chaque chose est nouvelle
je vois ce que je n'ai jamais vu
curieuse amusée avide tourmentée fugueuse futile taiseuse
chaque visage
chaque fleur
chaque jour chaque nuit
alors vous pensez ,
penser , quelle foutaise !
Floutage de gueule appropriée aux modes.
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Tiens il pleut
samedi 17 juillet 2010
Le baiser du fleuve méandre.
Emportés par Caÿstros
le grand méandre
écumes et limons brassent dans l'ombre
le vin du fleuve,
raisins aux ouïes de l'anguille
île ondulante fugitive entre les morts de sable,
la frêle caïque sourire aux yeux fermés,
sourire d'or
silence voyageur
onglée de métal
soie d'écailles serpentines
langue du cheval déplaçant le mors,
au fond des palais des milliers d'esclaves déchaînés.
Coque rouge et voiles noires
conques de forêt et frises de Meltemi
veuves endormies
le port est loin
nos mains dans la nuit touchent la mémoire
le livre aux pierres
tous les oiseaux s'envolent effrayés
ils se livrent aux boissons des roseaux
aux flèches de l'azur gracile
aux bras du fleuve ,
un cheval veille sur les ruines
l'herbe monte sur nos pas
sur la main ouverte du mur enfoui
le bec d'un oiseau qui ouvre la huppe de la fleur,
il chante, pleure, implore.
Sur le bandeau de pierre
le galop du cheval
les craquements des bouleaux
les hautes cyprées
les poudres d'améthyste
les aiguilles d'ivoire
les bras du cep tortu , efflanqués , rosse de bois noueux ,
calcites vrillées du bélier,
le raclement sec de la corne d'un boeuf ,
les vases, outres de cerfs de lions de poissons,
la sueur d'un homme
courbé sous les fagots lourds de chaleur,
labourant le champ maigre,
la part de l'os ,
la part de la chair,
la part de l'humanité.
l'aube sur les terrasses abandonnées,
nuages nomades
lèvent les songes sur les sanguines bouches du fleuve
la plaie béante du taureau
bondissant sur la berge feux follets d'ajonc.
Nous marchons dans l'ombre et la lumière
nous ne pouvons démêler l'une de l'autre
sourire aux yeux fermés
ta main dans mes cheveux
un souffle de joie
les oiseaux reviennent plonger sur le fleuve
ils le prolongent d'autant d'éternité
qu'ils meurent à chaque boucle brune du crépuscule
leurs ailes touchent la mémoire.
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mercredi 14 juillet 2010
Le règleur de pendule étouffe les oiseaux les alouettes, les libellules , les cigales, laisse étal le fracas de l'océan, il calcule l'impossible et l'infernal hiver sur nos empreintes digitales. Raisonneur de mots ,faux monnayeur tranquille , la mort l'est aussi à l'heure , sans retard , sans regard , sans aucun battement de chaleur dans l'espace , tranquille tel un pas sans pied , sans chair , un pas orphelin et sans enfants .
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mardi 13 juillet 2010
La chouette est passée
J'ai rêvé
verdeur de toit
rai de fenêtre
gouttières d'oiseaux
jaune de lettres
blanc penché d'horizon
nuque fluide vénitienne
papotent les chats sur les châles de la nuit
cerf-volants de bois vol tournoyé
lucanes mandibules d'alezans mordorés montent les craquements du monde
osselets des vestibules
sang d'encre
aux chairs pourpres de l'aube
Papillons.
Cocons duveteux
les neiges fileuses d'été crépitent,
tourmente des migrations,
îles des glaciers , marais des trémières,
bouches défroissées des bois fendus,
renoncules dérivantes de l'aube,
pupilles pointues de loup
machaon hiéroglyphes
pivoines épanouies aux rigueurs étranges de masques silencieux
solitude rouge aux toiles d'encre de chine
l'automne farouche de leur rousseur
bogues fines poudres d'hélianthes couchés,
sur leurs ailes la fièvre palpite.
Douce peine coutil de prunelles
souliers noirs précieux soucis de roses
aux pieds de l'herbe
aux âges des souches
aux trouées d'azur ourlées des orangers charnels
sous la terre prodigue des lettres
ils dardent les myriades de l'onde
les merveilles des peuples argentés
ventres glissant sous le courant
chatoyant la peau des ruisseaux
lettrines nageant dans le veine mouvementée
du soleil en eaux.
Profonde peine sourire brisé d'éclats de vair
écus céruléens témoins des empreintes fragiles
sur la pierre ils pleurent l'aube
montent le crépuscule sur un glissement d'ailes
alliance de la perte et du don.
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dimanche 11 juillet 2010
Nil lîlak Nîlak
Source / Artiste peintre / Marie-Paule BENOIT- BASSET /
Mes yeux ont pris la forme de ta voix
ma bouche a bu les parfums de ta nuque
mes oreilles des coquillages
où pulse ta veine
ton ventre une conque où dorment les oiseaux
huppe noire sur tes folies aimées de petit cancan
tes cheveux vont montant sous la tour penchée de chapeau
arpèges de nez
roses aux joues de lait
doigts petits bains d'oiseaux sur la tuile du toi
la neige a investi la nuit de baleines blanches
osmanthes dièdres aiguës
balbutiements myrte de crêpe
l'océan souffle sur l'enfance de notre amour.
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