Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

vendredi 24 juin 2011






Je suis pleine de chaos
le corps nu à l'intime d'une vie , de l'amour , d'une mort,
se touchant ,
et debout une enfant d'eau
à l'écriture,
le chat nous regarde paisible
la lune pas d'avant
le soleil pas d'avant
après je ne sais pas ,
livide , tes yeux se chargent d'étoiles
ton souffle un ventre rond
un psaume de chair,
je suis au bord de la bouche presque un sourire
de les voir tous déjà habillés en parfait état de marche,
sourds aux raclements des chaînes
aveugles du temps aux fausses dorures,
nos mains sont pleines de sang.
Tu veux dormir et te laisser partir
tu veux savoir et savoir ne parle pas
ta main dans la mienne
une paume aux rives volubiles,
les baraques à poissons,
les merlans , les limandes ,
à la cale frétillants les maquereaux à groseilles
aux ventres blancs , le gros sel gris qui pique les mains,
les sardines que tu guignes 
les yeux élargis et le regard brillant de gourmandise,
tu es là tu es là,
un bâillon de grilles aux fenêtres
le balancement des pieds du fils
les moiteurs de peur sur son front,
ce qui m'ennuie le plus , te laisser ma fouille  ,  
pour le reste de la vie nous n'avons jamais rien su,
une idée de voyage sur la pointe des pieds
sur un fil qui  ploie  arrondit  la plage,
un voyage un voyage ,
le tour grave de toi  de moi  ,de nous ,
une grâce accordée de ces dernières heures,
et ta paume qui s'ouvre à la mer ,
les enfants marchent avec le soleil au dos,
c'est mon temps entre deux planches
il s'écoule du sable et de l'écume
et sur le sable il n'y a rien .
 Risquer  d'un geste libéré de la paume , d'un corps touché et changé, d'une phrase vivante , le coeur explosant en mille éclats , sans lendemain sans lundi et c'est dimanche , nous sommes là sur l'esplanade , ton visage de fortune partout où il est naguère et maintenant .
Nos yeux élargis , les prunelles  , la mer dans la ville flânant l'après midi, et ces précipités de notes fluides , joie montant les escaliers, ces marches où le matin vif pique les robes d'eau de fleurs, d'abeilles, ces agapes
d'émois et de sensations , le précieux souci des roses.
Tu souris  dans un sommeil qui n'en est pas un,
un paisible incendie  léger au matin de l'eau
que déjà ton visage disparait , déjà nous nous cherchons,
pagination ,
fortune  naguère et maintenant partout où il est ,
sur le sable il n'y a rien.
A l'ombre d'un arbre où l'ombre est passée
le calme venu que je n'ai plus d'espoir,
se touchant la vie  l'écriture et l'amour en toute chose ,
une fêlure , une fortune d'eau .

mardi 21 juin 2011

Nicolas Bacri / Une prière pour violon et orchestre /

BRAHMS / DOUBLE CONCERTO /






Nise
Pour toi qui ne me reconnais pas
pour tes mains sur mon visage
tes mains qui font le tour de l'ovale
pour toi qui reconnais ma voix ,
un instant arrêté de vie ,
pour ta bouche confuse
j'écris à la craie dans les alluvions de ton visage ,
j'étais terrible tu sais,
quand je ne serais plus là
souviens toi
il faut repeindre le couloir
remettre l'anneau à mon doigt ,
pour ta bouche confuse je ne te quitte pas ,
tes mains fortes
je m'endormirais avec toi
cette nuit ,
c'est l'été doucement , c'est l'aube le soir l'après midi , le crépuscule et la nuit,
la rivière aux yeux de nuit percée d'étoiles.
Le beffroi sonne , il est midi , les chapeaux s'envolent ,
un assaut de mer venue avec le ponant,
l'après midi , des pas de pierre de sable de sucre,
la bruine de sel portée à la bouche  par la houle ,
le grand boulevard , le marchand de fromage ,
la tranche d'édam dans le gros pain brun ,
têtes nues et nez au vent sur la plate-forme du bus
je secoue la cloche,
mer ogresse , soie dans la ville ,
esplanade flânerie,
 les cabines sont alignées ,
le ferry-boat à l'accent anglais corne
entre deux planches claquant au vent,
le parfum de cassonade ,
le pollen des nuages sur la mer
ton grain de beauté naissant au poignet assoupi sur la chaise,
le bateau  qui revient au loin , un point ,
une voile ,
de la pointe des pieds jusqu'aux bouts des doigts légers,
une larme noire à l'intérieur sur un chemin clair et secret
ta main dans la mienne , peau sur peau ,
corps à corps lumineux
bleu silencieux

lundi 20 juin 2011

Comme ça










C'était pour rien, comme ça ,
des nuages passant là dans le ciel
ils n'auraient pas besoin de moi
ils sont beaux ,
ils ne sont pas là , comme ça pour rien,
ils n'ont pas besoin ,
je me contente de ça
rien de plus,
pour le reste le doute
une nuit sur la balustrade et salut le faux et le vrai,
de l'amour et des nuages, tout est faux , tout est vrai ,
je salue l'ébloui ,
je salue l'assoiffé ,
et si vous n'avez cesse d'humilier le monde ,
si vous croyez l'avoir été,
moi , je ne me sens pas humiliée ,
tout en haut de la construction solide qui vous amène à l'extrême confusion de la réalité,
c'est le songe qui vous répondra
Que fais-tu là ?
«Nous avons pu sauver un tracteur et sortir deux bouteilles de gaz de la grange. Par contre, je n'ai rien pu faire pour les deux poules. »