Je ferais l'effort de tout oublier
tout ce qui fut et tout ce qui aurait pu être ,
je ferais l'effort de ne pas répéter
chaque monde nous clouant le bec obstinément ouvert , des perroquets ,
je ferais l'effort d'une nuit si noire sur laquelle la mort ne pourra rien dire ou écrire
je ferais l'effort d'une aube si blanche que de pâlir autant elle succomberait,
je n'aurais ni fanion, ni couleur ,ni voyage , ni ombre et ni douleur ,
ni sagesse, ni folie, ni colère, ni tempête ,
pas de chagrin ,
pourquoi sommes nous venus
pourquoi sommes nous partis
les choses de si près à un cil,
et nous boirons à la santé de la chienne qui tire sur sa laisse
elle tirerait la langue mais sa langue ne parlera pas ,
la page blanche elle se la prendra en pleine tête,
je me tairais en vous voyant sourire,
je me tairais de doute et de tourment
de liesse dans la douceur du soir,
vous pourrez applaudir les tigres , les lions, les chameaux , les lamas,
les ours bruns à moustache, les écuyères, les chevaux , les clowns ,
les trapézistes , les éléphants qui trompent énormément ,
les rois, les bouffons, les marquises , les femmes de chambre,
les cracheurs de feu , les jongleurs , les magiciens,
les parfums lourds, les épices , les bouches,
les tapis de jardin , les odalisques dans la fraîcheur des roses et des bleus,
je me tairais en vous voyant sourire,
vous ne seriez pas surpris de voir à quel point je suis ordinaire,
vous ne seriez pas surpris à quel point je me suis une langue étrangère.
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