Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 31 juillet 2010

Nous avons pris le ferry
les grands paquebots aux toupets de perroquet
sont déjà loin
le ferry cligne des yeux dans la nuit
les dernières ramures des îles blondes
se noient dans la baie brune d'épices fugitifs,
l'océan borde les reins , un calice,
nous fermons les yeux pour oublier les ors
nous fermons les yeux
nous avons pris le ferry,
les ors , suif de lustre bancale,
le ferry cligne des yeux dans la nuit
il nous reste nos mains en cordes de limon d'argile,
éclisses de chardon sur les roches houleuses.


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mercredi 28 juillet 2010

Sarah Vaughan / My favorite things /





My favorite things , ces trois mots , je les aime toutes ces choses, je n'ai pas de choses favorites , j'aime tous les mots , nous trouverons poussières , nous serons au pays des plaines que la mer laboure du ciel aux orties , du chardon à la coque des maisons de dentelle , nous serons chez le jeune et l'ancien, sur les canaux en hauts cols de briques, dans les chaudrons à bouillir par les pieds , la tête dans une cloque de brûlure , dans les mains les émaux du moulin qui cisaillent le vent brun, des roches de fleurs. Nous sommes dans toutes les merveilles et toutes les poussières , sur les chemins maigres d'arbres haridelles, des horizons délayés d'yeux de chouette au détour d'un fossé , où de grandes femmes vigoureuses , lianes de rousse et tourbe des voyages du monde, roulent les doigts sur les hanches des feux , les pieds légers d'embruns , quelques éclats de glaise sur les cuisses, un archet voleur de robes , frondeur , assez fort pour vaincre les rouilles grinçantes des grilles .
Au pays du silence , marchant aussi pauvre que le malheur d'un ciel qui ne finit pas de ces odeurs, ces chevaux de passage, ces couleuvres de marais, ces vives salines qui percent le coeur, des hauts cols de flèches , de fièvre porcelaine.

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mardi 27 juillet 2010

La bignole , les savances .

A l'angle du carrefour
l'hôtel vidé comme un poisson hors de l'eau
une arête dure
les lumières sèches sur le trottoir
la bignole au chien étrangle le mot dans l'escalier,
elle a cillé deux fois,


des volets pleins sans regard
pas de fumée
pas de pain
pas de souris
pas de table
des cals de savon sur une soucoupe jaunie
des terminus d'ongles racornis,
des mollets glabres , des genoux cagneux ,
une orange moussue sur le rebord de la fenêtre,
le mot l'approche, le doigt sur la bouillue dentelle,
ma douleur l'appréhende
chaudron de panse graisseuse
elle s'acagnarde fétide suave
et dans un soufflet d'entrebâillement ,
âcre violine
elle siffle , hep là c'est ici le beau monde.


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lundi 26 juillet 2010






Pourpre , je peux pas dire ,
fragment , je peux pas dire non plus.


Un coq , je dirais très mal foutu


Un noeud si ancien qu'il a rallié le bois de l'arbre,l'écorce de la voûte de tes pieds pachydermes,il a rallié la pluie torrentielle , la larme , le silence déclos,
qu'il n'a rien ordonné,qu'il a perdu chaque corde, agrippé aux buissons de tes oiseaux nomades ,boire ta bouche pour une nuit inventée , une aube aux griffes du soucis précieux des roses, une déchirure de l'eau calme ,une joie sauvage.


Enfin un oiseau qu'est devenu coq mal foutu , qui ressemblerait peut être à un crabe avec une crête de coq , une pince arrière vaguement sur le supposé coq crustacé, après coup, un coq mal foutu .


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dimanche 25 juillet 2010

Pour toutes les fois
où je suis allée au bout du monde
pour toutes les fois
où j'ai cru aller au bout du monde
pour toutes les fois
une et vingt
et paillasson et pomme de terre,
ce soir je reste chez moi
et y suis bien.

As-tu vu des lapins roses
non , ici ils sont bleus dans l'âme et rouge de nature,
les peaux dépecées qui sèchent aux âtres des cheminées
les fossés où se cacher
pour laisser passer les peurs à pied à cheval ou en voiture,
laisser passer les rémouleurs brailleurs,
les tombereaux de betteraves
les charniers de fleurs rouges après les godasses
et les rosses efflanquées,
laissez passer le rémouleur
aux couteaux il braille de l'eau de l'eau.



Le matin est là
nous rirons comme les autres fois,
comme , jamais pareilles , jamais toutefois.

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Squelettes se disputant un hareng saur (1891)
Huile sur bois (16 x 21,5)




James Ensor (1860-1949) Peintre belge



« Ne remuons plus ce grand cadavre flamand. Aujourd'hui mannequin creux, décoloré, animé par quelques criquets agressifs. Flandrophyliseurs intempestifs, désorienteurs déclassés délirants, vos excitations intéressées de siffleurs décalqués restent sans écho. L'art moderne n'a plus de frontières. À bas les rembrunis acariâtres. Fromagers égoïstes et sirupeux. Alarmistes frontiérisés. Charcutiers de Jérusalem. Moutons de Panurge. Architectes frigides et mélassiers, etc. Vive l'art libre, libre, libre ! »

— J. Ensor, Une réaction artistique au pays de Narquoisie -









La femme au châle rouge















Le concervatoire - J Ensor -















La vieille femme aux masques - J Ensor -











" Bien faire et laisser rire " - J Ensor -
La pluie l'arbre l'oiseau la danse les adieux


la musique

démêler les cheveux du désespoir , la joie profonde de la musique.


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Pour te sacrifier un oiseau
allez vas sous la pierre
où ils dorment,
vas sous la pluie miracle des déserts
va oiseau
aux cheveux sombres
aux arbres olivâtres
va sur les barreaux des fenêtres
va embrasser les rides creusées au burin du temps
va voler les rivières
va pleurer sur les masques
va ravir les fruits de l'été
va aux hivers désolés
aux grandes terres de silence
si vastes et abandonnées
va aux pauvretés raclant les écuelles
va aux chants de mort
vivre le ventre rouge de pivoines.

Va et viens chanter.

Ended with the night.

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Découvrez la playlist Nouvelle playlist avec Daniel Goyone
Je serais à moitié étonnée d'apprendre
toutes ces années plus tard comme on dit
que ma mère ait voulu en finir avec mon existence misérable
en jetant des pierres sur mon lit prénatal
lassée de s'échiner à me porter sans aucune contre-partie,
sauvée in extremis par un escargot
d'où mon amour immodéré pour la pluie.

Lorsque les mots font défauts , aperchevoir le calumuchon borgne , d'où je m'extirpe telle un ver de terre .
Lorsque les mots font défauts.


Aperchevoir
Calimuchon borgne
calumuchon
montre-moi tes cornes


C'est pas normal la pluie
c'est pas normal écrire
c'est pas normal Louise
c'est pas normal la vie
c'est pas tout droit
c'est pas normal les bleus
les rouges
les jaunes
les citrons cuits
les citrons crus

je me fous , normale et anormale, obèse et famélique, belle et laide, jeune et vieille, citron cuit et citron cru, cruelle et douce, barbare et civilisée à mes heures, je vous propose le hareng saur ! la vieille ver de terre.

Quelques toiles plus loin

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Découvrez la playlist Nouvelle playlist avec Arthur Schoonderwoerd