Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

vendredi 23 juillet 2010










Si jeune
nous ne savons pas la mort
nous la sommes
et ne la sommes pas

plus tard
nous attendrons qu'elle se taise

chanterons
pleurerons
maudirons
prierons les heures pendant que nous ramerons ,
drôlement fort
nous n'aurons pas froid
nous ramerons fort,
nous nous déshabillerons
pour ne pas prendre froid,
nous aurons des trous dans les mains
des trous aux barbelés,
des trous dans la tête,
des berceaux, des tétées,
des casques d'acier,
des couronnes
des brisures
des coques de noix
des soleils trompeurs,
des effroyables,
des effrayés,
des tigresses , leurs petits dans la gueule,
des fêlures, des jeux patients ,
des bouquets d'impatiences , des courses et des galops,
des galants, des galantes ,
des incendies, des noyades,
des mots sur les murs de nos prisons,
des festins ,
de tendres promenades,des folies de place et de dentelle,
nos morts à l'été
nos morts pris dans les glaces,
les brisés des suppliantes,
ce qu'on ne peut changer,
des inconsolées
des consolantes en larmes,
des attentes de d'abord et d'après ,
misérables,
et après !
Des marées insatiables de terre
des terres secrètes au chemin invisible
que nous sentons fleurir à l'estuaire de nos gorges,
des débordements , des crues, des vagues transparentes,
des silences de sable
des pluies au désert, une journée de jardin,
chaude mémoire,
nous avons quelques heures pour aimer
une nuit un soir un jour d'imagination,
et après
nous nous déshabillerons
pour ne pas prendre froid.

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