Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 9 avril 2011

Cataclysme, lettre pour Palerme

 Samedi 9 Avril dans la soirée,

Cher franchesco,

Le ciel brumes rosées frôle l'océan
   les plumiers sous les nichées d'arbres
             ventres au chaud sous la gangue de fraîcheur
                           nuitée opale
                              certains oiseaux appellent le silence
       sous les ombrages les trous d'eaux fougères palpitent
                     roses aux lianes ouvrent l'aube au duvet du soleil
           un mal fou d'enfance où les couleurs irrépressibles sourdent
                                     les cailloux dans la gorge chantent le ruisseau
                                                   le marais goutte
                                                                         un oiseaux
                                                                                      un  soleil
       Je ne suis qu'une goutte provisoire
                     morte depuis quelques siècles
  imprécise
                floue
     maladroite
              vivant au nordet

quelques peines à appréhender les évènements et les cours magistrales
quelques peines à me représenter le monde tel que l'on veut bien me le dire
          Franchesco nous parlons la nuit de milles choses,
    à peine échangé  quelques phrases ,
                                                  de l'aube et du crépuscule ,
                                                     de la mer du soleil et des roses ,
                    nous nous endormons dans les bras de l'une et de l'autre
             que la poésie réveille
                              que notre sang la roule
                                    calme des jardins d'océan et de pluie vermeille
au delà de l'heure de minuit
au delà du bien et du mal
la révélation de l'amour est un cataclysme
dans l'infiniment grand et l'infiniment petit ,
tout ce qui se lève en nous, nous nous y attardons  où il y a encore des jours et des nuits ,
ne nous occupons que de cela ,
                    la brise éveille les arbres
                                         la pluie sur l'été traversé
                          les yeux sauvages et doux , des feux d'eaux ,
                                       un peu tristes , une coupe de vin fort ,
                                                  une trêve , une halte brève,
                                                       une nichée de roses sur la houle du ciel

Keith Jarrett Radiance



Keith Jarrett Round midnight



mercredi 6 avril 2011

Il y a des jours où les phrases ,
oreilles dans ma tête
oreilles sur mes joues
silence des arbres que le soleil caresse
un néant qui  tourne retourne dans ma tête
qui tourne et retourne , un gant de velours et de fer,
des jupes dont le cercle me transperce,
des têtes molles flasques  coulent , coagulent sur de grandes places mortes
ces comptes, ces chiffres , ces a^^mes
ces familles d'ânes intellectuels.

Ce ruisseau sans cesse douces pluies
ce rien sans cesse , ce corps sans cesse , ce géant , ce brin d'herbe,
la mouche que j'écrase sur la vitre , moi encore,
une vitrine , un chapeau 
des mariages indécents , des merveilles , des foutoirs, des bordels,
les mains parlent et le goût des oiseaux aux déchirures

lundi 4 avril 2011

Le saule pleure de chatons mimosas
les jonquilles au pré lèvent la tête à la douce heure qui boit la sieste bleue,
les mousses éponges de verveine blotties sous la ployée de lumière, froncent l'étang ,
ses liqueurs  frissonnent d 'alevins , ventrus blancs,
des chants d'herbes appareillent, la carpe à l'oeil de cerceaux d'agate,
des colliers des sautoirs des plongeons , des cordes à sauter ,
petites filles des récréations,
des nattes de jonc,
sur le bord de la rive nous tapons du pied
et les têtards boule d'alphabet nouveaux- nés s'ouvre et se ferme
une fleur d'eau noire pulse et bat à l'impact mat de nos pas
dans la verdeur calme de l'eau,
au loin , la maison perce ses premiers bourgeons sur les murs de rousseur,
son teint de lait  , passoire de sons , 
l'épeire a brodé un diadème étiré sur la lucarne du grenier
elle recommencera demain à l'ourlet des rosées du levant,
fine brodeuse sous sa pèlerine de mica
couronne d'arc en ciel
enfants de printemps