Nous ne savions pas encore
sous les étoiles chaudes de l'été
nous ne savions pas encore
ces mots de mousse fragiles murmurés
nous ne savions pas encore
sur cet îlot d'éternité
des cœurs immobiles et trébuchants
que tout allait se glacer
jusqu'à l'aube indélébile
que même la mort sur nos lèvres closes
et dans nos corps souriaient des dentelles
nous ne savions pas encore
sous la parole des tilleuls ,
ce frais parfum d'étole petites dents de feuilles
ce doux chant de nos corps
ces nuits où nous marchons parlant le cœur imaginé
nous nous inventons les mots secrets de la rencontre
nous nous buvons des yeux créant nos bouches
nos mains que nous n'osions toucher
sur cet îlot d'éternité les chairs bouleversantes ,
les mots enchantés
Tiens il pleut
samedi 16 juin 2012
Je suis née un soir d'orage
mais je ne peux pas leur en vouloir
ils pensent tellement depuis si longtemps
le muguet flétri sur le balcon
un coup de vent blanc
la fenêtre fente se fissure se déchire
un grondement encaissé
les éclairs se cabrent sur le flot des bouches d'encre
une rafale de martelets artifice les halliers d'étoiles
sur la ligne noire du grain
les doigts du vent roulent les toupies d'arc-en-ciel
les nuages tournent enflent se percutent et percent,
les premières gouttes rosaces de lac clair
l'orage avait couvé tout l'après- midi
j'ai rentré la chaise
le livre est tombé
Nouche est revenue trempée
le bouquet de pissenlits baisse la tête sur la table rouge
je l'avais peinte et je ne sais plus pourquoi
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