Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 29 novembre 2014




L ' été traîne quelques nuages derrière lui , les poils humidifiés de feu  , le fleuve se fait plus bruyant, les petits cailloux se frottent  les uns contre les autres dans une glissée plus filante , des briquets d'eaux , j'aime l'automne .
Comme si tu ne pouvais mourir , un petit silence sous le porche .
J'aime le ciel bas , là - bas ,  la plaine d'automne déserte  son manteau  épais  où le vent joue ,
les oiseaux se sont enfuis dans les halages rosés du soleil flou , de la berge les fumées des derniers feux  s'évanouissent .
La soirée oscille du gris chaud minuit  aux soupçons de jaune aux minces herbes , un trait d'horizon d'encre prend froid  et se mouche dans nos yeux  , sur la langue la première pluie , la trace du battement de coeur d'un oiseau , des penailles d'étoiles coulantes glissoires sur le flot .






Tu me demandes l'été
c'est l'hiver mi cuerpo
le passage des saisons
le grain préservé au creux de la pierre
la pierre au repos
le passage de la lumière
le grain calciné
le grain levé
lèves ton visage mi cuerpo
la harpe tressée des torrents.

c'est l'hiver qui danse , sauvage la rivière ,
sa peau sous la glace lève les épaules à la nage ,
gerces profondes bleu d'émail, une perle au creux de l'oreille ,
les pas du soleil crissent sur la neige
c'est l'été qui l'embrasse à la rive frileuse
un baiser de joue rouge
un lever de quartier lampe chinoise,
c'est le grain qui bouge et tombe ,
lièvre au gîte , la terre brune , coquillage de pomme,
ventre au tapis odorant des feuilles,
bouliers de noisettes,
les oreilles des écritures lustrées de poils de martre ,
les billes d'yeux des insectes, piquantes  brodées d'ambre,
radicules , fluettes chevelues tissent l'herbe et la motte.

Le solstice des attentes patientes
je viens comme tournent dans le ciel corbeaux,
sautillent brillant rois des plaines
 lèvent l'aile et claquent éventail à l'hermine ,
je viens la lumière entre les pierres levées
tu me demandes l' été ,


c'est l'hiver mi cuerpo
                   la harpe tressée des froments , flottille de gueules ponceau,
les ailes du moulin  brassent les orges et les malts ,
                                  les brunes germées de miel , les écheveaux de soie,

c'est le printemps violette
                        qui rassemble et ranime
au dossier des collines la rosée du soleil
                                veille la nomade débâcle du fleuve,

c'est l'automne
                      nuée d'étourneaux montent des rousses terres
 soleil noir aux lèvres des nuages
                                       vibrantes cuivres de cymbales ,

tu me demandes l' hiver ,
            c'est l'été ,   des sables légers ,    rubans de lacs ,
   des boucles de brebis , nattes de parfum
                                            de l'une à l'autre sur la montagne ,

le passage des saisons sur les rides du fleuve ,
                                  il est minuit  felicitado, c'est l'été ,
les doigts des hommes lisant le monde
                                            sur le visage de la plus vieille femme





.
Passeurs de silence
passagères de plumiers invisibles
traversières de mélancolie
songerie de roman de nuit
matin secret
plaine ouverte
fenêtres au coeur de l'oeil de la vie
veilleuses du monde
flânerie tendre sur l'envol d'un pinceau de lucane
brisure de coquille
fêlure du carreau
un calicot de coquelicots
gent piquée de fleurs forgées
gente ailée, d'écailles, de peaux de mocassins
de chasse de mohicans
gente de danse du soleil
gilet de commis voyageur
combattre hors des portes et des murs
lever les filets les hâler tout le long des canaux de fenêtres
les hisser, des mailles de haillons d'eaux et passagères de plumiers invisibles.