Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 28 août 2010





la terre est sous le lit
le lit une forêt
où les trolls chevauchent les chevaux
à la barbe de nuit, des berceaux de mentons et d'yeux souris,
les chemins de forêt perdus sous un bonnet de rire complice,
les cheveux des claires voie de flûtes
la main est ouverte dans la nuit calme
la main est vide
et j'entends la mer monter les caravelles d'algues
aux monts des collines
des colliers d'eaux fragments des mots
nocturnes,
des cavalières d'écume et des sabots de vent de sable,
la forêt pousse
rameau de sel
écailles d'huîtres sous les pieds de l'arbre hirondelle,
alors les trolls se tirent la langue
à la barbe de la nuit,
ils disent faux pour vrai
vrai pour faux
souches et cimes dans un balancement tendre d'osier de peau et de chair,
l'or et le silence à claire voie.


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mardi 24 août 2010





Mes seules sentinelles inoffensives
inexpugnables
sont le souffle
au bout du souffle ,
nos respirations se retrouvant
là où nous ne savons plus où nous sommes,
où sommes nous ,le sommes du faire s'évacue,
nous y sommes,
sommes nous ailleurs en inconnue solitude réunie,
nous sommes en nos terres,
terre, fluide et dense,
une sève descendante de l'arbre,
un calme agité du phrasé de flehmen ,
douce romaine berçant nos noms sur sa bouche,
retroussant son sourire à la belle face des fronts de la nuit,
le chant d'ongle embrassé à l'encolure dansante,
la sève d'une goutte ,
le goût de l'humain aux frises douces d'ombre abreuvées de délices,
de l'obscur rompu au bout du souffle ,
nos chemins délivrés du bruit et du silence.
Tout ce que mes mains touchent est mien ,
ce temps dont je viens et où je suis ,
ceci n'est pas appartenir
ceci n'est pas assujettir ,
ce songe est mien ,
inexpugnable ,
le bois de la table , inséparables ,
tel le copeau , la brise ,
tel le mot de langue dans la bouche du cocher , arraché ,
qui sur la plaine danse , feux follet brigands ,
grands yeux poissons ,
hiver flambant sous le dôme de givre ,
une boîte de fer blanc
brisée de pierres d'où jaillissent et dorment les fleurs de caprices,
ces fleurs qui me rompent et me meurent.


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