Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

dimanche 30 décembre 2018

samedi 29 décembre 2018

Schubert sérenade



Erik Satie



histoire du livre menu de la pluie



Dans ma retenue et mes débordements ,
dans ma tenue et mon ordre ,
détenue et dépossédée ,
venue et disparue ,
la pluie
un poème
peut être jamais ,
les oiseaux ne chantent plus sous le ciel mouillé ,
alors quoi ,
s'enfuir , s'évader ,
un poème
une graine de soleil ,
un poème
peut être jamais ,
entre la pluie et l'esquisse d'une feuille de l'arbre
le chant menu d'un oiseau ,
pédie la pluie ,
plumepatte plumepatte
grabuge siffle l'oiseau
pattepoil patteplume
maison de marguerites jaunes
mouche vole
pigeons tendres
fourmis sur le col

plumepatte plumepatte
poilgratte grattelyre
toile fraîche croque soleil
cachette matinale
gouachecrache gouacheflaque
becs pointus de flûtes argentées
boule de pistache
mésange bleue dans l'air doux du soir ,
un poème
peut être plus jamais

vendredi 30 novembre 2018

Histoire de la pluie



La brume remue les portes de la nuit
moi pâle comme la lune
je remue la terre noire ,
la lumière est tombée dans ma pluie
il fait soir ,
la plaine longue déroule le roulis vague
au pas des ombres
aux seins de dunes ,
les petits arbres de fortune
se gorgent de l'ondée de la première étoile ,
houle de fantômes dans le sablier de la vie ,
dans le bleu de l'encrier ,
      d'autres étés
et ses piétées d'oiseaux ,
je suis tombée avec le vent
plus rien je n'entends et ne vois

jeudi 22 novembre 2018

Histoire de la pluie



Dans la brume
je vois les lacs
émeraudes du ciel ,
à la terre des bonnes pierres aux pieds des fleurs
veillent ,
dans la forêt profonde
un livre sous l'arbre s'ouvre
un soleil de grenade éclate  à ses oreilles ,
les petits couteaux de l'aube
piquent des oiseaux sur le vent de nos mots ,
sur la page mouvante des foulées d'océan ,
je me sentais légère
à peine existante
un murmure de dentelle
sur les prairies naissantes

lundi 29 octobre 2018

Histoire de la pluie



Le creux de mon ventre est plein de nuages
et puis et puis
et puis non rien vraiment rien
immobile ,
comme l'air  noir scintillant  ,
comme l'air
comme l'eau ,
immobiles dans l'iris du ciel
des touches d'étoiles
aux peaux de fleurs  ,
j'écoute le chant tremblant des mimosas de l'univers ,
arbre de jais
pagination de parfums



Schubert




Mahler






dimanche 14 octobre 2018



Et dans les arbres
le soleil couchant pleure
dans les reflets du soir

Histoire de la pluie



j'ai laissé la nuit les étoiles le ciel
se nicher sous mes paupières ,
les pierres brunes , les roches bleues
le renard argenté , le velouté du dos de l'oiseau ,
le fracas vert de l'océan ,
j'ai laissé la nuit souffler mes tapisseries
sur la croupe blanche des chevaux ,
laisser laisser le sable danser
laisser laisser battre la terre au rouge et au puits
la flamme la cendre et la fumée ,
les yeux d'une hirondelle à son aise musicale
battre le tourne d'or d'un pinceau noir
la nuit les étoiles et le ciel dans le souffle du taureau ,
tout le temps qui est venu sur les ailes de la chouette ,
j'ai ramassé dans mes oreilles
des chaussures , des chapeaux des clous , des bouts de bois ,
des œufs de vent , des pigeons rameurs ,
j'ai laissé la nuit les étoiles et le ciel hurler à ma bouche ouverte

mardi 25 septembre 2018

Histoire de la pluie




C'est la jolie saison
je glisse sur les songes des arbres
leurs souffles entre les espaces
passent  , bruissent
dans la forêt les noms de toutes les moissons
toutes les saisons
tous les chants
tous les sentiers dans les ombres des futaies,
n' effrayez pas les oiseaux
c'est la jolie saison
ils glissent sur les songes
ils passent passent
entre les arbres leurs noms
becs plumes pattes
des yeux de bouton de porte
queue de frégate ,
n'effrayez pas les oiseaux ,
ils écrivent avec les pattes dans mes encriers
ils tracent les marelles à la craie de couleur ,
j'ai la couleur des fantômes






samedi 15 septembre 2018

Histoire de la pluie



Quelquefois je pleure à bas bruit
je ne sais pourquoi
ni pourquoi
ils poussent aux arbres des doigts d'or
fées virevoltant dans la nuit ,
des pieds de baobabs géants
leurs peaux recouvertes d'ocelles léopard ,
je flâne entre les murmures des herbiers  ,
de mots silencieux en mots silencieux
la nuit vient boire mes yeux ,
elle nous porte et nous emporte
jusqu'à la pointe de la corne de l'aube ,
une note rouge valse dans le halo des brumes
les ruisseaux glissent sur l'écume des rêves encore chauds
perdus au bord du jour ,
 au bord du monde
je tombe sur les paupières de l'iris





samedi 1 septembre 2018

Histoire de la pluie



La bobine du soleil s'effiloche sur les champs
le doux frémissement des ses fils caressent les haies
où les fleurs s'endorment emmêlées de vent ,
la course du ciel lentement se blanchit de nuages
où je viendrais octobre murmurer
silhouette de la petite musique d'automne ,
gouttelettes infusées dans les veines de l'après midi
tombant sur les dernières roses efflanquées ,
je tomberais fluette , un cheveu d'argent ,
que déjà je ne serais plus là .


jeudi 19 juillet 2018

Histoire de la pluie



Je me la coule douce
mon encre de nuit
glisse le long du volet de l'aube ,
l'aube ah ! l'aube épieuse ,
l'épieuse l’œil entrouvert derrière son carreau  de ciel ,
la pipelette ,
apercevoir la ligne  fragile de la rupture ,
la bascule des étoiles ,
la brindille enflammée sur la crête des vagues,
ah l'étoile ! La vague !
La brindille
la brindille petite timonière acrobate
trapéziste des marées




La ville a les yeux gonflés
baudruches de l'aube
les rêves sont en miettes
les pigeons viennent au banquet
des bouquets de fleurs courent le long des rues
l'aube fait le siège des balcons
premier baiser de l'oiseau

lundi 16 juillet 2018

histoire de la pluie



Des anges se penchent sur le ruisseau
ce sont des oiseaux
les oiseaux du ruisseau ,
la rose sur la gorge
leur ouvre des chants d'eaux ,
sous la voûte des arbres
ils m'appellent la pluie ,
le résédas vert pâle
inonde la colline ,
des fraîcheurs d'iris en lacs d'ombre
le tintement léger des feuilles degouttelées
ce sont les oiseaux ,
des nichées de nuages
où vont se percher les corbeaux ,
broches noires satinées
sur les nuées ,
je m'ébroue dans la clairière
dont je ne sais si elle tournera jour ou nuit,
clair obscur dans un feuillage tissé d'oiseaux
et de bois odorant , une barque de terre ,
ils me nomment la pluie
longue orange sanguine
dans les lenteurs du soleil à mourir ,
rouges paroles silencieuses
le vent s'est couché sur ma joue



vendredi 6 juillet 2018

Histoire de la pluie



Que le soleil baigne les arbres
de ses premières lueurs
ruissellement de nacre à l'heure des oiseaux ,
la forêt palpite
frémissement de l'air
la farouche tourterelle chatoie du bout des ailes
brusque claquement , elle est partie ,
elle avait un petit ventre doux comme un gris ,
les rémiges du vaste champ du ciel agile
s'engouffrent
dans les sentiers secrets du bois d'ombre ,
sur les mousses fraîches sont tapies
les fines mauves de la nuit
elles teintent mes pupilles humides
d'ocelles d'ocre bleu




jeudi 5 juillet 2018

Histoire de la pluie



Je suis à la traîne des nuages

je me roule

je me coule dans leurs entrelacs

je roucoule derrière l'orage

justaucorps gonflé de noir velours

grain de peau  mousseline d'organdi ,

je n'habite pas dans la pluie

je l'habille dans les draperies de l'imagination

je couche mes pensées dans les draps de l'aube

je les lève la nuit pour les rêves et les fleurs

mardi 3 juillet 2018

Histoire de la pluie et le rot de la chenille



la chenille verte a sorti le bout de son nez
a bu dans le fond de ma bouteille  à petites gorgées,
puis du bout des dents
grignote en se tortillant
bien décidée à manger la matinée crue toute entière ,
la matinée avalée
tu n'écriras plus sur ce matin là ,
feuille blanche ,
de l'écriture à son estomac
la chenille a roté repue .

samedi 23 juin 2018

Histoire de la pluie



Je me suis glissée sous la porte des arbres
lac de mots vaporeux de la forêt
le ciel bourgeonne de parfum fort
les menthes se pressent au poivre des écorces
je me lie aux flancs de leurs amphores à l'étal
reposée dans les lises de l'oubli du monde
coucher mes pensées dans les légers draps de l'aube
rubans humides de fleurs et de flamands roses
sur les broussailles emmêlées des nuages
je disparais dans les précipités du jour .




dimanche 20 mai 2018

Mozart Adagio concerto n° 23



Histoire de la pluie




Aujourd'hui je me suis promenée
des mousselines rosées
des yeux d'oiseaux  fleurissent  sur les branches du cerisier ,
un enfant de la vie
un nuage bleu sur son épaule chute sans bruit

mardi 15 mai 2018

Histoire de la pluie parmi d'autres



Terre terre
mes pieds sur ta peau
ta peau sur mes pieds
pieds à peaux
peaux à pieds
tu frissonnes de noir suie
un chaudron ondulant de cuivre
tu suintes dans mes veines ,
ton sang sur la plaine
bat peau à peau
corps à corps
fugace artifice  d'un rêve
lentement disparu ,
la nuit
je glisse parmi les étoiles filantes
rideau de murmures mouillés sur l'écorce vive des nuées





jeudi 19 avril 2018

Histoire de la pluie


Nuit d'été sous les branches ployées
l'air sourit ,
sur les mousses bouclées
un baiser léger de pluie ,
le chant de la chevêche est allègre
sur la pointe des pieds
dans le rond noir de l'arbre
sonne le battement de son cri ,
l'air fleurit

mercredi 11 avril 2018

Histoire de la pluie



La  nuit a un grain de blé au fond de sa bouche

je murmure les parfums de l'ondée

la lune crache son foin

le vent tourne ses moulins

la campagne est grise

les pierres jonchées de lierre sont calmes

sur le bord de la fenêtre fermée

dans la nuit devenue immobile

je m'écoule et je rêve

je traîne à la plage mon chemin

dans la gorge d'un filet de sable




jeudi 5 avril 2018

vendredi 23 mars 2018

Histoire de la pluie



J'ai plié le rire du soleil dans l'aube ,
les arbres , les oiseaux frais ,
les yeux plissés des pivoines
tous tiédissent sous la larme fauve ,
c'est encore un peu la nuit
un instant d'éternité
les brins d'herbe d'étoiles poussent dans la prairie,
la texture du temps
où le nuage fond comme neige ,
des robes de vin gris grisent le jardin douci ,
des flots de lumière cognent à la fenêtre ,
éprise d'un oiseau je me suis envolée avec lui ,
la poule picore
le soleil dévore la pleine matinée





jeudi 8 mars 2018

Histoire de la pluie




Je suis tombée en arrêt devant le scarabée
si noir qu'il en bleu
si bleu qu'il en est noir
méloé méloé dans les herbes tendres
samouraï des prés
tunique d'écailles frottée par le soleil naissant ,
une petite aube s'envole réveillée
par un bouton de vent
le scarabée dégringole d'un bourgeon
déboutonné du plastron
le voici parti la fleur cherchant
dans les giboulées de corolles






dimanche 4 mars 2018

Claude Debussy - Rêverie -




Histoire de la pluie




Je ne sais pourquoi
l'encre sèche si vite ,
ni pourquoi certain soir , si triste ,
tant de fois un secret tenu ,
une joie qui craque,
je lève la tête
je soulève les yeux
l'après midi est bleue
le soleil majuscule
brûle les rues ouvertes à ma rêverie d'ombre
mais la feuille est déserte
et quelquefois il pleut

vendredi 2 mars 2018

Histoire de la pluie



Recueillie dans la bouche des statues
l'alcôve pour un grain d'azur
où mûrit la tête d'un épis de blé

chambre d'écho du passage
du chant de l'alouette
l'épouvantail habillé de pâquerettes

sirène des prés
strettes de couleurs
arc en ciel sculpté aux lèvres de l'été

et si je fissurais les yeux de la statue
y trouverais-je un monde englouti
la rétine ouverte d'un poème
le babillage palpivoltant d'un nudibranche

et si j'ouvrais la pluie
y trouverais-je l'encre à pétrir
y trouverais-je souffle à la tombée de la nuit
à quoi ressemblerait la statue


à quoi ressemblerait ma vie


Histoire de la pluie



Je suis à toi dans la forêt de ta chevelure
dans la salière secrète de tes yeux
à toi
dans le vif argent de tes veines
au creux poplité de tes mots
dans le sautillement joyeux de l'oiseau
à toi
danseuse dans la trépidation des gerbes d'automne
dans le tintement des rubis de l'arbre
dans l'atteinte dorée sur  la plaine et les collines
à toi
dans le chagrin de tes paupières
dans le ventricule battant de tes rêves
dans ma tombée de son mat
sur la peau du chevreuil effrayé
à toi
dans le chaos de la vie
à toi
et toit d'ardoises feuilletées par le vent
à toi
dans la rieuse gorgée de soleil
dans l'ultime goutte sur ta langue
pour ta voix






vendredi 23 février 2018

Histoire de la pluie



Dans la reposée d'une entaille
un bosquet connu de moi ,
sans presser le chemin ,
 la halte
où vient fourrager un sanglier


Anton Webern



mercredi 21 février 2018

Histoire à pleuvoir



De jour comme de nuit

de jour
mon armoire à godillots crottés
des soucoupes pour les hérissons assoiffés
des lampions opalescents
des chats persans
pour la nuit

de nuit
des soleils d'orange
des cabanes à ciel ouvert
les amours des grenouilles
un bocal d'étang où mouillent des navires
pour le jour

dans mon armoire à pleuvoir
des vestons à queue de pie sur des cintres
pour les corbeaux des champs ,
corbeaux corbelles
des xylophones enroués pour  tiroirs à glissade ,
un boqueteau d'aube à  chalumeau méthylène ,
un pied de rosier d'oiseaux
étourneaux étournelles,
un almanach des saisons sur les marelles délavées ,
des tournailles d'aubépines
des dormaillages tressés de nuages


de jour comme de nuit
mouillent des navires
des coques chavirent
les fantômes de l'océan murmurent
l'ombre s'étend s'étirent se rétracte
dans mon armoire à pleuvoir
sillonnent des foulards de lumière
le soleil palpe ma tête
l'empreignant profondément du temps








Histoire de la pluie



Grasse matinée
belle journée sur l'oreiller de mon nimbo-stratus ,
le soleil jute et dégouline
les petits baigneurs font des bonshommes de sable
les abeilles soulèvent les fleurs de leurs ailes à moteur
les cerfs- volants oscillent dans mon sommeil
l'air pince ma corde sensible et  joue du stradivarius



mardi 20 février 2018

Histoire de la pluie



Tu me portes sur ton dos
comme un vieux chien mouillé ,
le ciel un grand squelette balafré
claque des dents sur mon museau fripé ,
les aiguilles du vent
brodent sur l'océan des oiseaux blancs .


lundi 19 février 2018

dimanche 28 janvier 2018

Histoire de la pluie



Je compote dans le fond d'un vieux chapeau
confiture de feuilles mortes
je compote
le ciel s'est barré avec la caisse les pépites
les nuages les baguettes de tambour de l'orage,
galope galope la conquête ,
je croupiflotte
ballotte ,
un ver noctambule ondule
ses anneaux de saturne ,
un luisant à nage maladroite déambule
dans ma fermentation de marécage boréale ,
mon idée vague lui est reconnaissante
de son affleurement délicat de silence ,
je me suis fragmentée de menus détails
dans la fraîcheur sombre des arbres
les petits boxeurs de l'aube éclaboussent
mon visage , cognent dans les grands sacs des nuages ,
mes ecchymoses fumées de moiteur
lèvent la voile des planètes d'eaux ,
le vol moussu d'un oiseau en herbes goutte
des sueurs de feu dans les parfums de prairie




samedi 27 janvier 2018

histoire de la pluie



j'ai la brume au ressac
de la vague dans l'âme
je verse doucement des yeux humides de trèfles,
quatre feuilles, des fleurs petits navires poilus
sur l'herbe des chemins

des diadèmes bleus de lune froide
tombent au nadir dans l'ombre des arbres
aux pieds fourches noires
j'enroule mes colliers
marée d'étoiles des prés


samedi 6 janvier 2018