Ce n'est pas grande chose
la douceur du soir
le souffle du cerisier dans le jardin
ce n'est pas grande chose
un pied , une robe, une chaise longue ,
la persienne du soir , le parfum du lilas,
le dîner du soir
les oiseaux passent et frôlent les arbres
frôlent les toits
le jardin où tout est calme
la fraîcheur du soir qui boit la couleur,
le ciel à la renverse, sa chair ruisselle , coquillage nacré,
j'invente à la mesure du monde qui s'avance ,
une naissance ,
j'invente et je m'avance ,
le souffle du cerisier dans le jardin
la persienne du soir
les oiseaux passent frôlent les arbres
frôlent les toits,
les cerises qui sortent des bouches
des histoires arrondissant la pénombre,
les voix qui sentent l'été , quelques rires encore,
et les paupières incurvées du rivage , marée couchante du veilloir ,
les yeux du chat , gousses reposées effilées d'acacia sur le dos des abeilles,
des lacs miroirs , des rides de brise,
des malles entrouvertes d'opaline , de feu obscur de mer ,
le voyage dans la chambre de la promenade
sur deux chaises étirée comme un chat ,
le cou abandonné , renversé à l'herbe ,
la rosée sur la nuque , une descente de sueurs d'étoiles ,
une cerise tombe sa chair sombre éclate sur la table,
le cerisier s'est forci d'ombre ,
quelques rires encore,
les chaises tirées sur le gravier
et l'une de ces voix me prend dans ses bras
allongée dans le sommeil comme un chat sur deux chaises
la tête confiante jusqu'à tombée sur l'oreiller sans un bruit,
une aiguille dans du coton cardé.
La femme et l'enfant sur la photo
de noir marchant
chassant la maison blanc vif derrière leur sillage,
le jardin, personne autour,
la petite fille cligne des yeux
les doigts en éventail sur le front trempé de lumière,
l'ombre s'ouvre sur le mur de pierre,
les pommiers en fleurs,
les pommiers grimpent le long de la muraille,
corolles de pleurs fleuris
les pommiers dépoitraillés,
les pommiers en fleurs.
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