Je ne possède pas cette volonté farouche de tout expliquer , de réduire le corps du langage et de l'amour à une étude scientifique , intellectuelle, théorique , politique , tic tic, mâchoire posée sur table encerclée de bistouris, de roulettes, de tubes d'aspiration de la salive.
Je ne possède rien , je suis venue à toi , me suis laissée envahir , il n'est question ni de regrets, ni d'explication d' expédition punitive ,ni de scrupules, ni de frustration, ni d'intelligence ,il est question du corps du langage dont je suis devenue l'esclave.
La poussière n'est rien, juste l'idée que l'on se fait sur un passé et un avenir , dont finalement je n'ai rien à faire, rien à faire de l'époque, rien à faire des dérangements intestinaux, rien à faire de la libération , rien à faire avec les fouets, les chiens , les chats, les os, panneaux publicitaires, et toute autre considération objective, post, pré , horaire de trains, exactitude, fruits dans le panier ou pas, Louise tu débordes de ce cadre trop petit, les fleurs débordent du cadre , le vase le peintre qui l'encercle.
La poésie déborde et encercle , je te chéris Louise et je t'envahis , ce point d'arrivée où le langage trouve son corps.
Aucune réponse n'est exacte , je ne suis pas exacte , tracer le cercle de l'envahissement retirer tous ces mots et les laisser venir, ne tracer rien et la musique arrive, sur ses deux jambes , et quand cela tourne dans ma tête, je danse.
Émerveillement de la première aube , du premier crépuscule , la mort tenue par la main , les portes qui claquent dans le couloir.
Il n'y a pas de décor pour cela, pas de photo , que la mémoire et l'amour , et la mémoire n'a pas de scrupules.
Là cette folie qui mène en prison sans barreaux, ces tendres oisivetés dont aucun dividende ne sonne en cahier.
Lâcher la barre de votre porte-documents, car j'ai mauvais caractère.
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