Aux premières nuits d'hôpital , tu défailles,
au premier parloir de prison tu fonds en larmes,
au premier passage de la rolls , le sac à viande, la main du mort dans ta poche dans ta petite blouse blanche toute propre, tu tombes dans les pommes.
le noir devient tout gris, le gris se touche, le gris se louche, se mouche dans la poche, des huits des huits , des petits des grands, des échelles, tu montes et tu descends, le gris de la peur, le gris du cri, le gris du râle,le gris des réunions, le gris des désunions,et le blanc c'est blanc et noir et rouge et patati et patata.
pauvre patate..!
je suis très loin d'en avoir fait le tour.
faire le tour de la misère , trouver la bonne paire de chaussures, la pointure, les couleurs, nous ne pouvons faire le tour de la misère, elle est immense car elle est partout , une chose à peu près sûre , elle est partout , elle nous est exhibée tous les jours , la misère n'est pas catégorielle , la misère n'est pas sectaire , la misère est marchande , elle fait vendre et ventre lourd , un péril invisible.
Certaines fois, on croit la saisir, la tenir entre ses bras, frêle et si fragile, une enfant d'avril , une soeur de printemps que nous levons à l'aube assoiffée de roses, lourde et poisseuse , un poisson mort, un ruban visqueux ,on marche dedans et on glisse, tombe la tête la première avec elle dans les bras , on ne la lâche pas au plus noir.
Apprendre à connaître son monde, celui de tous ? Rien de moins sûr , rien de plus faux et de plus vrai.
Nous fumons les paradis au bout de notre nez, la fumée , nous nous jurons
d'aller au soleil, et quand tout devient gris , la main du mort dans ta poche, tu marches dans le corridor , la larme à l'oeil, et le sourire aux lèvres, et l'araignée ? Qu'est-ce qu'elle fait l'araignée , elle descends le long du mur et apprends à connaître son monde , le monde de tous?
C'est ce qu'elle croit toujours .
Pauvre patate.
Rien à dire , à écrire sur les codes- barres.
.../
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