Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 20 novembre 2010

je suis toujours surprise par la nuit
je ne l'attends pas et elle arrive
surgie comme un adieu
un oripeau de jours à la barre à mine
un oripeau soulevé avec grâce et candeur
un adieu magnifique qui bégaie ses premiers mots d'amour
un coucher qui tombe avec le soleil 
un lever vers ces paroles  surgies de la nuit.

vendredi 19 novembre 2010

La valse

Et vous
qu'est-ce que vous  diriez  si  de vampire vous étiez traité ?

Je ne traite pas
Je ne dis rien
Je traite le sujet
je me mets en mouvement
je vous invite  à valser
j'ouvre la bouche
et vous plante les deux canines dans le cou.

Commence par la mort
finis par un baiser.

Trois petits tours et puis s'en vont.






mercredi 17 novembre 2010

Corps délicat
ma terre la terre
une ligne d'abstraction
sous la neige
un méplat  d'horizon
calme orage de flocons,
plus haut
le passage du visage impassible tourné sur le secret.
Une douce blessure de pluie,
le pilon broie les pierres
les robes respirent dans un silence de mains,
le pilon écrase les grains
le canal sent la marne foncée d'émeraude,
coeur de pierre,
les  serpentines nagent au soir d'une barque
une lanterne oscille fumant doucement l'ocre
toque aux quais  portes et diagonales noires


Et les villes passent dans le sillage étain  du fleuve
    pont de turban
       fléau de blés sous les arbres
           essaims parmi les carrares    
               calicot nacarat sur les lèvres
                  faïences de teint pâle
                      sabots de barque au pavé biset bleu
                         ovale tourné au souffle
                              pleur à l'oreille.

mardi 16 novembre 2010

Violoncelle,

Archet, toron de cheveux dénoués de sueurs étoilées
 frotte l'érable le buis l'ébène
hélices de bois roux
barque à tête de serpent
trous d'or et d'acajou
fuseau horaire
cello d'araire.

Chair de poire
eau du verger
ventre chaud de lézard
pieds tisons piqués en terre
bosquets d'yeuses où niche le petit cheval
octant aux heures inégales,
horlorangeries  l'autre hiver , vin de Nordais .

Des façons  barbares
aux écumes des navires
brûlent les champs boréales,
veilloir d'étoupes de briquet
brûlot de bois  îles blanches  feuilles de pluie
l'autre hiver ,corail astrolabe, fleur de Nordais,
chambre d'ombre où  s'épellent les pivoines.

dimanche 14 novembre 2010

La fugue.




Quand le gun  est posé sur la table
je prends le manche de la guitare
je libère le percuteur
il fait froid à pierre fendre
et le chien l'os dans la gueule
la maison est à vendre.
Emportez tout  n'emportez rien,
et ne fermez la gueule à personne.
Entendre ce qu'on n'entend pas  autre chose, autre temps.

whap whap digue lou whap whap

Avishai Cohen.