Tiens il pleut
jeudi 21 novembre 2013
Une étournelle avec deux guiboles de fil de fer , elle descend la rue en sautillant , c'est l'heure des godillots et des gamelles en émail bleu, un peu craquelées sur les bords,
les lippes se dessoudent, l'oeil du gros costaud appuyé au zinc frise gouailleur , il se retourne , nous regarde , éclate d'un énorme rire et nous dit "qu'est ce que vous faites là les deux pinsons ? " Un p'tit thorez pour la drôlesse ?
Au petit bistrot du coin, à la proue du bateau , les godillots couverts de poussière, , les yeux au ras du flipper , le bruit des verres qui s'entrechoquent, les sillons des lanternes qui envahissent le trottoir et la fumée bleue qui sort des narines des fenêtres, les mains râpées de paille de fer, les yeux aiguisés de limaille, les nez piquent dans les verres , les nénuphars vin clair, ballons de robes et de cerceaux, derrière les gonds de la porte de bois vermoulu la rue file sur les pavés disjoints, les cartables gonflés de nattes, de mains, de plumes, de chaises cirées , les sacoches s'ouvrent sur la nappe du soir.
Le vieux fort gris transpire, des sueurs d'été zébrant le vieux mur du dormeur de lune , la mer de lumière perle sur les sabots roux des ormeaux .
Les feuilles du lilas en cochenille mauve ondulent au jardin, d'ombre mon nez se fronce, je sens la suie du crépuscule sur le front de la ville l'embrasser de ses monts.
La porte du jardin crisse et les pierres sous les pieds piquent vifs le retour, l'après souper de brune, bouche rouge sur la claire nuit.
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