Tiens il pleut
samedi 21 septembre 2013
La maison qui vole
J'entendais avant d'être tout à fait réveillée ,
du fond de mon lit ,
le tintement de la cuillère dans la tasse de café
le glissement de leurs pas autour de la table ,
les mots feutrés entrecoupés de gestes fugaces ,
les bruits des objets , les sons des corps ,
la nappe , la main , le visage , les cheveux détachés ,
une épingle est tombée sur le carreau ,
le grincement du robinet les petites déflagrations rouillées ,
la pétarade ronflante , le dernier hoquet ,
la carafe ,
le sucrier renversé,
un peu de bois dans le poêle ,
le lait gonfle frise déborde , la grosse peau roussie sur la plaque ronde ,
l'odeur du chocolat rôti ,
les mats taches d'ombres larges sur le mur s'amenuiser,
les rideaux s'ouvrir sur le matin pâle coulant les enfilades vaporeuses
sur les longueurs de la ville
chapelet d'ardoises fines ,
dans la cour de derrière le premier guetteur du toit ,
il explore une arête, prudemment,
s'arrête, se gonfle et s'étire , file au bas du pavé,
griffes sur la vitre , petites serres d'oiseaux de nuit,
se contorsionne la tête aplatie passe ,
le chat tout plat dans l'entrebâillement de la fenêtre,
fugueur victorieux rétractile
s'étale le nez amoureux de brume se léchant le poil gouttant sur un coupon de dentelle,
je regardais les hirondelles fourrager leurs nids , plongeant leur ventre dans l'air et au dernier moment piquer en flèches sur l'herbe et remonter le long du mur à presque l'érafler d'eau et de terre tombant de leur bec,
ce clin d'oeil au fond de leurs yeux noirs
au vol de leur passage,
la porte claquait et la rue m'avalait ,
à l'angle de la rue une chaise un pied cassé sur le trottoir,
le roulement du tram plus loin sur le boulevard ,
la mer indolente , voluptueuse humeur
buveuse de nuages à la paille ,
un écho de soleil,
un petit coin de sourire sur la bouche
je le salue poliment,
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