Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 5 mars 2016



 


Je te raccompagnais chez toi
et chez toi
tu me raccompagnais chez moi
et chez moi
je te encore
et tu me à nouveau
encore à nouveau à nouvelle
à pied à lune à nuages et ritournelle
à pas à conversation à chemin de soleil
je te raccompagnais chez toi
et chez toi
arrivés tu me raccompagnais
je te
tu me
toi -même un peu
moi- même un peu
raccompagnés
soi même lointain
en silence parfois autour d'un verre
dans un vieux bistrot italien qui poussait la chanson
par petits bouquets de fleurs de papiers
humé les effluves vagabondes de la Seine
au noir , au gris , au vert ,
aperçu un oiseau au rouge pudeur sur un bout de pont ,
des fenêtres , des chemises accrochées de saisons ,
ainsi nous avons fait le tour du quartier
le tour de la ville
le tour du pays
le tour de la terre

O solitude
nous-même un peu  ,  un souffle
où nous avons jeté nos cœurs ouverts avec douceur

Coleman Hawkins







Le ciel est rose

ose ose       ose

le cueillir

avant la fuite


les arbres sont restés blottis
au bout du doigt un écureuil bondit
une finesse inattendue
traverse tendue dans l'air

langue étrangère

j'ai  rêvé

seule         la mer

la mer est rose

j'ai rêvé seule




jeudi 3 mars 2016




L'incessant grésillement des insectes
broutant les herbes
grognant sur les écorces
broyant les miettes
suçant les sucs
frottant les harpes épeires
frôlant les sucres miel  et les épices des menthes
traversant l'air de bourgeons tendres
feuilletant nos nuits de livres vivants
et s'élance

que peut être l'étoile
se poudrerait le visage de la rumeur invisible
le couchant du crépuscule
où crépitent les champs
où chantent les ruisseaux de solfèges minuscules
le ru court sur les pierres brunes
canicule blonde de la nuit
virgules vertes velues de chenille
la guenille vidée d'un papillon


elle s'endormirait noircie d'ivresse
sur le ventre blanc dodu de l'aube
dès potron-minet d'innombrables cochenilles
à la portée d'une escarcelle légère
une motte de terre
une rose de vin nouveau
un brin de bleu
une  échappée de fourmi
des heures de douceur
la peau du monde sur la langue