Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

samedi 11 septembre 2010

La place
il faut l'occuper toujours
mais ne pas l'encombrer
y voir l'inutile
et que l'essentiel y soit aussi.
Tout ce que nous pouvons dire
est dit aujourd'hui
dans un mouchoir de poche
dans un cahier à petits carreaux
sur un pupitre d'écolière
la tête penchée sur la fenêtre
à imaginer comme prévenue des doux parfums du soir
dans les soleils d'ardoises,
un appel derrière soi à les recueillir.
Tout ce nous pouvons dire écrire
chercher que nous sommes toujours là à grandir.

Chercher recommencer,
la place
il faut l'occuper toujours
l'investir,
La place c'est la phrase.

Ici il y a beaucoup d'inutile .../

Une goutte de plus fera l'oeil de l'eau pour un festin d'oiseau , le laisser se poser, le laisser s'envoler , lui donner la phrase, la phrase de l'enfant qui l'avait déjà rencontré. J'ai ouvert le ciel ,sans savoir que j' écrirais autant et si mal , cruel et beau, pourtant le savoir de longue date, paradoxale.
Au jardin, les robes sont blanches mousselines , fraîches guipures de coton,l'oiseau est étouffé sans bruit , la main lui tourne la tête jusqu'à la mort, j'entends encore le souffle , léger , un ongle glissé sur l'eau.
Mort dans le silence des doigts d'un homme affable, aimable, la main bonne mine, comme chose futile.
j'ai ouvert le ciel , le blanc des pommiers sur le mur ,les fleurs dépoitraillées de parfum , derrière mon pas la femme en noir et l'enfant par la main , qui sont passées devant pour le meilleur.
Ce que je n'ai pas eu je l'ai donné.

je m'efface et laisse place , l'oiseau se pose , l'oiseau s'envole , l'arbre sur le mur monte le lilas enlacé aux guipures.


On peut oublier des milliers de choses, juste une et qui jamais ne promet, la phrase on ne peut l'oublier , pas cher de sa peau quelquefois, pas fière , elle est toujours là , se méfier des illusions, des accolades prometteuses, des allusions d'optique, des flatteries de palais de grandeur, des tombeaux glorifiés , des faveurs ,savoir à chaque fois se rappeler que ce cher petit soi que nous logeons avec tant d'amour et d'indulgence, ce petit soi tant tripoté est le plus redoutable de nos ennemis.
Savoir aussi que c'est notre ami lorsqu'il grandit, un grand soi, mais pas cher petit pas cher pour la peau du petit, pas cher pour la peau du grand, chercher , recommencer, chercher, recommencer.
Avoir plus d'imagination que le petit soi.
Avoir plus d'imagination que la mort du grand et du petit
avoir plus d'imagination que la mort.


La part de nous qui résiste , qui s'efface , vivre là où je suis dans mon meilleur.
Même si parfois encore encline à m'excuser de vivre , vivre effrayée parfois, au loin parfois au près , la phrase est toujours là à chanter.

.../

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