Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

jeudi 17 mai 2012

le ciel impavide
placide herbu de plaine odorante,
vignoble de saphir
bourgeons sauvages zinzoline
l'océan est calme paume,
la plage une futaine lisse  lavée  roulée par les marées , reposée sous l'été blond,
la trace du pied  humectée  affleure et disparaît
la falaise  chauve tendue sourcil  éprouvé de lumière
à son pied un chaos de blocs de craie et de silex
gisants sphinx au talus du sommeil  , aux chevilles de l'éveil , l'estrande du rêve,
ergs vert frêle  tendres boqueteaux de poissons vif-argent
les  galets bercés de lignes de baille  quiétude ronde où viennent  bruire les futaies du soleil ,
un chemin de brume de nue  en nue  sur l'horizon désert
mystère qui confond la pensée ,  revêtu de naturelle simplicité ,
un je ne sais quoi de surnaturel
cette coupe douce  qui ne bouge
faite pour durer éternellement




mercredi 16 mai 2012

Richter-Tchaikovsky June "The Seasons''

Le plein calme des blés  un chant mélèze de rivière
le délié des plaines   les rousseurs dénouées
l' habit bluet des barbeaux farouches
les sillons de châtaignes  doigts épais
les lits de roses pâlies sur le jardin marqueterie mordorée
nonchaloir de parfums
le froissé des ponceaux aux yeux épépinés sur les bandeaux d'été
des châles renard sur le phyllade du lavoir 
peines émoussées  des espaliers de sons
tessitures émouvantes
des étendues de fragrances d'âmes et corps
saison des soleils infusés

     je vais à la lucarne d'automne
    au parc bleu des rouges enfantins
      respirer les cadavres encore frais
         des parfums éphémères
         




Musique
le sentiment qui me réconcilie avec le monde
seul monde à tant de continents
seul continent à tant d'îles
île seule  pour oiseaux de fratrie
seule fratrie qui me réconcilie avec le monde.

lundi 14 mai 2012

N'effrayez pas les étoiles
elles en savent bien assez  sur nous,
 la nuit  une forêt de grues métalliques oscille , cliquette ,
 je pourrais presque les confondre
 de grands oiseaux aux ailes coupées
nacelles de rouille de bistre et d'acier

N'effrayez pas les oiseaux
à trois heure d'été  ils éveillent  le cadran des plaines
à trois heure d'hiver
les draps d'encre du ciel , marine d'air ,
la sombreur de la mer velours nègre grisé
un essor blanc entrouvre les yeux des têtes d'ébène

Les étoiles pâlissent
coulissante pelisse rouge des cieux
l'oiseau aimé et beau
vol fou  d'aronde du point de l'aube
ce chant très  doux plus fluide que tout autre
élevant la température de l'eau , cette accélération du sang

De l'arbre sous la fenêtre
les oiseaux où le matin vient les voler  ,
je sens les voiles de soleil se gonfler
j'entends au port claquer le vent
lever les ancres  , jaillir le souffle des évents ,
les criées orangées des macareux  aux îles ,  la falaise ,


l'océan


dimanche 13 mai 2012

Jardin

                                   Début de l'été
                       la  cueillette au jardin  fruits perchés
                fioles  plantureuses éclat de joues dodues               
           sieste de paille sous le cerisier parasol de feuilles
             la pierre tiédie du seuil dans la fraîcheur du soir
                              respiration des nuages
                          l'herbe exhale ses verdeurs
                           une petite araignée du jardin
          pique tes cheveux ballet rouge minutieux voltigeur
                         un merle puis deux puis trois
                    la ramille sursaute pétulants diablotins
                       s'en burlent de cerises à notre nez
          tu bouges un peu distrait par les gourmands frondeurs
                               ta main glisse du fauteuil
                     tes doigts abandonnés dans les tréflières
         Nouche s'étire  une musaraigne détale sous le vieux mur de pierres