Pommes reinettes acidulées
sous les chapeaux enfoncées jusqu'aux oreilles du fleuve
les visages se plissent de rides , le vent pointu , pentue une ardoise de biset,
boules d'oiseaux de feu piquées sur les ponts gris
les péniches chargées de rouille tanguent dans le roulis
de la Seine brune des ramages d'ocré
leurs hanches allongées sur les miroirs étincelants
des forteresses de verre fumé,
de la Seine brune
les livres respirent
des poissons vivants
sur les étagères , les marches de pierres moussues,
alignés têtes-bêches
carénés par les mains des chalands,
feuilletés par la brise fauve du soir
caressés faïence du ciel
s'immiscent dans leurs yeux,
un poisson frais dans la bouche , des écailles sur le nez ,
un marron chaud dans la main,
imprimés de bateaux , de tempêtes,
d'Afrique lointaine côtoyant les fleurs de roses,
New York , Singapour , les rives sauvages de la Loire,
louvoyant ensemble roman noir sur l'étal sinueux ,
des hommes assis sur des chaises de fer ,
vieux rayonnage couleur olive ,
la Seine traîne
terrasse désertée ,
le garçon de café rentre les fauteuils
une cravate de gant blanc dans sa poche noire,
un nuage éternue
un arbre tousse des sanguines des miellats de chair,
un corbillard passe, un enfant crie vive les mariés ,
à Patawa , un nain est tombé dans la gueule d'un hippopotame,
simple réflexe de déglutition , le public applaudit à tout rompre,
carnaval funèbre
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