Tiens il pleut
mardi 29 mai 2012
Cette journée
Cette étrange
obstination ,
un paysage où chaque note a son importance
chaque note dans le paysage
chaque paysage dans la note,
ils se ravissent l'un l'autre
la qualité du silence ,
voir et entendre
regarder
perdre
le violoncelle me ramène au piano et le piano me ramène au violoncelle
au loin un chien à la barrière aboie,
les frelons frisent les tuiles de la maison
solitaire je me jette à la route
solitaire le long du fossé
je jette les violettes carnassier froissé
sous les chemises de famine
je jette les ombres aux lumières d'essaim
les lumières aux ombres gibecières
je jette les violettes au fossé ,
le ciel un carné d'ailes labiles, ruisselant c'est l'aube
les larmes coulent émue d'une mer étale
des grosses larmes écrasées comme des mouches sur le visage
des traces de doigts d'enfant ,
un sifflement bref une griffe d'hirondelle précipitée de blanc et de noir,
le présent est en fuite , temps hémophile ,
les combles , tabatière bée entre deux chevrons
je contemple avec ravissement les contours du fleuve
l'horizon tranche sa grenade d'explosion muette nouée ,
détachés les premiers rubans aorte moire mûrie au levant éclairent sa mue ondoyante,
anguille bleutée, grand fanal de proue ,
éprouver l'aube dans les rues vides de Paris
le parfum des peaux de couleurs la bonté du matin
noctambule matinal
un pigeon débonnaire se dandine sur les pavés de la marée du marché aux fleurs,
son pouls rapide ses yeux de boutons vifs , son odeur de pavé de rue , de fer et d'ardoise humide ,
ses ailes sèches , pennes dures , messagères rosaces dépliées et toit pentu ,
au loin l'océan chante
les vagues vont en avalanches
rouleaux de pervenche à ne plus savoir où est l'océan où est le ciel
puisqu'ils sont là le swing sur la main ,
la Seine baigne les quais dans son haleine pommelée de nuées,
bouche d'amande veines de lichens ,
violine extravagante ,
un visage mille visages
un bouton de rose sur un jardin sans rien
les promeneurs écrivent les lettres d'avant -midi ,
une apparition d'épaules de visage idylle fugace ,
discrète page musarde sur les murs
lumière propice souple soyeuse des fins d'après-midi d'été ,
le soleil est fluide les rais de brise caressent les pierres , des amis ,
le tremblement des jours et des mains froides
dans les claquement des talons du vent ,
les silhouettes des riverains découpées par la nuit montée sur le pont
les statues les arbres aux ciseaux d'argent ,
les dents de l'horloge , petite barbe pointue , obèse clocheton d'anges plâtreux,
un moineau gris picore les miettes sous la table d'une terrasse,
un lacet défait un homme se baisse sous le porche ,
dans les ruelles les restaurants animés , les portes ouvertes ,
les garçons s'affairent le crayon sur l'oreille,
le brouhaha des cuisines les assiettes à la vapeur brûlante
un hochepot mitonne sa peau cloque le fumet marrons et navets s'échappe ,
gouttes de sueur les cheveux coulent dans le cou , des ruisseaux de peaux,
les passants s'arrêtent froncent le nez , l'un d'eux rit sonore les autres parlent fort,
ils entrent dîner joyeusement ,
un couple marche main dans la main , une boucle de ses cheveux glisse dans son cou ,
elle, l'angle de la rue , lui , ils sont partis,
les portes du silence il n'y en a pas le lassement d'une machine à coudre dans une cour derrière une fenêtre
ce tapement sec distinct d'une machine à écrire , front tendu
petits marteaux de tête de coeur et de doigts , d'allant et de retenue ,
de retenue et de retour , ruban d'encre martelé , note tenue ,
il n'y en a pas
alors cette femme qui coud , ou un homme qui s'affaisse au coin de la rue,
son pas grandit ,
le battement d'une absence ,
le bateau , le mât cordé de faisceaux de pierreries brusques éclairs,
c'est la pleine lune de paille elle se lève se penche et sourit à la mer ,
la pulsation d'étoiles dans le jardin d'ébène
la voie lactée verveuse sur les lucarnes d'ardoise
une averse de lucanes pinceaux noirs pincent les réverbères à la lumière pâle ,
têtes entrouvertes d'une nage de nénuphars
chevaux de bois d'aulne où éclosent les petits mars changeants ,
la fraîcheur de la nuit est douce , un baiser d'eau , des yeux d'herbe rousses
dans la brise forte des feux
cet après midi du mois de mai un ciel intense un croissant de lune à peine dessiné,
des feuillets in - octavo des notes brochées les boucles de la Seine , une journée ,
la plume vient monte pose et dépose
au même temps au même endroit
errante fontaine , errants visages
mémoire , éventail grand ouvert , ingénieux mécanisme d'or ,
mettre à jour , mettre à nuit , flou et entier le battement d 'une absence,
et glisser des halliers d' étoiles
un paysage où chaque note a son importance
chaque note dans le paysage
chaque paysage dans la note,
ils se ravissent l'un l'autre
la qualité du silence ,
voir et entendre
regarder
perdre
le violoncelle me ramène au piano et le piano me ramène au violoncelle
au loin un chien à la barrière aboie,
les frelons frisent les tuiles de la maison
solitaire je me jette à la route
solitaire le long du fossé
je jette les violettes carnassier froissé
sous les chemises de famine
je jette les ombres aux lumières d'essaim
les lumières aux ombres gibecières
je jette les violettes au fossé ,
le ciel un carné d'ailes labiles, ruisselant c'est l'aube
les larmes coulent émue d'une mer étale
des grosses larmes écrasées comme des mouches sur le visage
des traces de doigts d'enfant ,
un sifflement bref une griffe d'hirondelle précipitée de blanc et de noir,
le présent est en fuite , temps hémophile ,
les combles , tabatière bée entre deux chevrons
je contemple avec ravissement les contours du fleuve
l'horizon tranche sa grenade d'explosion muette nouée ,
détachés les premiers rubans aorte moire mûrie au levant éclairent sa mue ondoyante,
anguille bleutée, grand fanal de proue ,
éprouver l'aube dans les rues vides de Paris
le parfum des peaux de couleurs la bonté du matin
noctambule matinal
un pigeon débonnaire se dandine sur les pavés de la marée du marché aux fleurs,
son pouls rapide ses yeux de boutons vifs , son odeur de pavé de rue , de fer et d'ardoise humide ,
ses ailes sèches , pennes dures , messagères rosaces dépliées et toit pentu ,
au loin l'océan chante
les vagues vont en avalanches
rouleaux de pervenche à ne plus savoir où est l'océan où est le ciel
puisqu'ils sont là le swing sur la main ,
la Seine baigne les quais dans son haleine pommelée de nuées,
bouche d'amande veines de lichens ,
violine extravagante ,
un visage mille visages
un bouton de rose sur un jardin sans rien
les promeneurs écrivent les lettres d'avant -midi ,
une apparition d'épaules de visage idylle fugace ,
discrète page musarde sur les murs
lumière propice souple soyeuse des fins d'après-midi d'été ,
le soleil est fluide les rais de brise caressent les pierres , des amis ,
le tremblement des jours et des mains froides
dans les claquement des talons du vent ,
les silhouettes des riverains découpées par la nuit montée sur le pont
les statues les arbres aux ciseaux d'argent ,
les dents de l'horloge , petite barbe pointue , obèse clocheton d'anges plâtreux,
un moineau gris picore les miettes sous la table d'une terrasse,
un lacet défait un homme se baisse sous le porche ,
dans les ruelles les restaurants animés , les portes ouvertes ,
les garçons s'affairent le crayon sur l'oreille,
le brouhaha des cuisines les assiettes à la vapeur brûlante
un hochepot mitonne sa peau cloque le fumet marrons et navets s'échappe ,
gouttes de sueur les cheveux coulent dans le cou , des ruisseaux de peaux,
les passants s'arrêtent froncent le nez , l'un d'eux rit sonore les autres parlent fort,
ils entrent dîner joyeusement ,
un couple marche main dans la main , une boucle de ses cheveux glisse dans son cou ,
elle, l'angle de la rue , lui , ils sont partis,
les portes du silence il n'y en a pas le lassement d'une machine à coudre dans une cour derrière une fenêtre
ce tapement sec distinct d'une machine à écrire , front tendu
petits marteaux de tête de coeur et de doigts , d'allant et de retenue ,
de retenue et de retour , ruban d'encre martelé , note tenue ,
il n'y en a pas
alors cette femme qui coud , ou un homme qui s'affaisse au coin de la rue,
son pas grandit ,
le battement d'une absence ,
le bateau , le mât cordé de faisceaux de pierreries brusques éclairs,
c'est la pleine lune de paille elle se lève se penche et sourit à la mer ,
la pulsation d'étoiles dans le jardin d'ébène
la voie lactée verveuse sur les lucarnes d'ardoise
une averse de lucanes pinceaux noirs pincent les réverbères à la lumière pâle ,
têtes entrouvertes d'une nage de nénuphars
chevaux de bois d'aulne où éclosent les petits mars changeants ,
la fraîcheur de la nuit est douce , un baiser d'eau , des yeux d'herbe rousses
dans la brise forte des feux
cet après midi du mois de mai un ciel intense un croissant de lune à peine dessiné,
des feuillets in - octavo des notes brochées les boucles de la Seine , une journée ,
la plume vient monte pose et dépose
au même temps au même endroit
errante fontaine , errants visages
mémoire , éventail grand ouvert , ingénieux mécanisme d'or ,
mettre à jour , mettre à nuit , flou et entier le battement d 'une absence,
et glisser des halliers d' étoiles
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