Il y a quelqu'un au loin
un geste là bas ,
le vent frise
et quelqu'un qui s'en va dans le silence de l'eau qui dort ,
le vent glace et s'arrime sur les herbes du chemin
sur les doigts de ma main .
Il y a quelqu'un là-bas
qui passe et devine le soleil levant ,
la vague gonfle dérive
elle chante dans la gorge des abîmes.
sous la lumière d'or qui allume
chaque froideur du petit matin.
Il y a poussières des brumes des corps
les cheminées des morts ,
les fronts mouillés vides ,
ls yeux gris des rôdeurs de l'aube sale,
les chairs qui se cognent sur le flanc de la coque ,
et quelqu'un est passé ce matin
quelqu'un chante
il rame en sourdine
il dérive au loin ,
il fredonne la chanson des noyés .