Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 13 avril 2013

Je n'ai pas bu trois verres de vin rouge,
je ne suis pas allée danser ,
j'ai l'air d'un crapaud pâté de vert
j'ai l'air d'un rien,
je m'endors à pas d'heure
et range mon coeur au frigidaire
et malgré le climat , il bouge, mais plus beaucoup,
j'ai mon âge d'enfant et celui du calendrier

Un poisson rouge monte le ton et
je parle le soir à mon ange ,
je suis un scribe inattendu,
attentif et silencieux ,
je suis sur la terre ,
 le ciel de l'enfance,
je suis un morceau d'ardoise grise ,
j'efface les majuscules de craie

Toujours assise sur le derrière
inopérante bipède
je regarde la pluie faire la pluie,
je suis comme le chat , tout confus, tout boulus,
je suis à la frontière,
j'ai baissé les armes ,
je suis partie chercher le pain
et je reviens avec la fièvre

Je cours au delà ,
je me rend invisible, impossible,
je suis désarmée ,
j'ai perdu la parole
je n'ai pas de patience pour les rêves,
je suis le déluge
il pleut partout,
je donne le change en feuilles de papier

Je suis dans le fil à conversation, et je laisse tomber ,
j'aime le ventre de l'océan,
je n'utilise plus le mot tranquille
depuis que je suis née hier,
je me perd dans les rues,
je suis la bouteille à l'envers,
je suis une boule de nerfs,
j'ai des douceurs à l'intérieur

Je n'ai pas bu trois verres de vin rouge ,
je n'ai pas de parachute ,
je n'ai plus de saisons ,
j'avais des élans , des candeurs,
j'ai des questions d'enfant,
je n'ai pas la raison,
je n'ai plus ma raison ,
je chante doucement

 Je connais des chansons
j'aime la mer déchiquetée de sel de rochers ,
de calme et de changeant,
j'aime la mer , les villes de fleuves ,
les longues rues où le soleil accroche ses souliers,
je n'ai pas la raison 
je n'ai rien d'utiliser

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