Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

lundi 30 septembre 2013





Je suis l'eau
et je prends tes yeux je les enlève 
du fond de la rivière
sur une pierre

Je suis le burin
et je taille tes peines
à petits coups ciseaux patients
sur le dos de tes mains

Je suis l'herbe
et je mêle ton chant
ondulant à mon galop courbe
à travers la plaine, âmes hanches d' étamines

Je suis le temps
qui frappe ta poitrine
étrange instant des réveils
où le mur tremble
où les objets s'animent de lumière
où le chat sorgue assis sur le toit
de borgnon qu'il est, étire deux paupières, liquides pers
et conciliabule avec la cité au soleil, des géants allongés là,
mains de glaise et de feuilles où chantent les lierres,
mystérieux instant où le point s'ouvre
et délie le soleil et la lune en ficelles nègres
peignes d'ivoire aux gibernes de clavecin
beauté et effroi des réveils où je me ploie sur ces cordes de vie,
la Seine une empoignade de tourbe, le pont a bougé ,
les cygnes nagent tout autour de nos chevilles
l'océan qui baigne ma tête de rouges et de vertes îles  amarantes

Et l'automne qui vient
sa main
son flanc pluies rousses
pain de châtaignes
pente ronde de bois  regard d'eau  tourbillon calme
le lit des yeux verts où boivent  et vivent les jours perdus
la nuit s'étend sur la ligne de grains de lune
colline blanche chauve marbre  de corps
de l'eau dans l'encre 
le trait d'aube

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