Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 27 novembre 2010

Chère Louise.

Je ne possède pas cette volonté farouche de tout expliquer , de réduire le corps du langage et de l'amour  à une étude scientifique  , intellectuelle, théorique , politique , tic tic,  mâchoire posée sur table encerclée de bistouris, de roulettes, de tubes d'aspiration de la salive.
Je ne possède rien , je suis venue à toi , me suis laissée envahir , il n'est question ni de regrets, ni d'explication d' expédition punitive ,ni de scrupules, ni de frustration, ni d'intelligence ,il est question du corps du langage dont je suis devenue l'esclave.
La poussière n'est rien, juste l'idée que l'on se fait sur un passé et un avenir , dont finalement je n'ai rien à faire, rien à faire de l'époque, rien à faire des dérangements intestinaux, rien à faire de la libération , rien à faire avec les fouets, les chiens , les chats, les os, panneaux publicitaires,  et toute autre considération objective, post, pré , horaire de trains, exactitude, fruits dans le panier ou pas, Louise tu débordes de ce cadre trop petit, les fleurs débordent du cadre , le vase le peintre qui l'encercle.
La poésie déborde et encercle , je te chéris Louise et je t'envahis , ce point d'arrivée où le langage trouve son corps.
Aucune réponse  n'est exacte , je ne suis pas exacte , tracer le cercle de l'envahissement retirer tous ces mots  et les laisser venir, ne tracer rien et la musique arrive, sur ses deux jambes , et quand cela tourne dans ma tête,  je danse.
Émerveillement de la première aube , du premier crépuscule , la mort tenue par la main , les portes qui claquent dans le couloir.
Il n'y a pas de décor pour cela, pas de photo , que la mémoire et l'amour , et la mémoire n'a pas de scrupules.
Là cette folie  qui mène en prison sans barreaux, ces tendres oisivetés dont aucun dividende ne sonne en cahier.
Lâcher la barre de votre porte-documents, car j'ai mauvais caractère.

vendredi 26 novembre 2010

Bons baisers de Berline en voyage.







Au mois de novembre 2010, un préfet de police , porte-documents en mains , prit une mesure des plus insolites.
Il avait remarqué que de plus en plus les promeneurs s'embrassaient goulûment et longuement sur les trottoirs de sa belle capitale.
Or , deux promeneurs qui s'arrêtent pour s'embrasser occasionnent des "   embouteillages    "  de piétons , et cela ralentit le déplacement de ceux qui sont pressés ou qui n'ont personne à embrasser.
Afin de remédier à cette grave entrave à la liberté de se hâter en ville, le préfet ordonne à ses agents de sévir en utilisant un chronomètre.
Si l'embrassade s'éternisait, ils avaient le devoir de verbaliser les contrevenants.
Il est cocasse d'imaginer la scène; le pandore , son chrono à la main, un oeil sur l'aiguille et l'autre dans l 'oeil de ses futurs victimes , prêt à intervenir pour mettre un terme à ces comportements délictueux.
Ce qui est dommage , c'est que nous ne savons pas de combien de temps les baisers disposaient avant de se faire coller  un papillon.
Le 26 du même mois fut décrété , prosaïquement ,  "  Deuxième journée d'industrialisation   "  .
Feu patate , c'est ainsi le phrasé des casernes aux abois.
L'ombre  de plomb du jugement , l'ombre lourde dressée sur tout ce qui vit.

jeudi 25 novembre 2010

Soir de neige.

Bourrasques
un saule qui perd ses plumes de canard
sur le trottoir valsent les nez dans les écharpes
nos mains se tiennent aux feux des âtres
la neige qui se met à pleurer et à rire
sans penser sans mourir ni courir
l'hiver le temps passe
escarpins vernis noirs
costumes de bains des oiseaux
bergamasques
coeurs de grenache
doigts de mélisse dans les laines de mousse du soir
vins doux au tourbillon des masques ,
en nous approchant un peu plus
nous pourrions voir les traces du bonheur dans le trait de couleur,
un passage dans la bourrasque.




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mardi 23 novembre 2010

Aucun cri
un sifflement de plume

une chaussure
un corbeau
un orange de la mer

un point de lune
un point de fenêtre
un point d'angle

une rue chargée de pas    soleils noirs
écume de lave
un profond oubli
profonde mémoire
suis-je venue ici
les détails  immenses se réverbèrent dans l'oeil du cheval frémissant de douleur.

lundi 22 novembre 2010

Par la fenêtre , je vois des choses si belles,
les yeux mangent la figure.
Tes yeux de loup gris aux nuages d'or.

Dehors la forêt de glace brisée d'opaline aux étriers
j'ignore pourquoi ni comment
de ces rencontres qui s'abattent
une immensité de ciel dans un grand champ
les yeux qui mangent la figure
les nuages qui  pâturent  au soleil
ce silence qui monte aux arbres la bouche bleue.

Barbara

dimanche 21 novembre 2010

Si c'est écrit trop petit, c'est que vous lisez trop gros.