Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

mardi 13 mai 2014




La nuit a ouvert l'enclos des troupeaux
leur souffle puissant une poitrine noire d'alcôve
museaux humides cornes à la foulée des haleines chaudes de sable
vermillent les pacages des prés à l'abandon ,
buissons d'aube , chèvre pied-vermeil ,
la courbe échine nègre sur le fleuve
encorne les capes de brume et d'or
et gronde la flambée des âmes ,
auprès des arbres
lignages de lunules de l'aube
au diable les couronnes
auprès des arbres le désespoir survient
auprès , nulle colonne de chiffres
auprès des arbres terrasses des hommes
au diable les couronnes qui fanent.
Le noir n'est pas la peur ni la nuit ni l'heure
c'est cette corne qui pointe au jour de la vie,
cette corne qui fait mal , ce cri qui inspire et expire.
Auprès des arbres
non loin de la terre, à l'humus auprès des arbres ,
fragile entêtée , je souris ,
à l'humus enlacées les violettes sous l'ombre douce des forêts
grouillantes d'insectes et de vie et de mort brusque ,
juste place étendue sous les lignages d'oiseaux brisés
à l'humus de la terre surgie .

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