Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 31 décembre 2016



It's a rain
my babe
it's a rain
pleine
plaine
l'océan fume son tabac gris
quelques lueurs
tabac blanc
neige de printemps
tentacules de fleurs au jusant s'éteignent
les cils du vent glissent dans ton sommeil
la raucité tendue des oiseaux migrateurs
plus rien
ni du jour ni de la nuit
une fleur
un pépin
un râteau édenté
l'océan est parti
parti dormir
une tasse de vin chaud
parti au chaud



jeudi 15 décembre 2016

mercredi 7 décembre 2016



Lointaines coudées
les nuages aux visages de cambouis
lointains et proches à portée de la main
où brûlent les papillons de papier

mardi 29 novembre 2016

dimanche 2 octobre 2016



La pluie parle dans le sommeil des arbres
le soleil chuchote ses mots sur la forêt

le poisson qui  s'échappe
le ruisseau qui sanglote
tout un peuple de grelots dévale la ravine
la pierre et le pied qui glisse dessus
le pied qui se glisse dans le lit de l'eau ciselée
la pluie danse  tape du pied
tambourine sur la peau  du sentier
l'ombre qui s'enfuit avec le serpent du vent ,
bruis , ô toi dorée la houle sur le rivage
du feuillage
sur les lentes et longues contrées
les petits bois perdus frileux
les pas d'enfance
les pages pétries de terre grasse fumante
les brins d'îlots d' herbe dans l'encrier
doigts tachés de brou et de boue
prés matinaux paumes rougies de levant d'oiseaux ,
bruissent , vertiges soleilleux
dans la rondeur des uvées bleues  automnales  ,
je me réveille ,
il pleut ,

maintenant










dimanche 25 septembre 2016

jeudi 21 juillet 2016

Michel Jonasz


                                                                                                                     




vendredi 8 juillet 2016



Pas un seul petit nuage
pas l'ombre d'un
le ciel tire la langue
trois gouttes de jus de soleil
tremblant de mirages
affale les voiles
ce soir échoue dans la mer
soleil naufragé de nuit  assoiffé
ressac ombragé sous la saucée d'étoiles
buveur d'ombres et de filaments de vent
ressac polisseur d'ambre
un arbre dans le jardin chante
sous le couvert feuilles vertes de larmes teintées
une voix miraculeuse dans l'obscurité
sur les ailes du silence
un gonflement de bourgeon de lèvres s'élève
éclate petit fruit rond
la musique de la nuit
lape les derniers éclats de pailles d'horizon
n'assourdit pas les mots
les oiseaux se sont tus
ils écoutent la pluie
distiller ses odeurs nocturnes allongées
sur le ventre de l'océan
ses bouquets de brume
sa lumière de sable
et son corps de marée ,
c'est l'été
et ses parfums qui passent avec le vent


dimanche 19 juin 2016

jeudi 2 juin 2016

Mozart Sonate n° 8







Comme sa musique court coule vole bondit s'élève et s'envole et court toujours devant le vent ,
pendant la mort des étoiles , toujours devant , sur la pierre  elle trace la ligne de l'échine redoutable et court devant le vent  , neige bleue étincelante , vole la pluie , vole le vent , vole entre deux silences muets noyés de désert

mercredi 18 mai 2016



Un chat blanc pleure dans le bosquet
un pigeon sur le toit monte descend
compte recompte  les tuiles du toit
remonte redescend
la tourterelle rit en deux temps
gorgées  de roulades au vent
des éclats de vie
le rosier monte au mur
ses fleurs boivent la lumière d'été
débordent les hauts d'ocre de pierre
un lézard fuit dans les broussailles
le ciel se défait d'un nuage
et se refait à la nage du soleil
la rivière s'habille de miroir vert pâle
un tas de poussières sous mes pieds
le sable passe entre les orteils
des petits poissons glissent sur la peau
des esquisses du temps ,
j'écoute les cailloux chanter le feu de l'eau
cette chaleur coulée de longs et lourds tissus de miel ,
vibrations d'oiseaux   l'avalement  des éclairs
becquées de foudre aux futaies de l'onde


mardi 17 mai 2016

Tchaikovsky - Les saisons - Décembre , Juin , Octobre ...








                                                                                                                   



mardi 3 mai 2016

Loire





Le vent coule d'oiseaux
la longue houle pagine le fleuve
je rêve aux oiseaux
paresse sur le dos
les herbes en paniers de pluie
averses d 'étourneaux de soleil
la tiède odeur renflée de leur ventre sur le mien
les oiseaux voleurs d'alevins  sur le banc de sable ,
des veines de mains , des contours de visages ,
des silhouettes mouvantes , des tourbillons de navires ,
des mers d'arbres sous le souffle des songes ,
des forêts d'îles se profilent dans les moiteurs du soir ,
le ciel verse les nuages petits scarabées lapis lazuli
dans le pas de la Loire , des éponges bleues ,
toute la place aux poussières d'étoiles
de minuscules éclats de nuit  aux pattes fines des roseaux ,
sur l'autre rive satin
la robe rouge du soleil a fondu
sur les ondoiements ardoises de l'horizon
le rêve s'ébouriffe  les ailes
dans son nid de brique aux yeux noirs




samedi 23 avril 2016



Aujourd'hui il n'y eut pas de mot plus haut
que la petite pousse d'herbe penchée sur l'oiseau ,
il ne chante plus , son bec est cendres rose,
il ne chante plus vive terre ailée

L'hiver, la neige, le rouge aux pieds brindilles, le froid,
l'hiver ,le rouge à la gorge, sur les marches il était là ,
le soleil est bleu impavide
se rendant roi de ce qui ne vit pas, flasque comme une joue lourde

Un petit désarroi roulé en boule
la forêt le prend sous son aile braise
paisible blanche rouge
lui tisse un linceul de bois chaud
les arbres se sont resserrés
autour de sa plainte à demie étouffée
dans son cou roule la brise levée
roux coule aux yeux sans voix


L'été fut lent de douceurs
allongé dans l'arrière - saison ,
de la pointe de  ton bec
jusqu'au bout de ta queue

l'été fut long
je t'ai entendu ,
pluie bleue mordue de janvier
j'ai froid dans la main du soleil

La glissade
de la pointe de ton bec jusqu'au bout de ta queue
dans la lumière du matin
baignade caressée d'aube verte

nous nous sommes vus
un jour à la fenêtre  penchée la siffleuse de pluie
il n'y eut pas de mot
l'herbe est montée au gorgerin chaud

Peut- être le vent  , au loin
j'entends le bruissement
le berceau gracile  la peau du feuillage tendre
 dans la chambre minuscule du chant

samedi 16 avril 2016



Le nuage gris ne veut pas se coucher
toute la nuit il a pelé , gratté ses pellicules ,
jeté ses épluchures noires
dans une feuille de papier journal
au coin de la  rue ,
il a laissé un petit paquet mouillé
en lui toute la nuit contenue
des coulées d'hiver
un sourire comme un coucher de soleil
pour les choses qui n'ont pas besoin d'être dites ,
il a plu
et l'aube s'est ruée
un coup de pied sur le trottoir
un coup de boule sur l'épaule
l'aube éclate ,
un point vert tendre qui palpite ,
un point éblouissant , très loin devant nous ,
à l'horizon de l'écriture ,
les voix d'encre aux mauves fleurs des pochoirs
sinuent sur les visages flous à travers les fenêtres de  la ville lavoir  ,
les lettres fines ruissellent aux pavés ,
la  bouche de ciel nous croque d'un grand coup de mâchoire
le soleil nous gobe la tête ,
nous , l'air surpris comme  piteux lièvres
attrapés par les oreilles et levés
les prunelles saisies par la futaie de lumière
pris dans les filets de sa matière
tenus au collet  noeud vital invisible
peaux  cuirs  animaux
et souffle haletant de vent



vendredi 11 mars 2016





Les cieux sont changeants
la mer est sonore
sang améthyste dispersé ,
          soleil ,
femme citron sur l’œil de la pierre ,

langue de sable déroulée
les petits crabes bagotent dans les trous d'eau tiédis
boutonnière rouge du soir posée ,
         soleil,
miroir de fruit couché,

et le vent qui passe dans les arbres
s'amusant à remuer les feuilles
une bouffée de vent ,
        soleil ,
une voiture passe dans la nuit ,

une bouffée tabac bleu d'oiseaux
l'abordage gracieux
bouches de plumes,
       soleil ,
les arbres à bec tintinnabulent ,

La mer est sonore
la langue de sable déroulée roulée
la vague tosse et vient chercher nos pieds ,
la mer tient la main du jour
      le soleil
    tient debout

lundi 7 mars 2016



La nuit a ouvert l'enclos des troupeaux
leur souffle puissant une poitrine noire d'alcôve
museaux humides cornes à la foulée des haleines chaudes de sable
vermillent les pacages des prés à l'abandon ,
buissons d'aube , chèvre-pied vermeil,
la courbe échine nègre sur le fleuve
encorne les capes de brume et gronde la flambée des âmes,
auprès des arbres
lignage de lunules de l'aube
au diable les couronnes
auprès des arbres le désespoir survient
auprès nulle colonne de chiffres
auprès des arbres terrasses des hommes
au diable les couronnes qui fanent.
Le noir n'est pas la peur ni la nuit
c'est cette corne qui pointe au jour de la vie,
cette corne qui fait mal, ce cri qui inspire et expire.
Auprès des arbres,
non loin de la terre,à l'humus ,auprès des arbres,
fragile entêtée, je souris,
à l'humus enlacées, les violettes sous l'ombre douce des forêts
grouillantes d'insectes et de vie et de mort brusque,
juste place étendue sous les lignages d'oiseaux
à l'humus de la terre surgie.

F. Chopin / nocturne n° 20 /



Schumann / Radu Lupu /





Réveillez vous
ma sœur ma fille
j'ai dormi dans la cendre
réveillez vous j'ai dormi
sommeil vivant
réveillez vous
la porte est un réveil
un sommeil
je pose le pied
la terre tremble

la pierre a bougé
mille visages harassés
la pierre est vivante
les yeux sont ouverts dans la nuit
un commencement

dimanche 6 mars 2016




Les mers ,
chanteuses du bois rude roide des vagues
clameurs des cernes violettes du soleil en gerbes,
dormeurs des passages,
écraseurs de crabes,
haleine des rousseurs de blés
conque là-bas déchirée d'îles vives d'arêtes ,
ronde brisée de sel,
cristal chaviré de pleine chambre rouge
là-bas terre où les hommes vivent,
murènes aux lèvres , chantres de ventres affamés,
l'oeil percé de solives liquides levées de colonnes
les dos adossés aux collines ondoyantes d'or et pain brûlé,
bouillons  d'écume aux cieux mascara d'inconnu,
puits d'étranges odeurs
où les jeunes étoiles étincellent de grappes d'acrobates
tombent leurs cheveux  à la renverse en pluie tressée de houle et de vent
jeunes éclats noyés au lointain des ressacs
salives percutants la nuit



Chanteurs du bois des vagues, les cernes violettes du soleil tombé, dormeurs des passages,écraseurs de crabes, haleine des rousseurs de blés conque là-bas déchirée d'îles vives d'arêtes , ronde brisée de sel, là-bas terre où les hommes vivent.

Purcell / Alfred Deller /





samedi 5 mars 2016



 


Je te raccompagnais chez toi
et chez toi
tu me raccompagnais chez moi
et chez moi
je te encore
et tu me à nouveau
encore à nouveau à nouvelle
à pied à lune à nuages et ritournelle
à pas à conversation à chemin de soleil
je te raccompagnais chez toi
et chez toi
arrivés tu me raccompagnais
je te
tu me
toi -même un peu
moi- même un peu
raccompagnés
soi même lointain
en silence parfois autour d'un verre
dans un vieux bistrot italien qui poussait la chanson
par petits bouquets de fleurs de papiers
humé les effluves vagabondes de la Seine
au noir , au gris , au vert ,
aperçu un oiseau au rouge pudeur sur un bout de pont ,
des fenêtres , des chemises accrochées de saisons ,
ainsi nous avons fait le tour du quartier
le tour de la ville
le tour du pays
le tour de la terre

O solitude
nous-même un peu  ,  un souffle
où nous avons jeté nos cœurs ouverts avec douceur

Coleman Hawkins







Le ciel est rose

ose ose       ose

le cueillir

avant la fuite


les arbres sont restés blottis
au bout du doigt un écureuil bondit
une finesse inattendue
traverse tendue dans l'air

langue étrangère

j'ai  rêvé

seule         la mer

la mer est rose

j'ai rêvé seule




jeudi 3 mars 2016




L'incessant grésillement des insectes
broutant les herbes
grognant sur les écorces
broyant les miettes
suçant les sucs
frottant les harpes épeires
frôlant les sucres miel  et les épices des menthes
traversant l'air de bourgeons tendres
feuilletant nos nuits de livres vivants
et s'élance

que peut être l'étoile
se poudrerait le visage de la rumeur invisible
le couchant du crépuscule
où crépitent les champs
où chantent les ruisseaux de solfèges minuscules
le ru court sur les pierres brunes
canicule blonde de la nuit
virgules vertes velues de chenille
la guenille vidée d'un papillon


elle s'endormirait noircie d'ivresse
sur le ventre blanc dodu de l'aube
dès potron-minet d'innombrables cochenilles
à la portée d'une escarcelle légère
une motte de terre
une rose de vin nouveau
un brin de bleu
une  échappée de fourmi
des heures de douceur
la peau du monde sur la langue


vendredi 26 février 2016



Herbettes herbettes et culs de canard
lentilles d'eau
dégoulinent dans les oreilles
le vent est tombé
une pierre
dans la verdeur de la mare
les longs cheveux de l'air
éclaboussés
le corbeau court sur le toit de l'arbre
et s'envole haut noir
l’œil taché
de  nénuphars sauvages

dimanche 14 février 2016






Un temps à ne pas mettre un soleil dehors
et le vent se lève
aller loin aller loin        étirer loin
le soleil s'est endormi dans un coin de la chambre
la tête sur les mains


It's a rain
my babe
une souris grise matin soir ,
une peine qui sourit sous les arbres
une lune pleine de hasard

une boule de poussière
vue du ciel qui nage dans le noir
it's a rain
une graine qui se noie
dans l'océan d'oubli

pas de bruit
my babe
le soleil dort l'haleine
sur la mer tranquille
se noient des naufragés fragiles

c'est la pluie en dedans
qui roule sur les toits
une boule de poussière
vue du ciel                 minuscule voyage
qui nage dans les ombres bleutées du soir

s'éclate sur la torche du soleil
it's a rain in the rain
my babe
il n'y a pas d'ailleurs
juste là

le soleil la tête sur tes mains
la forme de ton sommeil dans le parfum frais d'une poire
dans un coin de la chambre la peau tavelée éphélides de lumière
voir juste là tes mains et doigts tremblants pépins d'étoile
et le miel blotti  it's the rain sur ta nuque d'ivoire

disparaître dans la poussière et les éclats de couleur
dans le tamis des heures et des lettres
ce que les mains voient lisent        passent les échos clairs
vivent     meurent
et tout bas au bord des ombres
dans la nuit et la venue de l'aube

paginent le fleuve






samedi 16 janvier 2016



Il ne fait pas printemps

l'oiseau roule les r de l'hiver

le ver  à soie enroule ses ailes

de maigres rayons de soleil


                                               macération de nuit


la rivière grise charrie le roulement du temps

pauvres hères à claire-voie

les arbres se serrent au mitan du grand bois

de la douceur


un grand tremblement

bientôt muet le ciel et sa lune d'argent

imperceptibles écumes

mon cœur est-il là


cœur est là

mon cœur n'est pas là

dans la nuit

cœur est là


le premier souffle

aux lèvres de silence

enfilades passages portes

visages corps perdus


la lune d'argent

l'haleine du temps

point noir

point blanc


le papillon prépare son envol

salives peau et chair

pelote de sucs anneaux ocelles

œil boulier de ciel


                                                   macération de nuit


le monde est beau , vaste , le monde est méchant  ,  petit   ,   absurde étroit et dégoûtant  , pleutre
 et les roses sont déjà ouvertes .

Raconte moi son histoire , dis moi ce qu'il a vu ce qu'il a pu  ,  je resterais comme une lanterne sous la pluie , toute la nuit , toute la vie , seule sous la pluie d'écume .

Dis le moi  .
Dis le moi chante -le
à la pointe de l'aube
au parfum des herbes sous le soleil
dans la floraison dis moi
et s'émerveille .



vendredi 8 janvier 2016

lundi 4 janvier 2016

Schubert / Sonate piano D.960 / Richter .



Nuit d'été

                                                             







                                                           

                                                   Wols    / Aile de papillon  /




Nous ne savions pas encore
sous les étoiles chaudes de l'été
nous ne savions pas encore
nos douceurs fragiles murmurées
nous ne savions pas encore
sur cet îlot d'éternité
des cœurs immobiles coulaient chantant ,
que tout allait se glacer
jusqu'à l'aube indélébile
que même la mort sur nos lèvres closes
et dans nos corps souriaient des dentelles
nous ne savions pas encore
sous la parole des tilleuls ,
ce frais parfum d'étole petites dents de feuilles
ce doux chant de nos corps
ces nuits où nous marchons parlant le cœur imaginé
nous nous inventons les mots secrets de la rencontre
nous nous buvons des yeux créant  nos bouches
nos mains que nous n'osions toucher ,
sur cet îlot d'éternité  les chairs bouleversantes ,
les mots enchantés ,
c'est un beau matin d'été
un pigeon fredonne dans la poussière ,
c'est un beau matin d'automne