Ce que je suis , je le suis dans les petites choses ,et s'il me venait l'idée saugrenue d'en faire de grandes je serais la première à me moquer et à me mordre de ma première dent , les grandes choses de l'enfance sont les petites du présent , si belles qu'elles ne tiennent pas dans ma main , mais les autres très occupés à dresser des autels à creuser des fosses, à faire des comptes.
Quand je rentre dans mon tableau , les corps les visages, les fleurs les voix les chants les couleurs , les objets , tout ce que je vois j'entends sens touche , tout cela s'y trouve , tout est cela , tout est beau, bon , un vase dans lequel je peux vivre et mourir sans m'inquiéter de quoi que ce soit d'autre , l'illusion m'y apporte , l'illusion m'y séjourne , l'illusion m'emporte , l'illusion me ramène sur la rive,
l'illusion ou le rêve prends corps, un pays intérieur, sous la feuille une violette pas encore ouverte , dans quelques heures ou quelques jours elle s'ouvrira, elle dansera dans la spirale du temps , elle chantera cristal une bohème de forêt, elle jouera toutes griffes rentrées avec un chat noir en fleurs , pas de querelle, pas de domination, pas d'épuisement , et si l'on dit de moi que je suis ,ceci cela , cela et ceci ne m'atteignent pas , donc je n'en parle pas .
Elle s'ouvre elle ouvre elle danse andante elle chante elle joue , un pays intérieur qui rejoint un autre pays intérieur où rien ne se déchire, des papillons vibrants dans l'oeil du cyclone
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