Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 21 janvier 2012

S. L. Weiss "Ars Melancholiae" - Ciaconne

ce matin tu as ri
ton visage noir de nuit saisit la rose
elle tinte aux étoiles ses joues d'aube
n'avoir vu que cela
nous fait entendre d'autres roses
un éclat bleu sur la bouche
un frôlement de parfum 
le pinceau qui ouvre les yeux

vendredi 20 janvier 2012

réveil bleu d'émail
gerbe de pivoines sur le jardin d'eau
nouche a fait ses petits dans le placard

le ciel bouffe de gris
les vagues
des rouleaux d'otaries soyeuses

petites langues de nacre
ces rousseurs d'étoiles
la terre tourne au dedans

mardi 17 janvier 2012

Hérisson

Les arbres les oiseaux la mer
sont les témoins calmes et discrets d'une vie ordinaire,
sans astuces ni trafic ,
la mer,
de lent et long reflux son retrait rejoint le ciel d'un trait ,
le trait s'enfle , une bouche gourmande,
elle remonte sa grande langue jusqu'aux dunes,
des criées de becs  des lissées de plumes,
des ventées douces d'herbe , des fraîcheurs vives de sable , des glissements d'heure,
d'ici tous les classements semblent un peu dérisoires,
 théories ont peu de sens à ce regard ,
l'hiver prend son temps , un sacre au delà des recherches,
à la dérive du hasard ,
née ici ou là-bas peu importe
le coeur y est pour de bon ,
tout va de soi ,
derrière les volets clos , la pénombre s'arrondit aux flammes
la neige sur le toit , pointes de dentelle
l'air est immobile et silencieux
les oiseaux sont couchés quelque part
intacte innocence glacée où le monde furieux s'écroule sans un bruit

dimanche 15 janvier 2012

J'aurais bien vu quelques enfants sous cet arbre
j'aurais bien barbouillé de rires avec les cerises
ne les posez pas, ils y sont déjà
là devant 


Je ne sais d'où je viens
ne sais pas où je vais,
ce que je sais
sans le savoir vraiment,
du commencement à la toute fin,
asservis, enchaînés ou libres parfois,
écornés de chagrin, boiteux, têtes nues,
écorchés, radieux d'un matin,
grelottants insoumis et brûlants d'automnes en regain
n'est- ce que cela ,
c'est cela
qui nous tient,
du début,
sans raison à la toute fin des grappes de soleil,
n'est ce que l'amour qui vint
que feras tu,
que feras tu chère Violette,
n'est-ce que cela
il est là
qui fit frémir ta tête grain de raisin
et pleurer un radieux vertige,nuées d'un matin
n'est-ce que cela
qui nous mit la foulée légère
et nous fit bouleverser, tremblants,
renverser les champs immenses de la terre,
là devant
l'odeur de la pluie jouant dans la lumière
le ciel pour ombrelle
vin frais de nectar
l'onde dans l'oeil, un trait de sourcil à l'arbre
la mer ,
la nuit la terre est noire,
la mer jamais ne se tait