In spiritu cogitum , je me vais faire un somme
sous les vieux arbres immobiles
où rien ne remue
grandes mains blanches
ciel et mer dans le même pas
je m'alle partie et toujours venue
sur les vieilles allées l'océan funambule
Je suis allée au bord du frémissement
sur le petit chemin d'herbe
un poisson livide , agité de soubresauts,
Je l'ai remis à l'eau
sans y penser.
La rive était parfaitement déserte et muette
de tout murmure, saisie d'effroi ,
rien ne battait,
l'herbe est parfaitement verte
de toute déchirure,
le mot et le verbe sont parfaitement en paix .
Si belle que soit la terre ,
elle est là , dans le Grand rire .
Le Grand rire de l'herbe et de l'eau et du sentier,
la marche des prêles , cils du sable
qui ouvrent la paupière poussée sur l'oreille
sur les vieilles allées de pierre
l'araignée trapéziste de goutte en goutte de fil en fil
tisse une paupière sur mon oreille
ciel et mer dans le même pas
une motte de terre sous la plante des pieds