Cinq heure , je mets mon chapeau , par la petite route , rien ne bouge, ces étés brûlant qui ne laissent aucune trace , l'air saturé de lumière aveugle, des rivières éthers volatiles de mirages miroitent et disparaissent , le son mat des chaumes , les blés scalpés dont le parfum grillé grenu entête encore cette heure sur la plaine chauve .
Le chemin tourne , la ferme de la vieille Debosse , le chien engourdi affalé sous le porche, la cour éventrée de soleil , une fourche posée le long du mur de la grange , un seau de lait caillé boursouflé , une nuée de mouches matelasse les peaux de crème tournée, une volée de poussins piaillent sur les marches de l'entrée , les volets de la cuisine sont tirés , ils sont partis.
Derrière la grange , le champ lent , sous l'ambage des arbres des entrelacs de mots tus, des maladresses de bras, des roseraies torsadées de voix à l'ombre douce du soir , lacis mauve du ciel sur les lèvres des verbes d'herbe folle, un jardin précieux, un puissant désir de chanter la mort, à l'écart , un mystère qu'on aurait laissé là grandir tout seul .
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