Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

vendredi 18 mars 2011

Tout est fait pour se plier dans les cartons du monde,
tout est fait .

J'ai beaucoup de mal à y plier mes jambes
l'une  traîne derrière
l'autre devant
je vois des fantômes plaisant , inquiétant,
l'autre nuit ,  un à chapeau sans visage qui me fixait ,
un parapluie ouvert au dessus de sa tête , penché sur mon visage,
est-ce lui qui rêvait
est-ce moi qui dormais, ou le contraire,
je lui propose une verveine , il n'a  pas soif ,
quelques limaces , quelques vers de terre en réglisse, des boules de coco, il n'a pas faim,
il a peur,
les yeux,  fermés, ouverts  , il n'est plus là ,
juste la pluie rayonnant sous le lampadaire dans la rue déserte.

Rome l'après- midi , octobre déambulant entre pluie et soleil ,
la rue commençant à un angle continuée à un autre plus loin,
une place où d'autres rues viennent  naître ou  mourir ,
perdue la rue que je cherchais , elle a un prolongement et sur le plan il n'est rien dit, rien écrit,
personne,
les passants passent ,
le temps s'arrête, un homme est là , un homme , pas vraiment , de l'air , du feu, de l'eau, une musique souriante, hors du temps,
la rue que je cherche est interrompue  par cette place,
il me parle , la rue est  là , il faut traverser , elle se poursuit de l'autre côté de la place,
  il a disparu aussi vite qu'il était venu,
aucune porte aucune maison aucun endroit d' où il aurait pu surgir, se tenir, se cacher , s'engouffrer,
la rue était déserte, le temps de me retourner,
il avait disparu.


A Rome , cela prête à sourire,
et pourtant , il était là ,
bien incapable de le décrire celui là,

il n'avait pas d'ailes, il ne marchait pas, il ne volait pas,  sa voix n'avait pas de son , il me semblait de lui tout connaître, tout très précisément exact , tout était calme, comme s'il n'était pas là .
L'imprévisible tourbillon du baiser et de la morsure.
Un ange .
La petite aube avant la grande
une orgie de silence lorsque je ne sais si sur la colline les oiseaux vont chanter à nouveau,
leur sommeil frôlant encore la nuit
leur étonnement surprenant les fleurs marines
le ciel d'une note à l'autre le nez dans les senteurs des rives
intensément solitaire douloureux 
léger un chardonnier sauvage 
une goutte de sang
une goutte de sang
le soleil a froid les pieds aux fers
la langue sèche
la main
les doigts se brisent
une goutte de sang
je chante Louise
j'écris dans la veine les oiseaux dans les encriers
les femmes baignant leur nudité ,
goutte à goutte les poissons bouches de sel
le château la rivière la vallée
les montagnes bleues dévalées dans les rires
les mèches de cheveux caressées doucement
une assiette un cheval de bois un plancher de jonquilles
les abricots gorgés de miel
les ports où les navires festoient
un corbeau bec orange le ciel pousse dans les yeux
l'océan emplit les creux
les enfants montent les tours
et le chat veille au coin du feu
des villes des cités
les saisons à Venise un diamant de cerise brassé dans les eaux
une goutte de sang
le ciel flamboie

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