauts murs dans les brouillards arides,
j'attends le passage du cheval coco,
il revient du pré ,
il passe sous ma fenêtre,
j'en jurerais encore,
il me fait un clin d'oeil et danse jusqu'à la métairie.
lundi 23 mai 2011
Piano concert maritime
Une pivoine à l'étale du ciel et de l'eau
une flottaison calme
latence quiète
la terre louvoie , intervalle ,
abîme infini céruléen dans une magnifique indifférence
propre au sommeil lège des statues.
dès potron minet le vif rayon perce biseaute les faces de la percale
afin de la marquer , la reconnaître , de la signer singulière diamantée,
une pointe nacarat éveillée d'une phrase d'aube,
le bourdon lynx pétulant, passe-velours , pétale picote,
fourmille badine sirote , grondèle doucement ,
vrombit , tubulaires et larges plastrons soyeux,
un diamant , d'autres vols mimosas,
culs blancs, brosse d'yeux ,
d'autres fleurs en tourment ,
un printemps , d'autres printemps,
l'après midi décline chuintante au ruisseau de sable
décalque le ciel en ombres d'anguille sur le courant
la carde du chardon tête épineuse empourpre l'eau ,
l'air a ce goût particulier de l'éteule chaude
le craquement de grain , sa chair tiède sur la langue ,
les triolets de cailles secrètes sous les chaumes montent du champ
leur appel caché dans la paille,
cette fièvre de feuillages accueillant la fraîcheur déliée de notes noires,
blanches gouaches une queue de pie vibre,
le glissement de nuit sur les épaules marines
la marque de lune sur ta nuque sombre
tes doigts sont des touches
et les touches sont tes doigts
tes doigts prolongés d'autres doigts y viennent lever l'ancre la descendre,
ode grave la mer songe,
une offrande ,
une prière ,
houle enflée ciselée de crêtes,
étrangers au monde et au coeur de son antre baignés de peau de pluie fine.
une flottaison calme
latence quiète
la terre louvoie , intervalle ,
abîme infini céruléen dans une magnifique indifférence
propre au sommeil lège des statues.
dès potron minet le vif rayon perce biseaute les faces de la percale
afin de la marquer , la reconnaître , de la signer singulière diamantée,
une pointe nacarat éveillée d'une phrase d'aube,
le bourdon lynx pétulant, passe-velours , pétale picote,
fourmille badine sirote , grondèle doucement ,
vrombit , tubulaires et larges plastrons soyeux,
un diamant , d'autres vols mimosas,
culs blancs, brosse d'yeux ,
d'autres fleurs en tourment ,
un printemps , d'autres printemps,
l'après midi décline chuintante au ruisseau de sable
décalque le ciel en ombres d'anguille sur le courant
la carde du chardon tête épineuse empourpre l'eau ,
l'air a ce goût particulier de l'éteule chaude
le craquement de grain , sa chair tiède sur la langue ,
les triolets de cailles secrètes sous les chaumes montent du champ
leur appel caché dans la paille,
cette fièvre de feuillages accueillant la fraîcheur déliée de notes noires,
blanches gouaches une queue de pie vibre,
le glissement de nuit sur les épaules marines
la marque de lune sur ta nuque sombre
tes doigts sont des touches
et les touches sont tes doigts
tes doigts prolongés d'autres doigts y viennent lever l'ancre la descendre,
ode grave la mer songe,
une offrande ,
une prière ,
houle enflée ciselée de crêtes,
étrangers au monde et au coeur de son antre baignés de peau de pluie fine.
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