Tiens il pleut
samedi 17 juillet 2010
Le baiser du fleuve méandre.
Emportés par Caÿstros
le grand méandre
écumes et limons brassent dans l'ombre
le vin du fleuve,
raisins aux ouïes de l'anguille
île ondulante fugitive entre les morts de sable,
la frêle caïque sourire aux yeux fermés,
sourire d'or
silence voyageur
onglée de métal
soie d'écailles serpentines
langue du cheval déplaçant le mors,
au fond des palais des milliers d'esclaves déchaînés.
Coque rouge et voiles noires
conques de forêt et frises de Meltemi
veuves endormies
le port est loin
nos mains dans la nuit touchent la mémoire
le livre aux pierres
tous les oiseaux s'envolent effrayés
ils se livrent aux boissons des roseaux
aux flèches de l'azur gracile
aux bras du fleuve ,
un cheval veille sur les ruines
l'herbe monte sur nos pas
sur la main ouverte du mur enfoui
le bec d'un oiseau qui ouvre la huppe de la fleur,
il chante, pleure, implore.
Sur le bandeau de pierre
le galop du cheval
les craquements des bouleaux
les hautes cyprées
les poudres d'améthyste
les aiguilles d'ivoire
les bras du cep tortu , efflanqués , rosse de bois noueux ,
calcites vrillées du bélier,
le raclement sec de la corne d'un boeuf ,
les vases, outres de cerfs de lions de poissons,
la sueur d'un homme
courbé sous les fagots lourds de chaleur,
labourant le champ maigre,
la part de l'os ,
la part de la chair,
la part de l'humanité.
l'aube sur les terrasses abandonnées,
nuages nomades
lèvent les songes sur les sanguines bouches du fleuve
la plaie béante du taureau
bondissant sur la berge feux follets d'ajonc.
Nous marchons dans l'ombre et la lumière
nous ne pouvons démêler l'une de l'autre
sourire aux yeux fermés
ta main dans mes cheveux
un souffle de joie
les oiseaux reviennent plonger sur le fleuve
ils le prolongent d'autant d'éternité
qu'ils meurent à chaque boucle brune du crépuscule
leurs ailes touchent la mémoire.
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