j'ai fait ce que j'ai pu
ne me lisez pas,
lisible cela ne se peut
illisible cela ne se peut non plus
apprendre à dire ce que je suis
les jugements sont posés avec ce que chacun est ,
pour moi,, je n'existe pas,
je regarde l'automne
saison lente longue et belle
et si je pouvais disparaître avec elle,
je le ferais .
ce que nous sommes jamais ne fut dit
et fut dit partout,
ce que je suis ,
que de livrer ces lettres intimes inutiles
et que de violence satisfaite pour un bout d'ongle rentré dans la peau
la pierre est un repos
ne pas sortir de sa tombe , voilà ce qui plaît,
rangez votre râteau
les feuilles sont tombées
l'hiver la terre se tait
de loin en loin , des bribes,
que de l'automne des lumières ,
je suis à mes brouillons , que des brouillons ,
il semble que l'enfant comprenne quelque chose
autant qu'il y ait quelque chose à comprendre,
Le temps béni ,
assise sur un banc vert
à regarder un bout de ciel disparaître
entre deux hirondelles s'écarter
il est vingt heure dix huit,
avant , vingt heure dix sept
après, vingt heure dix neuf ,
une aiguille contre l'orgueil et la démesure
et l'autre qui fait battre le coeur
et peut être une façon de sourire,
il est des instants où il faut dire
et en ces instants là je n'ai pas d'imagination ,
vous en avez beaucoup plus que moi
surtout en ce qui concerne les chevaux ,
puissent ils vous dire que je ne les connais pas
et qu'ils ne me connaissent pas,
puissent ils ne rien vous dire
et comment les hommes les ont traités,
ils ne vous diront rien
pas plus à moi.
Tiens il pleut
samedi 3 décembre 2011
mercredi 30 novembre 2011
lundi 28 novembre 2011
Le couvercle
Si je m'ouvrais la tête
je l'ai fait
au scalpel
écrire c'est très précisément ce que je fais à l'instant où je l'écris,
je ne fais que cela , même sans écrire j'écris,
et quand je vis je vis
écrire cette partie morte
la partie vivante est très précisément ce que je suis
la partie morte est aussi très précisément ce que je suis
les couteaux de bouchers n'ont vraiment rien d'attrayant à dire
alors je n'en dis rien
pourquoi faire
déchirable
lacérable
vulnérable
parfois les échos ont des relents de mauvaise cuisine,
Tu sais comment le sucre est bon est gras dans les urines
pisses dans le bocal là ici tout de suite
pendant que tu as encore envie
ne te retiens pas
je les tournerais avec mon doigt et je les goutterais
le sucre est là , un bonbon,
et tu seras malade malade pour toujours
tu mielleras pour toujours des ronciers d'abeilles
et tu mourras un jour
à peu près là un peu devant , un peu derrière et tu mourras ,
à peu cris , à peu mot, ne t'inquiètes pas , ils font tout cela , mais c'est pour toi , pour ton bien ,
mourras , mourras pas,
patati patata,
à peu mot qui tombe dans la phrase un tuyau d'orgue,
un plumeau , un grelotté de mité,
des noms comme ça à l'emporte, à l'écho, à l'étal, au carnaval , sinistre,
et dans ta bouche dans tes fleurs de poumons des bêtes trouées
des sifflets des chignoles et des pointes de clous ,
des aréoles de sein , des framboises d'envie sur la peau
des bourgeons d'églantine
des océans de fièvre froide
des claquements d'os
des cavernes de grelots
la fille en face jaune , vieux coing , jeune compotée derrière le paravent
douze qu'elle avait
petit bracelet au poignet
petit bracelet aux menottes flasques
et le type passe avec son seau
et la bonne femme passe avec ses marmots
toi demain la petite la vitre le miroir
le jambon la purée dégueulasse le ventre plein
le nombril sale , on va te le frotter tu verras à l'eau froide
tu vas grandir
le trocart ça fait pas mal , traverse le corps jaune
et craque
un peu froid
mais allez crache
ça t'enfonce dans le thorax du mou de veau
la machine comptera lamelles par lamelles
la rosée laquée sur la fine tranche de verre
et tu mourras d'autre chose et tu mourras pas
pas maintenant
un mot dans une phrase
du temps des éphémères
j'ai jeté une pierre dans le réverbère
sa gueule clignote , la mienne aussi , celle de vos potes,
je lui ai fermé sa sale gueule
chaque chose est impossible
et chaque soir je te parle grand père,
et chaque soir , je vous parle,
et si vous entendez
et si vous prenez soin de m'ouvrir la tête,
vous y trouverez ,
non pas William Turner ,
mais un couvercle de nuages
un hérisson boule de piquant
un vieil homme au pouce tranché dans son rouet de dentelle
une confiance indéboulonnable et idiote,
peu, pas d'amis car je suis fiable ,
sincère
alors oui sincère
et des heures qui passent sans dormir
et des vieux très vieux qui chaque jour disent,
ne partez pas, ne partez pas,
emmenez nous au cinéma
et des vieilles qui se mouchent dans mes doigts
et un si tendre couvercle de nuages qui vous assassine,
ou vous n'y trouverez rien ,
vous vous y trouvez là , je ne sais pas pourquoi,
c'est comme ça.
Quelquefois on dit ce qu'on ne veut pas dire
quelquefois c'est le contraire
et c'est très précisément ce pourquoi je suis claire et fiable,
j'y suis
et pour moi vous y êtes.
c'est tout et vous êtes libre d'en rire , d'en pleurer , de ne pas choisir, de ne pas ceci et cela
de ne rien faire, de ne pas vous promener , de ne pas vous asseoir, de ne pas vous lever , de ne pas écrire, de ne pas m'écrire, de ne pas connaître , je ne suis pas laide , je ne suis pas belle, je ne suis pas une jeune fille, je ne suis pas une vieille femme, je suis, mon âge , un âge de femme, l'âge ne compte pas, le temps ne passe pas, nous passons, je passe
dans ma tête ,
un couvercle
trouvez vous cela tout à fait réel ?
je l'ai fait
au scalpel
écrire c'est très précisément ce que je fais à l'instant où je l'écris,
je ne fais que cela , même sans écrire j'écris,
et quand je vis je vis
écrire cette partie morte
la partie vivante est très précisément ce que je suis
la partie morte est aussi très précisément ce que je suis
les couteaux de bouchers n'ont vraiment rien d'attrayant à dire
alors je n'en dis rien
pourquoi faire
déchirable
lacérable
vulnérable
parfois les échos ont des relents de mauvaise cuisine,
Tu sais comment le sucre est bon est gras dans les urines
pisses dans le bocal là ici tout de suite
pendant que tu as encore envie
ne te retiens pas
je les tournerais avec mon doigt et je les goutterais
le sucre est là , un bonbon,
et tu seras malade malade pour toujours
tu mielleras pour toujours des ronciers d'abeilles
et tu mourras un jour
à peu près là un peu devant , un peu derrière et tu mourras ,
à peu cris , à peu mot, ne t'inquiètes pas , ils font tout cela , mais c'est pour toi , pour ton bien ,
mourras , mourras pas,
patati patata,
à peu mot qui tombe dans la phrase un tuyau d'orgue,
un plumeau , un grelotté de mité,
des noms comme ça à l'emporte, à l'écho, à l'étal, au carnaval , sinistre,
et dans ta bouche dans tes fleurs de poumons des bêtes trouées
des sifflets des chignoles et des pointes de clous ,
des aréoles de sein , des framboises d'envie sur la peau
des bourgeons d'églantine
des océans de fièvre froide
des claquements d'os
des cavernes de grelots
la fille en face jaune , vieux coing , jeune compotée derrière le paravent
douze qu'elle avait
petit bracelet au poignet
petit bracelet aux menottes flasques
et le type passe avec son seau
et la bonne femme passe avec ses marmots
toi demain la petite la vitre le miroir
le jambon la purée dégueulasse le ventre plein
le nombril sale , on va te le frotter tu verras à l'eau froide
tu vas grandir
le trocart ça fait pas mal , traverse le corps jaune
et craque
un peu froid
mais allez crache
ça t'enfonce dans le thorax du mou de veau
la machine comptera lamelles par lamelles
la rosée laquée sur la fine tranche de verre
et tu mourras d'autre chose et tu mourras pas
pas maintenant
un mot dans une phrase
du temps des éphémères
j'ai jeté une pierre dans le réverbère
sa gueule clignote , la mienne aussi , celle de vos potes,
je lui ai fermé sa sale gueule
chaque chose est impossible
et chaque soir je te parle grand père,
et chaque soir , je vous parle,
et si vous entendez
et si vous prenez soin de m'ouvrir la tête,
vous y trouverez ,
non pas William Turner ,
mais un couvercle de nuages
un hérisson boule de piquant
un vieil homme au pouce tranché dans son rouet de dentelle
une confiance indéboulonnable et idiote,
peu, pas d'amis car je suis fiable ,
sincère
alors oui sincère
et des heures qui passent sans dormir
et des vieux très vieux qui chaque jour disent,
ne partez pas, ne partez pas,
emmenez nous au cinéma
et des vieilles qui se mouchent dans mes doigts
et un si tendre couvercle de nuages qui vous assassine,
ou vous n'y trouverez rien ,
vous vous y trouvez là , je ne sais pas pourquoi,
c'est comme ça.
Quelquefois on dit ce qu'on ne veut pas dire
quelquefois c'est le contraire
et c'est très précisément ce pourquoi je suis claire et fiable,
j'y suis
et pour moi vous y êtes.
c'est tout et vous êtes libre d'en rire , d'en pleurer , de ne pas choisir, de ne pas ceci et cela
de ne rien faire, de ne pas vous promener , de ne pas vous asseoir, de ne pas vous lever , de ne pas écrire, de ne pas m'écrire, de ne pas connaître , je ne suis pas laide , je ne suis pas belle, je ne suis pas une jeune fille, je ne suis pas une vieille femme, je suis, mon âge , un âge de femme, l'âge ne compte pas, le temps ne passe pas, nous passons, je passe
dans ma tête ,
un couvercle
trouvez vous cela tout à fait réel ?
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