Tiens il pleut
samedi 31 décembre 2011
J'étais dans cet espace resserré
un feuillet de chat enroulé à son lilas
un sablier de sable à la taille une pivoine
un grain s'est détaché
une pivoine s'est évasée
un lilas a poussé
la mer ce lieu où je renais
où j'étais venue
où je n'étais pas venue
un autre feuillet ouvert
la mer cette inconnue familière
la mort portée déroulée
vivant le trait mouvement de l'aube veille
un feuillet de chat enroulé à son lilas
un sablier de sable à la taille une pivoine
un grain s'est détaché
une pivoine s'est évasée
un lilas a poussé
la mer ce lieu où je renais
où j'étais venue
où je n'étais pas venue
un autre feuillet ouvert
la mer cette inconnue familière
la mort portée déroulée
vivant le trait mouvement de l'aube veille
vendredi 30 décembre 2011
lundi 26 décembre 2011
Grand ciel d'automne
soleils d'épices
l'océan est calme fluide souple
un fuseau de mercure où sondent les étoiles pourpres
la nuit peu à peu décline les salines roses
un oeil de clarté vive descendu sur les collines proches
une bouche d'iris
une fraîcheur de trèfles
après midi de vagabondage
les arbres montent leurs ombres sur les coteaux de lune
les portes se ferment doucement
un automne à la nuque tressée d'apaisement
soleils d'épices
l'océan est calme fluide souple
un fuseau de mercure où sondent les étoiles pourpres
la nuit peu à peu décline les salines roses
un oeil de clarté vive descendu sur les collines proches
une bouche d'iris
une fraîcheur de trèfles
après midi de vagabondage
les arbres montent leurs ombres sur les coteaux de lune
les portes se ferment doucement
un automne à la nuque tressée d'apaisement
lundi 19 décembre 2011
mercredi 14 décembre 2011
dimanche 11 décembre 2011
dimanche 4 décembre 2011
Bienvenue
La personne dont je me méfie le plus , c'est moi , au fond nous ne sommes pas très bons en tout les êtres humains,et plutôt mauvais pour rien
samedi 3 décembre 2011
j'ai fait ce que j'ai pu
ne me lisez pas,
lisible cela ne se peut
illisible cela ne se peut non plus
apprendre à dire ce que je suis
les jugements sont posés avec ce que chacun est ,
pour moi,, je n'existe pas,
je regarde l'automne
saison lente longue et belle
et si je pouvais disparaître avec elle,
je le ferais .
ce que nous sommes jamais ne fut dit
et fut dit partout,
ce que je suis ,
que de livrer ces lettres intimes inutiles
et que de violence satisfaite pour un bout d'ongle rentré dans la peau
la pierre est un repos
ne pas sortir de sa tombe , voilà ce qui plaît,
rangez votre râteau
les feuilles sont tombées
l'hiver la terre se tait
de loin en loin , des bribes,
que de l'automne des lumières ,
je suis à mes brouillons , que des brouillons ,
il semble que l'enfant comprenne quelque chose
autant qu'il y ait quelque chose à comprendre,
Le temps béni ,
assise sur un banc vert
à regarder un bout de ciel disparaître
entre deux hirondelles s'écarter
il est vingt heure dix huit,
avant , vingt heure dix sept
après, vingt heure dix neuf ,
une aiguille contre l'orgueil et la démesure
et l'autre qui fait battre le coeur
et peut être une façon de sourire,
il est des instants où il faut dire
et en ces instants là je n'ai pas d'imagination ,
vous en avez beaucoup plus que moi
surtout en ce qui concerne les chevaux ,
puissent ils vous dire que je ne les connais pas
et qu'ils ne me connaissent pas,
puissent ils ne rien vous dire
et comment les hommes les ont traités,
ils ne vous diront rien
pas plus à moi.
ne me lisez pas,
lisible cela ne se peut
illisible cela ne se peut non plus
apprendre à dire ce que je suis
les jugements sont posés avec ce que chacun est ,
pour moi,, je n'existe pas,
je regarde l'automne
saison lente longue et belle
et si je pouvais disparaître avec elle,
je le ferais .
ce que nous sommes jamais ne fut dit
et fut dit partout,
ce que je suis ,
que de livrer ces lettres intimes inutiles
et que de violence satisfaite pour un bout d'ongle rentré dans la peau
la pierre est un repos
ne pas sortir de sa tombe , voilà ce qui plaît,
rangez votre râteau
les feuilles sont tombées
l'hiver la terre se tait
de loin en loin , des bribes,
que de l'automne des lumières ,
je suis à mes brouillons , que des brouillons ,
il semble que l'enfant comprenne quelque chose
autant qu'il y ait quelque chose à comprendre,
Le temps béni ,
assise sur un banc vert
à regarder un bout de ciel disparaître
entre deux hirondelles s'écarter
il est vingt heure dix huit,
avant , vingt heure dix sept
après, vingt heure dix neuf ,
une aiguille contre l'orgueil et la démesure
et l'autre qui fait battre le coeur
et peut être une façon de sourire,
il est des instants où il faut dire
et en ces instants là je n'ai pas d'imagination ,
vous en avez beaucoup plus que moi
surtout en ce qui concerne les chevaux ,
puissent ils vous dire que je ne les connais pas
et qu'ils ne me connaissent pas,
puissent ils ne rien vous dire
et comment les hommes les ont traités,
ils ne vous diront rien
pas plus à moi.
mercredi 30 novembre 2011
lundi 28 novembre 2011
Le couvercle
Si je m'ouvrais la tête
je l'ai fait
au scalpel
écrire c'est très précisément ce que je fais à l'instant où je l'écris,
je ne fais que cela , même sans écrire j'écris,
et quand je vis je vis
écrire cette partie morte
la partie vivante est très précisément ce que je suis
la partie morte est aussi très précisément ce que je suis
les couteaux de bouchers n'ont vraiment rien d'attrayant à dire
alors je n'en dis rien
pourquoi faire
déchirable
lacérable
vulnérable
parfois les échos ont des relents de mauvaise cuisine,
Tu sais comment le sucre est bon est gras dans les urines
pisses dans le bocal là ici tout de suite
pendant que tu as encore envie
ne te retiens pas
je les tournerais avec mon doigt et je les goutterais
le sucre est là , un bonbon,
et tu seras malade malade pour toujours
tu mielleras pour toujours des ronciers d'abeilles
et tu mourras un jour
à peu près là un peu devant , un peu derrière et tu mourras ,
à peu cris , à peu mot, ne t'inquiètes pas , ils font tout cela , mais c'est pour toi , pour ton bien ,
mourras , mourras pas,
patati patata,
à peu mot qui tombe dans la phrase un tuyau d'orgue,
un plumeau , un grelotté de mité,
des noms comme ça à l'emporte, à l'écho, à l'étal, au carnaval , sinistre,
et dans ta bouche dans tes fleurs de poumons des bêtes trouées
des sifflets des chignoles et des pointes de clous ,
des aréoles de sein , des framboises d'envie sur la peau
des bourgeons d'églantine
des océans de fièvre froide
des claquements d'os
des cavernes de grelots
la fille en face jaune , vieux coing , jeune compotée derrière le paravent
douze qu'elle avait
petit bracelet au poignet
petit bracelet aux menottes flasques
et le type passe avec son seau
et la bonne femme passe avec ses marmots
toi demain la petite la vitre le miroir
le jambon la purée dégueulasse le ventre plein
le nombril sale , on va te le frotter tu verras à l'eau froide
tu vas grandir
le trocart ça fait pas mal , traverse le corps jaune
et craque
un peu froid
mais allez crache
ça t'enfonce dans le thorax du mou de veau
la machine comptera lamelles par lamelles
la rosée laquée sur la fine tranche de verre
et tu mourras d'autre chose et tu mourras pas
pas maintenant
un mot dans une phrase
du temps des éphémères
j'ai jeté une pierre dans le réverbère
sa gueule clignote , la mienne aussi , celle de vos potes,
je lui ai fermé sa sale gueule
chaque chose est impossible
et chaque soir je te parle grand père,
et chaque soir , je vous parle,
et si vous entendez
et si vous prenez soin de m'ouvrir la tête,
vous y trouverez ,
non pas William Turner ,
mais un couvercle de nuages
un hérisson boule de piquant
un vieil homme au pouce tranché dans son rouet de dentelle
une confiance indéboulonnable et idiote,
peu, pas d'amis car je suis fiable ,
sincère
alors oui sincère
et des heures qui passent sans dormir
et des vieux très vieux qui chaque jour disent,
ne partez pas, ne partez pas,
emmenez nous au cinéma
et des vieilles qui se mouchent dans mes doigts
et un si tendre couvercle de nuages qui vous assassine,
ou vous n'y trouverez rien ,
vous vous y trouvez là , je ne sais pas pourquoi,
c'est comme ça.
Quelquefois on dit ce qu'on ne veut pas dire
quelquefois c'est le contraire
et c'est très précisément ce pourquoi je suis claire et fiable,
j'y suis
et pour moi vous y êtes.
c'est tout et vous êtes libre d'en rire , d'en pleurer , de ne pas choisir, de ne pas ceci et cela
de ne rien faire, de ne pas vous promener , de ne pas vous asseoir, de ne pas vous lever , de ne pas écrire, de ne pas m'écrire, de ne pas connaître , je ne suis pas laide , je ne suis pas belle, je ne suis pas une jeune fille, je ne suis pas une vieille femme, je suis, mon âge , un âge de femme, l'âge ne compte pas, le temps ne passe pas, nous passons, je passe
dans ma tête ,
un couvercle
trouvez vous cela tout à fait réel ?
je l'ai fait
au scalpel
écrire c'est très précisément ce que je fais à l'instant où je l'écris,
je ne fais que cela , même sans écrire j'écris,
et quand je vis je vis
écrire cette partie morte
la partie vivante est très précisément ce que je suis
la partie morte est aussi très précisément ce que je suis
les couteaux de bouchers n'ont vraiment rien d'attrayant à dire
alors je n'en dis rien
pourquoi faire
déchirable
lacérable
vulnérable
parfois les échos ont des relents de mauvaise cuisine,
Tu sais comment le sucre est bon est gras dans les urines
pisses dans le bocal là ici tout de suite
pendant que tu as encore envie
ne te retiens pas
je les tournerais avec mon doigt et je les goutterais
le sucre est là , un bonbon,
et tu seras malade malade pour toujours
tu mielleras pour toujours des ronciers d'abeilles
et tu mourras un jour
à peu près là un peu devant , un peu derrière et tu mourras ,
à peu cris , à peu mot, ne t'inquiètes pas , ils font tout cela , mais c'est pour toi , pour ton bien ,
mourras , mourras pas,
patati patata,
à peu mot qui tombe dans la phrase un tuyau d'orgue,
un plumeau , un grelotté de mité,
des noms comme ça à l'emporte, à l'écho, à l'étal, au carnaval , sinistre,
et dans ta bouche dans tes fleurs de poumons des bêtes trouées
des sifflets des chignoles et des pointes de clous ,
des aréoles de sein , des framboises d'envie sur la peau
des bourgeons d'églantine
des océans de fièvre froide
des claquements d'os
des cavernes de grelots
la fille en face jaune , vieux coing , jeune compotée derrière le paravent
douze qu'elle avait
petit bracelet au poignet
petit bracelet aux menottes flasques
et le type passe avec son seau
et la bonne femme passe avec ses marmots
toi demain la petite la vitre le miroir
le jambon la purée dégueulasse le ventre plein
le nombril sale , on va te le frotter tu verras à l'eau froide
tu vas grandir
le trocart ça fait pas mal , traverse le corps jaune
et craque
un peu froid
mais allez crache
ça t'enfonce dans le thorax du mou de veau
la machine comptera lamelles par lamelles
la rosée laquée sur la fine tranche de verre
et tu mourras d'autre chose et tu mourras pas
pas maintenant
un mot dans une phrase
du temps des éphémères
j'ai jeté une pierre dans le réverbère
sa gueule clignote , la mienne aussi , celle de vos potes,
je lui ai fermé sa sale gueule
chaque chose est impossible
et chaque soir je te parle grand père,
et chaque soir , je vous parle,
et si vous entendez
et si vous prenez soin de m'ouvrir la tête,
vous y trouverez ,
non pas William Turner ,
mais un couvercle de nuages
un hérisson boule de piquant
un vieil homme au pouce tranché dans son rouet de dentelle
une confiance indéboulonnable et idiote,
peu, pas d'amis car je suis fiable ,
sincère
alors oui sincère
et des heures qui passent sans dormir
et des vieux très vieux qui chaque jour disent,
ne partez pas, ne partez pas,
emmenez nous au cinéma
et des vieilles qui se mouchent dans mes doigts
et un si tendre couvercle de nuages qui vous assassine,
ou vous n'y trouverez rien ,
vous vous y trouvez là , je ne sais pas pourquoi,
c'est comme ça.
Quelquefois on dit ce qu'on ne veut pas dire
quelquefois c'est le contraire
et c'est très précisément ce pourquoi je suis claire et fiable,
j'y suis
et pour moi vous y êtes.
c'est tout et vous êtes libre d'en rire , d'en pleurer , de ne pas choisir, de ne pas ceci et cela
de ne rien faire, de ne pas vous promener , de ne pas vous asseoir, de ne pas vous lever , de ne pas écrire, de ne pas m'écrire, de ne pas connaître , je ne suis pas laide , je ne suis pas belle, je ne suis pas une jeune fille, je ne suis pas une vieille femme, je suis, mon âge , un âge de femme, l'âge ne compte pas, le temps ne passe pas, nous passons, je passe
dans ma tête ,
un couvercle
trouvez vous cela tout à fait réel ?
samedi 26 novembre 2011
La mer c'est écrire
écrire c'est la mer
à cet instant de cavale
je n'ai besoin de rien d'autre
à d'autres instants je suis autre
du pain du vin des rires
de la dentelle
Serez -vous là
votre voix
la mienne
sans rien d'autre que cela
un mystère que nous ne savons pas
il y a quelque chose qui cloche en moi
autant de bêtises écrites en si peu de temps
aucune pareillement pour être aussi maladroite
grosse comme mes bêtises
maigre butin
je n'ai pas l'idée de demain .
Promenade dans les bois
promenade
la terre est ronde , chemin assoupi , blanche heure ,
le ciel est dessus nos têtes , pétillant de sarcelles ,
les arbres tournent de l'oeil ,
l'approche de nos pas,
les gnomes jettent des pierres en sifflant les poissons,
le lac au repos,
le souffle de nos bouches danse sur l'air
s'éparpille comme oiseaux sur un coup de tête du vent.
Des nuages comme des couettes
glissent des balles de coton
sur les grands champs,
les allures de l'hiver
qui rentre ses troupeaux de nuées ,
chaumières ensevelies de paille
nos mots chuchotés à moitié
des rires sans dire
des douceurs sans faire
nos haleines sur l'air des pas lents
oreilles bleuies
col de laine nid brindille
vapeurs de lune sur le ciel étincelant ,
une tache rousse, un chevreuil bouge les branches ,
le soir s'enroule frileusement sous la lueur douce lustrée
du ciel de neige qui descend sans bruit
l'aile d'un flocon ,
ça tient à rien si peu ,
écrire
écrire c'est la mer
à cet instant de cavale
je n'ai besoin de rien d'autre
à d'autres instants je suis autre
du pain du vin des rires
de la dentelle
Serez -vous là
votre voix
la mienne
sans rien d'autre que cela
un mystère que nous ne savons pas
il y a quelque chose qui cloche en moi
autant de bêtises écrites en si peu de temps
aucune pareillement pour être aussi maladroite
grosse comme mes bêtises
maigre butin
je n'ai pas l'idée de demain .
Promenade dans les bois
promenade
la terre est ronde , chemin assoupi , blanche heure ,
le ciel est dessus nos têtes , pétillant de sarcelles ,
les arbres tournent de l'oeil ,
l'approche de nos pas,
les gnomes jettent des pierres en sifflant les poissons,
le lac au repos,
le souffle de nos bouches danse sur l'air
s'éparpille comme oiseaux sur un coup de tête du vent.
Des nuages comme des couettes
glissent des balles de coton
sur les grands champs,
les allures de l'hiver
qui rentre ses troupeaux de nuées ,
chaumières ensevelies de paille
nos mots chuchotés à moitié
des rires sans dire
des douceurs sans faire
nos haleines sur l'air des pas lents
oreilles bleuies
col de laine nid brindille
vapeurs de lune sur le ciel étincelant ,
une tache rousse, un chevreuil bouge les branches ,
le soir s'enroule frileusement sous la lueur douce lustrée
du ciel de neige qui descend sans bruit
l'aile d'un flocon ,
ça tient à rien si peu ,
écrire
dimanche 20 novembre 2011
lundi 14 novembre 2011
dimanche 13 novembre 2011
samedi 12 novembre 2011
Petite flandre
Soleil blanc
lame de couteau perce la brume
mer lourde ventre de poissons taupe soyeuse
fuseau éclair brillant
une pointe fine de mât oscille,
les maisons accroupies sous le ciel suent de vapeurs,
genièvres, baies de peket
filets rosis de givre
tignasses bleuâtres de bois les arbres gouttent de ruisseaux nocturnes
frai sur les branches des nids blancs murmurent,
le rayon tisse ses premiers fils d'or
le brouillard abandonne les sables
parfum vif de bleuet
lait de crocus
indigos noirs alphabet d'oreille
les oiseaux plongeurs crissent l'air et trouent les vagues
pelisses de perles grises éclaboussent l'horizon,
la dune est calme ,
dessous les herbes au vent levées
mes pieds s'épanchent au bain frais d'aube,
la boréale chante sous la glace opaline
lame de couteau perce la brume
mer lourde ventre de poissons taupe soyeuse
fuseau éclair brillant
une pointe fine de mât oscille,
les maisons accroupies sous le ciel suent de vapeurs,
genièvres, baies de peket
filets rosis de givre
tignasses bleuâtres de bois les arbres gouttent de ruisseaux nocturnes
frai sur les branches des nids blancs murmurent,
le rayon tisse ses premiers fils d'or
le brouillard abandonne les sables
parfum vif de bleuet
lait de crocus
indigos noirs alphabet d'oreille
les oiseaux plongeurs crissent l'air et trouent les vagues
pelisses de perles grises éclaboussent l'horizon,
la dune est calme ,
dessous les herbes au vent levées
mes pieds s'épanchent au bain frais d'aube,
la boréale chante sous la glace opaline
jeudi 10 novembre 2011
Je vais à la mer chaque jour
la mer bouillonne en moi
je bouillonne en elle
grisement
dégrisement
journée soleil dehors
nuit s'intensifie
trop tôt
essence vive
des boues de glaise sur le ciel montent
infusent des verts crus et tendres d'arbres tendus de feuilles
les rochers les corps anguille ondulante sous les pieds
un champ d'herbes de plaine
des fracas sombres d'étoiles
la mer où elle est dans ses harmonies de cheveux de taches silencieuses
la mer bouillonne en moi
je bouillonne en elle
grisement
dégrisement
journée soleil dehors
nuit s'intensifie
trop tôt
essence vive
des boues de glaise sur le ciel montent
infusent des verts crus et tendres d'arbres tendus de feuilles
les rochers les corps anguille ondulante sous les pieds
un champ d'herbes de plaine
des fracas sombres d'étoiles
la mer où elle est dans ses harmonies de cheveux de taches silencieuses
mercredi 9 novembre 2011
lundi 7 novembre 2011
mardi 1 novembre 2011
Pommes reinettes acidulées
sous les chapeaux enfoncées jusqu'aux oreilles du fleuve
les visages se plissent de rides , le vent pointu , pentue une ardoise de biset,
boules d'oiseaux de feu piquées sur les ponts gris
les péniches chargées de rouille tanguent dans le roulis
de la Seine brune des ramages d'ocré
leurs hanches allongées sur les miroirs étincelants
des forteresses de verre fumé,
de la Seine brune
les livres respirent
des poissons vivants
sur les étagères , les marches de pierres moussues,
alignés têtes-bêches
carénés par les mains des chalands,
feuilletés par la brise fauve du soir
caressés faïence du ciel
s'immiscent dans leurs yeux,
un poisson frais dans la bouche , des écailles sur le nez ,
un marron chaud dans la main,
imprimés de bateaux , de tempêtes,
d'Afrique lointaine côtoyant les fleurs de roses,
New York , Singapour , les rives sauvages de la Loire,
louvoyant ensemble roman noir sur l'étal sinueux ,
des hommes assis sur des chaises de fer ,
vieux rayonnage couleur olive ,
la Seine traîne
terrasse désertée ,
le garçon de café rentre les fauteuils
une cravate de gant blanc dans sa poche noire,
un nuage éternue
un arbre tousse des sanguines des miellats de chair,
un corbillard passe, un enfant crie vive les mariés ,
à Patawa , un nain est tombé dans la gueule d'un hippopotame,
simple réflexe de déglutition , le public applaudit à tout rompre,
carnaval funèbre
sous les chapeaux enfoncées jusqu'aux oreilles du fleuve
les visages se plissent de rides , le vent pointu , pentue une ardoise de biset,
boules d'oiseaux de feu piquées sur les ponts gris
les péniches chargées de rouille tanguent dans le roulis
de la Seine brune des ramages d'ocré
leurs hanches allongées sur les miroirs étincelants
des forteresses de verre fumé,
de la Seine brune
les livres respirent
des poissons vivants
sur les étagères , les marches de pierres moussues,
alignés têtes-bêches
carénés par les mains des chalands,
feuilletés par la brise fauve du soir
caressés faïence du ciel
s'immiscent dans leurs yeux,
un poisson frais dans la bouche , des écailles sur le nez ,
un marron chaud dans la main,
imprimés de bateaux , de tempêtes,
d'Afrique lointaine côtoyant les fleurs de roses,
New York , Singapour , les rives sauvages de la Loire,
louvoyant ensemble roman noir sur l'étal sinueux ,
des hommes assis sur des chaises de fer ,
vieux rayonnage couleur olive ,
la Seine traîne
terrasse désertée ,
le garçon de café rentre les fauteuils
une cravate de gant blanc dans sa poche noire,
un nuage éternue
un arbre tousse des sanguines des miellats de chair,
un corbillard passe, un enfant crie vive les mariés ,
à Patawa , un nain est tombé dans la gueule d'un hippopotame,
simple réflexe de déglutition , le public applaudit à tout rompre,
carnaval funèbre
dimanche 30 octobre 2011
La mer se baisse et se lève
une petite fille se baisse et se met debout
ramasse les cailloux
la soirée s'évase la fleur posée près de l'âtre
le matin était frais
ce soir il fait doux un buvard d'océan de lettres
la mer là d'une mer vide, au soir d'une vie.
l'automne est arrivé dans un filet à papillons
cette nuit j'entends la mer soulever sa poitrine
un ruban noir sur l'oreiller
un chat qui dort sur ma tête
son oreille sur ma joue
le gros ventre d'un nuage dans la cheminée
la bûche qui craque
le nuage tombe dans le feu
le gris ramage , de rameaux et de feuillages crépitent dans la flamme
les digitales claquent dans l'ombre,
le bruit du coupe papier séparant les pages ,
des crénelés , dentelures , copeaux de papier sur la table,
la drache sur la vitre gratte son dos de hérisson
l'automne est arrivé une feuille sur la marge
la mer soulève sa poitrine
nuit noire de lumière
tout emportée dans les couleurs
l'aube dort dans un pli de sa gorge rose
l'aube se lève un trait vertical sorti de l'encrier
une petite fille se baisse et se met debout
ramasse les cailloux
la soirée s'évase la fleur posée près de l'âtre
le matin était frais
ce soir il fait doux un buvard d'océan de lettres
la mer là d'une mer vide, au soir d'une vie.
l'automne est arrivé dans un filet à papillons
cette nuit j'entends la mer soulever sa poitrine
un ruban noir sur l'oreiller
un chat qui dort sur ma tête
son oreille sur ma joue
le gros ventre d'un nuage dans la cheminée
la bûche qui craque
le nuage tombe dans le feu
le gris ramage , de rameaux et de feuillages crépitent dans la flamme
les digitales claquent dans l'ombre,
le bruit du coupe papier séparant les pages ,
des crénelés , dentelures , copeaux de papier sur la table,
la drache sur la vitre gratte son dos de hérisson
l'automne est arrivé une feuille sur la marge
la mer soulève sa poitrine
nuit noire de lumière
tout emportée dans les couleurs
l'aube dort dans un pli de sa gorge rose
l'aube se lève un trait vertical sorti de l'encrier
lundi 19 septembre 2011
mercredi 14 septembre 2011
Mettre un poète en examen
le suspecter d'être un homme une femme
le suspecter de vie
c'est la plus grande des contributions
qu'on puisse apporter à la poésie.
S'habiller du rêve infini s'habiller de musique,
en garde à vue en garde du corps en garde d'amour
fiancés des soleils et de la pluie
tout le ciel l'océan jeune enfant de l'aube et couchants révélés
une cité en haillons est entrée par la fenêtre
tout le ciel est entré un trait de rivière traverse la nuit
la nuit est partie déroulée loin là bas
sur un glissement de vague
enfant de nulle part
la rivière est passée sous la lune isabelle
la nuit est revenue troubler les tombes
dans leur grand repos d'ombre abrité de parfums
un vide une fleur
un grain un fruit
une coupe de vin
le suspecter d'être un homme une femme
le suspecter de vie
c'est la plus grande des contributions
qu'on puisse apporter à la poésie.
S'habiller du rêve infini s'habiller de musique,
en garde à vue en garde du corps en garde d'amour
fiancés des soleils et de la pluie
tout le ciel l'océan jeune enfant de l'aube et couchants révélés
une cité en haillons est entrée par la fenêtre
tout le ciel est entré un trait de rivière traverse la nuit
la nuit est partie déroulée loin là bas
sur un glissement de vague
enfant de nulle part
la rivière est passée sous la lune isabelle
la nuit est revenue troubler les tombes
dans leur grand repos d'ombre abrité de parfums
un vide une fleur
un grain un fruit
une coupe de vin
dimanche 4 septembre 2011
vendredi 2 septembre 2011
mercredi 31 août 2011
jeudi 18 août 2011
Faut que ça tombe, ça tonde que ça cloue et que ça cogne.
Faut que ça saigne., et si ça saigne , il y a la cure d'éventration , respectons les chirurgiens du mou., les chirurgiens du dur , les orthopédistes, les endocrinos, les gastro entérologues, les ophtalmologistes , les oto rhino laryngo ,les sexologues, les zoologues, les réeducateurs, les adaptateurs, les kinés, les psychiatres, les neurologues, les observatologues, les cardiologues, les diagramologues, les graphologues, les conseillologues ,
y'en a des logues je dois en oublier., les pipilogues, les chatologues, les chatouiollogues , la noblesse ô logue,
les schématologues , les doutologues, les arffirmologues, les mouvementologues, les littératorologues , les titillologues, les turlututus pointus, les géniologues, les ingénieurologues, la liste est longue, la liste est courte , la liste est vide, nuage crevé .
La dresseuse de chiens, ils frappent fort et longtemps, je vais faire court j'ai plus de tête.
Madame L et le grand chien blanc à taches jaune et à tête carré , vous savez il est jamais loin , je vais faire court , j'ai plus de tête.
Et les bûcheronnes c'est pour les bûcherons.
En promenade éphémère et l'art de la fugue, en bord de mer , le plus loin possible.
En cessation d'activité , tous points ici ne donnent aucune réponse , ne montant aucune entreprise , je retourne à l'asile avec mes aliénés , nous serons amusants , drôles, inconséquents et je n'aurais ni manche, ni cognée, ni oeuvre .
Nous mettrons les e à la place des o des a à la place des i des u à la place de ceux qui n'en ont pas, des bus des vus des tus des sus des pus des rus des mus , des a des b des c des d des e des f , des pointues des carrés des rectangles des triangles et nous jouerons à la corde à sauter , la tapette à mouche , la roulette russe, au manège enchanté, aux dames , aux petits chevaux , au jeu de l'oie, au nain jaune,à la bêbête qui monte qui monte et qui descend .
Et surtout surtout sourds aveugles et muets, il nous plaira de n'être pas tristes., et si nous avons la possibilité de loger dans les trous de nos cerveaux quelques fleurs sur les tombes, nous ne le ferons pas, on fera rien , je croyais le monde plus amusant , mais il n'en est rien , partout le monde est triste.
Nous essaierons de ne pas l'être avec la musique.
Je compte mes doigts , cinq à une main , cinq à l'autre , vous en voyez combien , cinq à l'une et cinq à l'autre, bien, je secoue la main , cinq à l'une et cinq à l'autre.
J'ai trouvé quelques cheveux sur la taie , les miens, un ça fait un , deux ça fait deux .
Les fols étés , les folles nuits et les couchers de soleil , pauvre ami. tout ce que l'on ne dit pas est écrit en gros sur le nez au plein milieu de notre figure et je n'ai pas besoin de me justifier , juste un poème rien à gagner , tout à perdre et tout le temps.
Que rien n'empêche de vivre.
y'en a des logues je dois en oublier., les pipilogues, les chatologues, les chatouiollogues , la noblesse ô logue,
les schématologues , les doutologues, les arffirmologues, les mouvementologues, les littératorologues , les titillologues, les turlututus pointus, les géniologues, les ingénieurologues, la liste est longue, la liste est courte , la liste est vide, nuage crevé .
La dresseuse de chiens, ils frappent fort et longtemps, je vais faire court j'ai plus de tête.
Madame L et le grand chien blanc à taches jaune et à tête carré , vous savez il est jamais loin , je vais faire court , j'ai plus de tête.
Et les bûcheronnes c'est pour les bûcherons.
En promenade éphémère et l'art de la fugue, en bord de mer , le plus loin possible.
En cessation d'activité , tous points ici ne donnent aucune réponse , ne montant aucune entreprise , je retourne à l'asile avec mes aliénés , nous serons amusants , drôles, inconséquents et je n'aurais ni manche, ni cognée, ni oeuvre .
Nous mettrons les e à la place des o des a à la place des i des u à la place de ceux qui n'en ont pas, des bus des vus des tus des sus des pus des rus des mus , des a des b des c des d des e des f , des pointues des carrés des rectangles des triangles et nous jouerons à la corde à sauter , la tapette à mouche , la roulette russe, au manège enchanté, aux dames , aux petits chevaux , au jeu de l'oie, au nain jaune,à la bêbête qui monte qui monte et qui descend .
Et surtout surtout sourds aveugles et muets, il nous plaira de n'être pas tristes., et si nous avons la possibilité de loger dans les trous de nos cerveaux quelques fleurs sur les tombes, nous ne le ferons pas, on fera rien , je croyais le monde plus amusant , mais il n'en est rien , partout le monde est triste.
Nous essaierons de ne pas l'être avec la musique.
Je compte mes doigts , cinq à une main , cinq à l'autre , vous en voyez combien , cinq à l'une et cinq à l'autre, bien, je secoue la main , cinq à l'une et cinq à l'autre.
J'ai trouvé quelques cheveux sur la taie , les miens, un ça fait un , deux ça fait deux .
Les fols étés , les folles nuits et les couchers de soleil , pauvre ami. tout ce que l'on ne dit pas est écrit en gros sur le nez au plein milieu de notre figure et je n'ai pas besoin de me justifier , juste un poème rien à gagner , tout à perdre et tout le temps.
Que rien n'empêche de vivre.
mercredi 17 août 2011
Un petit matin de brume
hallucine les rues citadines,
des petites formes
glissent sous les réverbères en cloche,
des serpents de trains
clignotent leurs guirlandes
avalent constricteurs
les pieds, les semelles
les jambes ,les nylons,
les portes jarretelles
les caleçons,
les épaules
les petites mains,
les chapeaux
les paupières et les bouches froissées de sommeil ,
des nids d'hirondelles des rayures de ciel
des pas silencieux dans la ville,
l'aube est tranquille
calme
les tisons reprennent feu
une porte s'ouvre
quelqu'un est parti tôt
on ne sait où
un enfant se frotte les yeux dans la cuisine
une tasse de café chaud sur la table .
hallucine les rues citadines,
des petites formes
glissent sous les réverbères en cloche,
des serpents de trains
clignotent leurs guirlandes
avalent constricteurs
les pieds, les semelles
les jambes ,les nylons,
les portes jarretelles
les caleçons,
les épaules
les petites mains,
les chapeaux
les paupières et les bouches froissées de sommeil ,
des nids d'hirondelles des rayures de ciel
des pas silencieux dans la ville,
l'aube est tranquille
calme
les tisons reprennent feu
une porte s'ouvre
quelqu'un est parti tôt
on ne sait où
un enfant se frotte les yeux dans la cuisine
une tasse de café chaud sur la table .
mardi 16 août 2011
Un arbre dans la cour
je ne peux nommer les fleurs
qu'en les aimant toutes
ne sois pas triste
un oiseau appelle le silence
et l'été parfume le ciel
l'aube est de soie
la colline maelström d'automne
la mort rouge un tressaillement d'enfant
enfant j'ai tout su dans mon corps
un mot c'est la mort avec un mot
et la langue est venue après
ma langue dans la langue,
que pensez vous des entassements
des empilements des montagnes d'os. ,
une page blanche.
Les mots viennent et ils s'en vont
l'océan d'argent
un poème dans la gorge ,
je vous mets un couteau un poème sur la gorge
une enfance à épouvanter une enfance sans enfant
une racine de colère qui fera trembler tout votre corps oublié
la beauté sans aucune raison de beauté
extrême béance
pieds de neige et de feu
enfants libres
au péril nous ne marchons pas
nous allons trouver l'innocence de l'amour
l'innocence de la vie si jolie
au péril nous n'en avons pas
nous ne savons rien du monde
fine résille de dentelle de neige à nos cheveux
blonde plaine
fenêtre de jais pourpre immobile au bord des yeux
portes cochères de chat d'or
flocons chauds de bouche
un poème dans la gorge ,
je vous mets un couteau un solen , un poème sur la gorge
une enfance à épouvanter une enfance sans enfant
une racine de colère qui fera trembler tout votre corps oublié
elle ouvre le mot elle le frappe
mort est là face à face
un souffle de mer
un battement de coeur arrêté
la mer cette urgence et cet entêtement
un âge d'émotion ,
ce sentiment , ne pas savoir ce qu'est demain
ce qu'est hier ,
un bateau et c'est la mer
la mer et c'est maintenant
un arbre dans la cour
les bras autour
la mer et c'est maintenant,
dans la cour , la mer,
ne sois pas triste ,
l'été parfume le ciel
je ne peux nommer les fleurs
qu'en les aimant toutes
ne sois pas triste
un oiseau appelle le silence
et l'été parfume le ciel
l'aube est de soie
la colline maelström d'automne
la mort rouge un tressaillement d'enfant
enfant j'ai tout su dans mon corps
un mot c'est la mort avec un mot
et la langue est venue après
ma langue dans la langue,
que pensez vous des entassements
des empilements des montagnes d'os. ,
une page blanche.
Les mots viennent et ils s'en vont
l'océan d'argent
un poème dans la gorge ,
je vous mets un couteau un poème sur la gorge
une enfance à épouvanter une enfance sans enfant
une racine de colère qui fera trembler tout votre corps oublié
la beauté sans aucune raison de beauté
extrême béance
pieds de neige et de feu
enfants libres
au péril nous ne marchons pas
nous allons trouver l'innocence de l'amour
l'innocence de la vie si jolie
au péril nous n'en avons pas
nous ne savons rien du monde
fine résille de dentelle de neige à nos cheveux
blonde plaine
fenêtre de jais pourpre immobile au bord des yeux
portes cochères de chat d'or
flocons chauds de bouche
un poème dans la gorge ,
je vous mets un couteau un solen , un poème sur la gorge
une enfance à épouvanter une enfance sans enfant
une racine de colère qui fera trembler tout votre corps oublié
elle ouvre le mot elle le frappe
mort est là face à face
un souffle de mer
un battement de coeur arrêté
la mer cette urgence et cet entêtement
un âge d'émotion ,
ce sentiment , ne pas savoir ce qu'est demain
ce qu'est hier ,
un bateau et c'est la mer
la mer et c'est maintenant
un arbre dans la cour
les bras autour
la mer et c'est maintenant,
dans la cour , la mer,
ne sois pas triste ,
l'été parfume le ciel
dimanche 14 août 2011
Lettre d'amour.
Le précieux souci des roses
le fruit
l'art est un acte d'amour
le nourrir dans la jubilation
coupez lui la tête et il refleurira toutes les nuits
le rare mouvement à observer
les yeux ouverts à nous regarder
vivant ,
pour le reste je ne sais pas , je me tais .
le fruit
l'art est un acte d'amour
le nourrir dans la jubilation
coupez lui la tête et il refleurira toutes les nuits
le rare mouvement à observer
les yeux ouverts à nous regarder
vivant ,
pour le reste je ne sais pas , je me tais .
jeudi 11 août 2011
mercredi 10 août 2011
Je me réveille à la nuit
chambre de sommeil aux genoux lisses
effrayée et troublée par un silence
je rêve d'un autre rêve
bien au- dessus de moi bien au -delà du silence
un sens bien au dessus de moi
cela m'emporte
et qui sait pourquoi
une ligne brisée où la lune perce les nuages.,
la mer traverse ma chambre
au pas d'un labour d'ange
une nuit innocente et élégante
je ne sais pas .
Temps dans le temps
labour de neige et d'argent
la neige encercle la ville
entre naître et mourir dense
les lampadaires chapeaux noirs
l'envahissement léger
un brasier sur le fleuve
un flocon vole irradié happé
l'eau dans le feu
l'air bleu
chaume tremblé après midi d'été
la terre rougit
cieux noirs d'orage grésillement des pailles
trous d'eau où se percutent le bleu tirant sur le rouge
et le rouge tirant sur le bleu,
le mot est violet , un éclat de fleur,
genoux violets ,
violon dans l'oreille , un éclair ,
un battement ourdit son complot de coeur .
chambre de sommeil aux genoux lisses
effrayée et troublée par un silence
je rêve d'un autre rêve
bien au- dessus de moi bien au -delà du silence
un sens bien au dessus de moi
cela m'emporte
et qui sait pourquoi
une ligne brisée où la lune perce les nuages.,
la mer traverse ma chambre
au pas d'un labour d'ange
une nuit innocente et élégante
je ne sais pas .
Temps dans le temps
labour de neige et d'argent
la neige encercle la ville
entre naître et mourir dense
les lampadaires chapeaux noirs
l'envahissement léger
un brasier sur le fleuve
un flocon vole irradié happé
l'eau dans le feu
l'air bleu
chaume tremblé après midi d'été
la terre rougit
cieux noirs d'orage grésillement des pailles
trous d'eau où se percutent le bleu tirant sur le rouge
et le rouge tirant sur le bleu,
le mot est violet , un éclat de fleur,
genoux violets ,
violon dans l'oreille , un éclair ,
un battement ourdit son complot de coeur .
mardi 9 août 2011
Torpe.
La réalité distrait , et les foules aiment la distraction , et à mon grand regret , ils ne sentent pas les belles ombres qui dansent la vie dans les bras de la mort , ils ne sentent pas l'harmonie qui se joue dans la tragédie.
Les rues s'enfoncent en grand bruit dans une profonde torpe ,un grand bruit , un train où tout le monde monte avec entrain , et chante à tue tête, un voyage autour du monde ,où l'on fait déjà du bruit en avant et rien d'autre.
Je ne suis pas partie , je suis restée à l'ombre, le goût de la promenade sous les arbres, le long de la rivière où nous nous ébattions en riant .
J'essaie de ne pas m'enfoncer dans cette grande tristesse que je déteste , mais détester ne sert qu'à l'appeler plus encore , alors tristesse.
Dans l'urgence , je n'ai pas le temps de pleurer , l'urgence est ainsi faite que j'aborde la mort avec un détachement réel , un geste répété à son instrument , les mains hors de ma tête , un craquement de vertèbres un éclat de lame, les larmes plus tard plus tard, le soleil plus tard , presque une offense, je tourne autour de moi et je ne sais pas , un terrible vertige , je ne sais pas, un fil de rosée sur la nuit, un glissement de sable , une poignée satinée emportée par un rondo de pieds, des ruades d'orage brillant sur le sable et des naseaux noirs de vent ,des hanches qui se cambrent à l'assaut de la mort et ne bougent pas, le soleil au dos comme un enfant .
Je ne sais pas, et parfois le sentiment de ne pas exister , est- ce que je vis ? Je ne sais pas, l'urgence d'écrire n'est pas un métier , elle n'écrit pas pour satisfaire des besoins, c'est autre chose , autre chose en moi , au dessus de moi, une nécessité absolue qui me laisse sans voix lorsque la question est reposée des centaines de fois, chacun dira , j'écris , est-il absolument nécessaire de répondre à la question , l'enfant le saura sans jamais vraiment le dire, il saura peut être le poids et la légèreté de chaque chose , il dira écrivez cela et dans le même temps et un autre plus profond il sera autre chose, il sera cet enfant retenu donné écrivez, j'écris mon âge d'émotion .
La réalité distrait c'est vrai pour ce monde aliéné , des scènes de bruit distractif , quelquefois j'y vais , mais je sais qu'après je rentre chez moi , en grand silence, j'étais seule , de cette , comment pourrais je dire , cette tristesse ? Cette méditation ? Cette nécessité calme , un chemin , un soleil qui passe sur l'ombre, une autre ombre, un autre soleil, chez moi , mon enfance, personne ne lisait, il n'y avait pas de livres, personne n'écrivait , dans l'isolement de mon enfance, ce château de pierres, des fantômes passaient , familiers , inconnus, je me suis fortifiée d'un poème, je me suis dessaisie d'un poème et un autre vient inconnu aux limites extrêmes d'un ciel qui disparaît et nage dans le coeur .
Un silence de parole, une parole de silence, bordé de soleil et d'ombre, quelquefois , je m'endors sans savoir si l'aube reviendra , pas pour moi, comme ça , rien d'autre que la musique qui prend le temps dans ses feuilles, les glisse sur les pierres de la rivière.
Que dire, que me demandez vous , un verre d'eau, pas plus, je ne sais même pas si j'existe , une question sur la chaise qui ne répond pas , une question qui danse chante , deux ou trois phrases un chatoiement de rouge, un doigt de satin sur la nuit, un après midi de pêche , des rondeurs de joue d'enfance, le jardin du soir , une poire, une invention, une poire ouverte dans la poitrine, cette pâleur après la lumière , la vie est un cercle de sang.
Je suis partie de nulle part , je suis partie de moi et toujours dans ce présent si dense , qu'il me semble être perdue, arrivée trop tard , une verrue sur le nez du monde , immobile sur les mers glacées , dôme noir de soleil, des abondances et des déserts , des fenêtres , des chambres , des cités , j'ai remonté le col des fleuves, et je suis là revenue , fourmi sans casque aux douceurs du sang de la nuit.
Le chat s'est endormi déroulé sur ma tête , un chapeau de nuit ronronne aux oreilles , les paupières se lèvent ,un tigre à l'ombre sur la colline et un buffle titubant tombé mort sans un bruit , un chapeau là posé de la grâce d'un poignet , cette pâleur après la lumière .
Je n'ai rien fini, tout est à recommencer , dans ce rien qui vit , un glissement de sable .
Les rues s'enfoncent en grand bruit dans une profonde torpe ,un grand bruit , un train où tout le monde monte avec entrain , et chante à tue tête, un voyage autour du monde ,où l'on fait déjà du bruit en avant et rien d'autre.
Je ne suis pas partie , je suis restée à l'ombre, le goût de la promenade sous les arbres, le long de la rivière où nous nous ébattions en riant .
J'essaie de ne pas m'enfoncer dans cette grande tristesse que je déteste , mais détester ne sert qu'à l'appeler plus encore , alors tristesse.
Dans l'urgence , je n'ai pas le temps de pleurer , l'urgence est ainsi faite que j'aborde la mort avec un détachement réel , un geste répété à son instrument , les mains hors de ma tête , un craquement de vertèbres un éclat de lame, les larmes plus tard plus tard, le soleil plus tard , presque une offense, je tourne autour de moi et je ne sais pas , un terrible vertige , je ne sais pas, un fil de rosée sur la nuit, un glissement de sable , une poignée satinée emportée par un rondo de pieds, des ruades d'orage brillant sur le sable et des naseaux noirs de vent ,des hanches qui se cambrent à l'assaut de la mort et ne bougent pas, le soleil au dos comme un enfant .
Je ne sais pas, et parfois le sentiment de ne pas exister , est- ce que je vis ? Je ne sais pas, l'urgence d'écrire n'est pas un métier , elle n'écrit pas pour satisfaire des besoins, c'est autre chose , autre chose en moi , au dessus de moi, une nécessité absolue qui me laisse sans voix lorsque la question est reposée des centaines de fois, chacun dira , j'écris , est-il absolument nécessaire de répondre à la question , l'enfant le saura sans jamais vraiment le dire, il saura peut être le poids et la légèreté de chaque chose , il dira écrivez cela et dans le même temps et un autre plus profond il sera autre chose, il sera cet enfant retenu donné écrivez, j'écris mon âge d'émotion .
La réalité distrait c'est vrai pour ce monde aliéné , des scènes de bruit distractif , quelquefois j'y vais , mais je sais qu'après je rentre chez moi , en grand silence, j'étais seule , de cette , comment pourrais je dire , cette tristesse ? Cette méditation ? Cette nécessité calme , un chemin , un soleil qui passe sur l'ombre, une autre ombre, un autre soleil, chez moi , mon enfance, personne ne lisait, il n'y avait pas de livres, personne n'écrivait , dans l'isolement de mon enfance, ce château de pierres, des fantômes passaient , familiers , inconnus, je me suis fortifiée d'un poème, je me suis dessaisie d'un poème et un autre vient inconnu aux limites extrêmes d'un ciel qui disparaît et nage dans le coeur .
Un silence de parole, une parole de silence, bordé de soleil et d'ombre, quelquefois , je m'endors sans savoir si l'aube reviendra , pas pour moi, comme ça , rien d'autre que la musique qui prend le temps dans ses feuilles, les glisse sur les pierres de la rivière.
Que dire, que me demandez vous , un verre d'eau, pas plus, je ne sais même pas si j'existe , une question sur la chaise qui ne répond pas , une question qui danse chante , deux ou trois phrases un chatoiement de rouge, un doigt de satin sur la nuit, un après midi de pêche , des rondeurs de joue d'enfance, le jardin du soir , une poire, une invention, une poire ouverte dans la poitrine, cette pâleur après la lumière , la vie est un cercle de sang.
Je suis partie de nulle part , je suis partie de moi et toujours dans ce présent si dense , qu'il me semble être perdue, arrivée trop tard , une verrue sur le nez du monde , immobile sur les mers glacées , dôme noir de soleil, des abondances et des déserts , des fenêtres , des chambres , des cités , j'ai remonté le col des fleuves, et je suis là revenue , fourmi sans casque aux douceurs du sang de la nuit.
Le chat s'est endormi déroulé sur ma tête , un chapeau de nuit ronronne aux oreilles , les paupières se lèvent ,un tigre à l'ombre sur la colline et un buffle titubant tombé mort sans un bruit , un chapeau là posé de la grâce d'un poignet , cette pâleur après la lumière .
Je n'ai rien fini, tout est à recommencer , dans ce rien qui vit , un glissement de sable .
Couteau d'argent
La nuit touche à l'invention de la vie
ce temps bousculant en rafales les bruits
ce temps menacé par la vigueur de la mort
ce temps qui bat aux oreilles le sang
la foule se lève et gronde au plein soleil , au brûlant d'une épaule ,
plante les pieds d'une lame , bouillonnement de robe rouge
elle est venue la nuit retourner le temps
un gant de soie et de couteau senois ,
la nuit
n'appartient pas
n'appartient plus
elle est donnée un doigt sur la bouche
ce frémissement sur les eaux calmes et les herbes d'argent,
une féerie
la nuit dans la nuit
la sombre patience des flots
ce temps bousculant en rafales les bruits
ce temps menacé par la vigueur de la mort
ce temps qui bat aux oreilles le sang
la foule se lève et gronde au plein soleil , au brûlant d'une épaule ,
plante les pieds d'une lame , bouillonnement de robe rouge
elle est venue la nuit retourner le temps
un gant de soie et de couteau senois ,
la nuit
n'appartient pas
n'appartient plus
elle est donnée un doigt sur la bouche
ce frémissement sur les eaux calmes et les herbes d'argent,
une féerie
la nuit dans la nuit
la sombre patience des flots
dimanche 7 août 2011
mercredi 3 août 2011
mardi 2 août 2011
Cette cité est un diamant ,
elle ouvre ses bras et ses jambes à la mer ,
sa tête de fines pointes d'or toutes au nord
un centre hors du centre ,
à l'été , à l'hiver, arrivée par la mer,
longuement taillé , de ponts de clochers, d'églises , de palais,
vivement poli, de rives , de villages empoissonnés , d'hommes et de femmes simples,
des souffles de verre, des ventres et des seins, des pieds d'ange,
son coeur chauffé de palpitations dénudées,
des barques de violoncelle,
des rames de poissons sous la brume légère frappées de lumière
serties d'émeraude chair de nage, bondissant sur la brise chair d'aube ,
des rosées de perles
toutes ensembles de nuages et de soleils
ni les uns ni les autres ne se mangent,
ils dînent les eaux frémissantes,
ils s'épousent , un autre soleil , pluie de vin léger,
vairon mélangé douce vaporeuse
un diamant de neige ,
les amarantes fugaces baignent le ciel à l'eau,
un diamant taillé longuement, un flocon de neige,
un temps hors du temps,
cela prend toute la vie , toute la mort,
toutes les larmes , tous les rires,
fugace , un rire et la nuit venue chacun l'entend,
cela prend toute la vie ,
fugaces amarantes ,
les beautés inutiles.
elle ouvre ses bras et ses jambes à la mer ,
sa tête de fines pointes d'or toutes au nord
un centre hors du centre ,
à l'été , à l'hiver, arrivée par la mer,
longuement taillé , de ponts de clochers, d'églises , de palais,
vivement poli, de rives , de villages empoissonnés , d'hommes et de femmes simples,
des souffles de verre, des ventres et des seins, des pieds d'ange,
son coeur chauffé de palpitations dénudées,
des barques de violoncelle,
des rames de poissons sous la brume légère frappées de lumière
serties d'émeraude chair de nage, bondissant sur la brise chair d'aube ,
des rosées de perles
toutes ensembles de nuages et de soleils
ni les uns ni les autres ne se mangent,
ils dînent les eaux frémissantes,
ils s'épousent , un autre soleil , pluie de vin léger,
vairon mélangé douce vaporeuse
un diamant de neige ,
les amarantes fugaces baignent le ciel à l'eau,
un diamant taillé longuement, un flocon de neige,
un temps hors du temps,
cela prend toute la vie , toute la mort,
toutes les larmes , tous les rires,
fugace , un rire et la nuit venue chacun l'entend,
cela prend toute la vie ,
fugaces amarantes ,
les beautés inutiles.
lundi 1 août 2011
Le monde est imparfait
je suis de cette cité
je vis dans cette cité imparfaite
je veux vivre dans cette cité imparfaite
au coeur d'un monde de misère et de splendeur
un rire fusait de la forêt
et chacun levait la tête
Il n'y avait rien
rien que le pas de l'eau
la nuit venue chacun dormait
dans la nuit un rire fusait
et chacun l'entendait .
je suis de cette cité
je vis dans cette cité imparfaite
je veux vivre dans cette cité imparfaite
au coeur d'un monde de misère et de splendeur
un rire fusait de la forêt
et chacun levait la tête
Il n'y avait rien
rien que le pas de l'eau
la nuit venue chacun dormait
dans la nuit un rire fusait
et chacun l'entendait .
dimanche 31 juillet 2011
Solitaire le long du fossé
je jette les violettes carnassier froissé
sous les chemises de famine
je jette les ombres aux lumières d'essaim
les lumières aux ombres gibecières
je jette les violettes au fossé,
le chien à la barrière aboie
les frelons frisent les tuiles des maisons
solitaire je me jette à la route
l'horizon tranche sa grenade d'explosion muette
les larmes coulent émue d'une mer étale.
je jette les violettes carnassier froissé
sous les chemises de famine
je jette les ombres aux lumières d'essaim
les lumières aux ombres gibecières
je jette les violettes au fossé,
le chien à la barrière aboie
les frelons frisent les tuiles des maisons
solitaire je me jette à la route
l'horizon tranche sa grenade d'explosion muette
les larmes coulent émue d'une mer étale.
samedi 30 juillet 2011
Toujours au bord du vide
indéterminée
quelquefois une fourmi picote la langue
des pieds charnus
un casque sur la tête
indéterminée
divine nuit d'océan
elle monte dans le nez
traverse les corridors de vent
traverse le tympan
la mer cogne
la mer danse
la mer
un rocher
une lagune
je la traverse et dans l'arbre sur une branche
elle chante satinée le grain de pluie sur la page blanche.
Le gel prend ses quartiers d'hiver
en silence , tout près de la jointure de chair rose,
la charnière des doigts crache ses os.
le point petit rablé et noir
incarcéré de moi a ouvert mon cahier d'images ,
la fourmi s'est échappée .
indéterminée
quelquefois une fourmi picote la langue
des pieds charnus
un casque sur la tête
indéterminée
divine nuit d'océan
elle monte dans le nez
traverse les corridors de vent
traverse le tympan
la mer cogne
la mer danse
la mer
un rocher
une lagune
je la traverse et dans l'arbre sur une branche
elle chante satinée le grain de pluie sur la page blanche.
en silence , tout près de la jointure de chair rose,
la charnière des doigts crache ses os.
le point petit rablé et noir
incarcéré de moi a ouvert mon cahier d'images ,
la fourmi s'est échappée .
La parenthèse , tous les mots
Le mot dans la parenthèse
le voilà qui s'échappe
il est drôle
il se tortille les fesses
pute chier bite
il est beau comme un cul
et mes collègues rient aux larmes
c'est bon c'est bon disent-elles
continues ,
un autre
et celui là sur la chaise qui tombe à la renverse
glisse sur un brocolis et se réveillera demain dans son lit
hématomes de boxeur arnica et vessie de glace ,
recousu sur la lèvre , une mouche noire ,
et celui là sur la table de nuit les ailes pliées
animé de ficelles , glissé dans la bouteille
déplié dans le ventre de la mer ,
la grand mère pose le pied par terre et nous dit ,
je vous ai entendu dans le couloir ,
pute chier bite, il fait beau ce matin ,
je vais mourir idiote, le visage difforme de chute,
je sais plus où je suis née , je sais plus mon prénom,
je fais que tomber tout le temps,
ça va revenir vous croyez ?
Vous inquiétez pas, on est tous pareils nous aussi des fois , on sait plus qui on est ,
c'est pas grave ça revient ou pas , dire les choses quand elles arrivent à la volée ,
vous en avez de belles chaussures dit-elle en tripotant mes boucles d'oreille,
le mot perdu auquel je donne du sens, insolent, inutile , un pincement d'oreille, une volée de notes,
une corde accordée , une épingle sur une lettre que j'oublie de ranger,
le lustre de l'opéra ,
la grand mère de connivence
le pied posé par terre,
il fait beau ce matin de solitude faite de nos têtes joyeuses,
je vous ai entendu dans le couloir ,
vous disiez ,
enculés empafés encloché becs de lièvre tortionnaire ,
nous vous donnerons ,
nous serons ,
nous ferons ,
nous thèserons ,
nous dogmerons ,
nous publierons ,
nous convaincrons ,
c'est la grand messe chez les dames patronnesses ,
becs de bréviaires,
les papesses marchent en tête, elles seront payées par un succès immédiat,
elles seront et sont payées.
Que c'est bon de rire
c'est beau comme un cul ,
la vie est toute neuve,
le bonheur a un autre nom ,
le bonheur a ce mot ,
le bonheur a une phrase ,
les larmes , des pierreries précieuses ,
un triangle cristallin,
l'impensable, une question de vie ,
le bonheur n'est pas la vérité ,
que le malheur porte un nom ,
il en a tant, il n'en est plus question ,
un de trop est toujours de trop ,
toute une famille de crapauds doctes aux bons sentiments d'estrade,
clap clap clap , doctes oracles,
le bonheur en a un autre et un autre encore ,
c'est la seule vie que je connaisse,
pute chier bite,
il fait beau ce matin
les chaussures aux oreilles,
quelques pas au soleil dans le parc,
garder mes chaussures le plus longtemps possible
et pour le reste , je ne sais pas.
le voilà qui s'échappe
il est drôle
il se tortille les fesses
pute chier bite
il est beau comme un cul
et mes collègues rient aux larmes
c'est bon c'est bon disent-elles
continues ,
un autre
et celui là sur la chaise qui tombe à la renverse
glisse sur un brocolis et se réveillera demain dans son lit
hématomes de boxeur arnica et vessie de glace ,
recousu sur la lèvre , une mouche noire ,
et celui là sur la table de nuit les ailes pliées
animé de ficelles , glissé dans la bouteille
déplié dans le ventre de la mer ,
la grand mère pose le pied par terre et nous dit ,
je vous ai entendu dans le couloir ,
pute chier bite, il fait beau ce matin ,
je vais mourir idiote, le visage difforme de chute,
je sais plus où je suis née , je sais plus mon prénom,
je fais que tomber tout le temps,
ça va revenir vous croyez ?
Vous inquiétez pas, on est tous pareils nous aussi des fois , on sait plus qui on est ,
c'est pas grave ça revient ou pas , dire les choses quand elles arrivent à la volée ,
vous en avez de belles chaussures dit-elle en tripotant mes boucles d'oreille,
le mot perdu auquel je donne du sens, insolent, inutile , un pincement d'oreille, une volée de notes,
une corde accordée , une épingle sur une lettre que j'oublie de ranger,
le lustre de l'opéra ,
la grand mère de connivence
le pied posé par terre,
il fait beau ce matin de solitude faite de nos têtes joyeuses,
je vous ai entendu dans le couloir ,
vous disiez ,
enculés empafés encloché becs de lièvre tortionnaire ,
nous vous donnerons ,
nous serons ,
nous ferons ,
nous thèserons ,
nous dogmerons ,
nous publierons ,
nous convaincrons ,
c'est la grand messe chez les dames patronnesses ,
becs de bréviaires,
les papesses marchent en tête, elles seront payées par un succès immédiat,
elles seront et sont payées.
Que c'est bon de rire
c'est beau comme un cul ,
la vie est toute neuve,
le bonheur a un autre nom ,
le bonheur a ce mot ,
le bonheur a une phrase ,
les larmes , des pierreries précieuses ,
un triangle cristallin,
l'impensable, une question de vie ,
le bonheur n'est pas la vérité ,
que le malheur porte un nom ,
il en a tant, il n'en est plus question ,
un de trop est toujours de trop ,
toute une famille de crapauds doctes aux bons sentiments d'estrade,
clap clap clap , doctes oracles,
le bonheur en a un autre et un autre encore ,
c'est la seule vie que je connaisse,
pute chier bite,
il fait beau ce matin
les chaussures aux oreilles,
quelques pas au soleil dans le parc,
garder mes chaussures le plus longtemps possible
et pour le reste , je ne sais pas.
vendredi 29 juillet 2011
L' Homme à l'huître.
il y avait toutes sortes d'amour
mais le merveilleux le merveilleux
l'homme qui aimait une huître
à la toute dernière heure
le dit dans la chambre lente
une barque d'ombre et la perle sur l'écume du courant
lui suffisait à naître
dans la chambre grise
l'homme aimait une huître.
Nous nous sommes appuyés sur l'homme
le merveilleux dire dans le lit ouvert d'aube claire.
J S Bach Chaconne Violon / Itzhak Perlman /
Nous pourrions croire qu'il y a tout d'abord deux musiciens , mais il joue seul et il est deux
jeudi 28 juillet 2011
Sur le bord de la route
à grands pas voleurs
le long des fossés
morte
morte la mort retournée sur le dos
le grand cadavre écartelé
le ventre vidé .
Nous sommes partis
à l'heure sans l' heure
au signe des lueurs sur la plaine rase et grise ,
nos roues sur la neige , les braises couvant sous les pierres,
les faces claires du feu dans la gorge des galets roulés par la rivière,
la rivière dans la gorge , la poitrine , le ventre, les jambes ,
des raucités brunes , dos dénoués de cheveux,
la fugue allègre .
à grands pas voleurs
le long des fossés
morte
morte la mort retournée sur le dos
le grand cadavre écartelé
le ventre vidé .
Nous sommes partis
à l'heure sans l' heure
au signe des lueurs sur la plaine rase et grise ,
nos roues sur la neige , les braises couvant sous les pierres,
les faces claires du feu dans la gorge des galets roulés par la rivière,
la rivière dans la gorge , la poitrine , le ventre, les jambes ,
des raucités brunes , dos dénoués de cheveux,
la fugue allègre .
mardi 26 juillet 2011
La pointe d'orage
Fouillis profond de feuilles
la bouteille a renversé le verre sombre,
le pinceau tourne un oeil de ciel dans la paille et les grèges tourterelles palpitent aux nuages ,
l'orage surprend les derniers foins séchés derrière la butte ,
les parfums de terre , le pinceau tourne un âge d'émotion , grenade d'averse,
maison de pain , tanin tranché engrangé dans les écorces et les bois ,
la voix pâle du soleil sur son front ,
la peau sépia des aquarelles et des mines de plomb, fusain de bleuet crayon ,
charpente , turquin lézardé , délayée de pâte de miel , la fenêtre est ouverte,
les yeux entrent dans l'orage, des yeux d'autres yeux traversent l'orage ,
la fenêtre grand diable bouche rouge frénétique,
la robe verte boit les lampées chargées de bourrasques prodigieuses ,
et ce calme douce douleur d'égueulement de gouttelettes
sur la nervure de la longue feuille bleue ,
glissement d'arc en ciel sur la soie d'une poire ,
l'arbre garde la secrète saison des malles,
une aiguille d'argent , un stylet fin ,
le chemin , feu crayeux de pluie, sarabande de flammes tourbillonnantes,
un empire de geste libéré de mélèze , d'opaline , de pomme rouge,de muscat ,
et ce calme
Une issue
un inter temps
une irrégularité
une lacune
une vacance
une erreur
un interstice
intermittence des sentiments
une langue inconnue
irrésolue
une conscience de la matière et de l'esprit dite dans un doute ultime,
la pointe du poème sur l'allée,
je perds mon temps sur le chemin,
je le perds là bas, je le perds ici ,
tout ce temps . ne pas partir , d'ici , de là bas ,
un fouillis profond de feuilles.
la bouteille a renversé le verre sombre,
le pinceau tourne un oeil de ciel dans la paille et les grèges tourterelles palpitent aux nuages ,
l'orage surprend les derniers foins séchés derrière la butte ,
les parfums de terre , le pinceau tourne un âge d'émotion , grenade d'averse,
maison de pain , tanin tranché engrangé dans les écorces et les bois ,
la voix pâle du soleil sur son front ,
la peau sépia des aquarelles et des mines de plomb, fusain de bleuet crayon ,
charpente , turquin lézardé , délayée de pâte de miel , la fenêtre est ouverte,
les yeux entrent dans l'orage, des yeux d'autres yeux traversent l'orage ,
la fenêtre grand diable bouche rouge frénétique,
la robe verte boit les lampées chargées de bourrasques prodigieuses ,
et ce calme douce douleur d'égueulement de gouttelettes
sur la nervure de la longue feuille bleue ,
glissement d'arc en ciel sur la soie d'une poire ,
l'arbre garde la secrète saison des malles,
une aiguille d'argent , un stylet fin ,
le chemin , feu crayeux de pluie, sarabande de flammes tourbillonnantes,
un empire de geste libéré de mélèze , d'opaline , de pomme rouge,de muscat ,
et ce calme
Une issue
un inter temps
une irrégularité
une lacune
une vacance
une erreur
un interstice
intermittence des sentiments
une langue inconnue
irrésolue
une conscience de la matière et de l'esprit dite dans un doute ultime,
la pointe du poème sur l'allée,
je perds mon temps sur le chemin,
je le perds là bas, je le perds ici ,
tout ce temps . ne pas partir , d'ici , de là bas ,
un fouillis profond de feuilles.
dimanche 24 juillet 2011
Les arbres du jardin d'issy - les - moulineaux
Ce n'est pas grande chose
la douceur du soir
le souffle du cerisier dans le jardin
ce n'est pas grande chose
un pied , une robe, une chaise longue ,
la persienne du soir , le parfum du lilas,
le dîner du soir
les oiseaux passent et frôlent les arbres
frôlent les toits
le jardin où tout est calme
la fraîcheur du soir qui boit la couleur,
le ciel à la renverse, sa chair ruisselle , coquillage nacré,
j'invente à la mesure du monde qui s'avance ,
une naissance ,
j'invente et je m'avance ,
le souffle du cerisier dans le jardin
la persienne du soir
les oiseaux passent frôlent les arbres
frôlent les toits,
les cerises qui sortent des bouches
des histoires arrondissant la pénombre,
les voix qui sentent l'été , quelques rires encore,
et les paupières incurvées du rivage , marée couchante du veilloir ,
les yeux du chat , gousses reposées effilées d'acacia sur le dos des abeilles,
des lacs miroirs , des rides de brise,
des malles entrouvertes d'opaline , de feu obscur de mer ,
le voyage dans la chambre de la promenade
sur deux chaises étirée comme un chat ,
le cou abandonné , renversé à l'herbe ,
la rosée sur la nuque , une descente de sueurs d'étoiles ,
une cerise tombe sa chair sombre éclate sur la table,
le cerisier s'est forci d'ombre ,
quelques rires encore,
les chaises tirées sur le gravier
et l'une de ces voix me prend dans ses bras
allongée dans le sommeil comme un chat sur deux chaises
la tête confiante jusqu'à tombée sur l'oreiller sans un bruit,
une aiguille dans du coton cardé.
La femme et l'enfant sur la photo
de noir marchant
chassant la maison blanc vif derrière leur sillage,
le jardin, personne autour,
la petite fille cligne des yeux
les doigts en éventail sur le front trempé de lumière,
l'ombre s'ouvre sur le mur de pierre,
les pommiers en fleurs,
les pommiers grimpent le long de la muraille,
corolles de pleurs fleuris
les pommiers dépoitraillés,
les pommiers en fleurs.
la douceur du soir
le souffle du cerisier dans le jardin
ce n'est pas grande chose
un pied , une robe, une chaise longue ,
la persienne du soir , le parfum du lilas,
le dîner du soir
les oiseaux passent et frôlent les arbres
frôlent les toits
le jardin où tout est calme
la fraîcheur du soir qui boit la couleur,
le ciel à la renverse, sa chair ruisselle , coquillage nacré,
j'invente à la mesure du monde qui s'avance ,
une naissance ,
j'invente et je m'avance ,
le souffle du cerisier dans le jardin
la persienne du soir
les oiseaux passent frôlent les arbres
frôlent les toits,
les cerises qui sortent des bouches
des histoires arrondissant la pénombre,
les voix qui sentent l'été , quelques rires encore,
et les paupières incurvées du rivage , marée couchante du veilloir ,
les yeux du chat , gousses reposées effilées d'acacia sur le dos des abeilles,
des lacs miroirs , des rides de brise,
des malles entrouvertes d'opaline , de feu obscur de mer ,
le voyage dans la chambre de la promenade
sur deux chaises étirée comme un chat ,
le cou abandonné , renversé à l'herbe ,
la rosée sur la nuque , une descente de sueurs d'étoiles ,
une cerise tombe sa chair sombre éclate sur la table,
le cerisier s'est forci d'ombre ,
quelques rires encore,
les chaises tirées sur le gravier
et l'une de ces voix me prend dans ses bras
allongée dans le sommeil comme un chat sur deux chaises
la tête confiante jusqu'à tombée sur l'oreiller sans un bruit,
une aiguille dans du coton cardé.
La femme et l'enfant sur la photo
de noir marchant
chassant la maison blanc vif derrière leur sillage,
le jardin, personne autour,
la petite fille cligne des yeux
les doigts en éventail sur le front trempé de lumière,
l'ombre s'ouvre sur le mur de pierre,
les pommiers en fleurs,
les pommiers grimpent le long de la muraille,
corolles de pleurs fleuris
les pommiers dépoitraillés,
les pommiers en fleurs.
samedi 23 juillet 2011
vendredi 22 juillet 2011
Je ferais l'effort de tout oublier
tout ce qui fut et tout ce qui aurait pu être ,
je ferais l'effort de ne pas répéter
chaque monde nous clouant le bec obstinément ouvert , des perroquets ,
je ferais l'effort d'une nuit si noire sur laquelle la mort ne pourra rien dire ou écrire
je ferais l'effort d'une aube si blanche que de pâlir autant elle succomberait,
je n'aurais ni fanion, ni couleur ,ni voyage , ni ombre et ni douleur ,
ni sagesse, ni folie, ni colère, ni tempête ,
pas de chagrin ,
pourquoi sommes nous venus
pourquoi sommes nous partis
les choses de si près à un cil,
et nous boirons à la santé de la chienne qui tire sur sa laisse
elle tirerait la langue mais sa langue ne parlera pas ,
la page blanche elle se la prendra en pleine tête,
je me tairais en vous voyant sourire,
je me tairais de doute et de tourment
de liesse dans la douceur du soir,
vous pourrez applaudir les tigres , les lions, les chameaux , les lamas,
les ours bruns à moustache, les écuyères, les chevaux , les clowns ,
les trapézistes , les éléphants qui trompent énormément ,
les rois, les bouffons, les marquises , les femmes de chambre,
les cracheurs de feu , les jongleurs , les magiciens,
les parfums lourds, les épices , les bouches,
les tapis de jardin , les odalisques dans la fraîcheur des roses et des bleus,
je me tairais en vous voyant sourire,
vous ne seriez pas surpris de voir à quel point je suis ordinaire,
vous ne seriez pas surpris à quel point je me suis une langue étrangère.
tout ce qui fut et tout ce qui aurait pu être ,
je ferais l'effort de ne pas répéter
chaque monde nous clouant le bec obstinément ouvert , des perroquets ,
je ferais l'effort d'une nuit si noire sur laquelle la mort ne pourra rien dire ou écrire
je ferais l'effort d'une aube si blanche que de pâlir autant elle succomberait,
je n'aurais ni fanion, ni couleur ,ni voyage , ni ombre et ni douleur ,
ni sagesse, ni folie, ni colère, ni tempête ,
pas de chagrin ,
pourquoi sommes nous venus
pourquoi sommes nous partis
les choses de si près à un cil,
et nous boirons à la santé de la chienne qui tire sur sa laisse
elle tirerait la langue mais sa langue ne parlera pas ,
la page blanche elle se la prendra en pleine tête,
je me tairais en vous voyant sourire,
je me tairais de doute et de tourment
de liesse dans la douceur du soir,
vous pourrez applaudir les tigres , les lions, les chameaux , les lamas,
les ours bruns à moustache, les écuyères, les chevaux , les clowns ,
les trapézistes , les éléphants qui trompent énormément ,
les rois, les bouffons, les marquises , les femmes de chambre,
les cracheurs de feu , les jongleurs , les magiciens,
les parfums lourds, les épices , les bouches,
les tapis de jardin , les odalisques dans la fraîcheur des roses et des bleus,
je me tairais en vous voyant sourire,
vous ne seriez pas surpris de voir à quel point je suis ordinaire,
vous ne seriez pas surpris à quel point je me suis une langue étrangère.
mercredi 20 juillet 2011
Ce matin
une légère brume sur le canal
le soleil passe sur un poisson de rame
la rame se dépêche
le poisson fait une phrase d'eau et de soleil
la rame se dépêche et toute voluptueuse d'eau
calme une couleur frappe l'onde et glisse sur la pierre
un poisson pinceau
une rame accent de nageoires
piquant les chardons
rond le nénuphar
grises les baleines
les fanons du ciel tissés de chair et d'écume
un accord de jardin
une ronde de poissons
quatre boutons d'émeraude
une frise sur la rive
Venise sort de l'eau .
une légère brume sur le canal
le soleil passe sur un poisson de rame
la rame se dépêche
le poisson fait une phrase d'eau et de soleil
la rame se dépêche et toute voluptueuse d'eau
calme une couleur frappe l'onde et glisse sur la pierre
un poisson pinceau
une rame accent de nageoires
piquant les chardons
rond le nénuphar
grises les baleines
les fanons du ciel tissés de chair et d'écume
un accord de jardin
une ronde de poissons
quatre boutons d'émeraude
une frise sur la rive
Venise sort de l'eau .
mardi 19 juillet 2011
dimanche 17 juillet 2011
Comment résister à son enfance
je ne résiste pas , je m'y abandonne avec joie,
comment résister à cette tentation ,
je ne résiste pas
à l'instant de m'y abandonner
ce mouvement intérieur
chauffé à blanc ,
des images imprévues
une intrusion vive,
tout va si vite comme inaccessible par l'extérieur,
inaccessible , tout un opéra peut chanter la traviata,
je ne l'entends pas ,
une place à l'instant d'écrire, une place libre ,
une précocité à retardement , un éclatement de l'eau qui dort,
puis le temps le temps,
très lentement un long travail de recommencement,
comme issu de longues recherches
où je fronce les sourcils ,
je me vois si bien
que je ne me reconnais pas.
Et toujours ce dérisoire , cette complaisance avec moi même que j'ai toujours peur d'entreprendre ,
d'entretenir ,
comme si aimer était un souvenir.
Un corps intérieur qui s'ouvre se manque et se retrouve,
l'eau et la pierre ensemble au commencement,
comment porter et supporter cela ?
j'avais reçu une lettre
une lettre d'un ami très proche de la famille,
il m'avait connu petite ,
je m'étais toujours trouvée joyeuse , vive, espiègle ,
et voilà qu'il m'écrivait et me parlait d'enfant grave, silencieuse ,
Nise m'avait dit
dès que tu étais assise sur une chaise
le temps de me retourner et tu avais disparu de l'endroit où l'on t'avait assise,
et voilà que j'étais et voilà que je n'étais pas.
Un abîme à chaque pas où tout s'envole,
le point en fin de phrase comme le point devant la première,
je ne résiste pas , je m'y abandonne avec joie,
comment résister à cette tentation ,
je ne résiste pas
à l'instant de m'y abandonner
ce mouvement intérieur
chauffé à blanc ,
des images imprévues
une intrusion vive,
tout va si vite comme inaccessible par l'extérieur,
inaccessible , tout un opéra peut chanter la traviata,
je ne l'entends pas ,
une place à l'instant d'écrire, une place libre ,
une précocité à retardement , un éclatement de l'eau qui dort,
puis le temps le temps,
très lentement un long travail de recommencement,
comme issu de longues recherches
où je fronce les sourcils ,
je me vois si bien
que je ne me reconnais pas.
Et toujours ce dérisoire , cette complaisance avec moi même que j'ai toujours peur d'entreprendre ,
d'entretenir ,
comme si aimer était un souvenir.
Un corps intérieur qui s'ouvre se manque et se retrouve,
l'eau et la pierre ensemble au commencement,
comment porter et supporter cela ?
j'avais reçu une lettre
une lettre d'un ami très proche de la famille,
il m'avait connu petite ,
je m'étais toujours trouvée joyeuse , vive, espiègle ,
et voilà qu'il m'écrivait et me parlait d'enfant grave, silencieuse ,
Nise m'avait dit
dès que tu étais assise sur une chaise
le temps de me retourner et tu avais disparu de l'endroit où l'on t'avait assise,
et voilà que j'étais et voilà que je n'étais pas.
Un abîme à chaque pas où tout s'envole,
le point en fin de phrase comme le point devant la première,
Carnet de sommeil
/ La moissonneuse endormie / Marbre 1855 . Louis Veray .
Musée Calvet .
j'ai dormi
un bon sommeil
de la mie levée dans la croûte
le coeur déroulé paisible
les pieds au jusant
tempes aux vigueurs et bercement de la marée
cheveux au liant de l'océan et de la terre
une jacinthe de lune
une tulipe de soleil
j'ai veillé au saros
un oeil ouvert qui regarde l'autre venir lentement s'éveiller .
jeudi 14 juillet 2011
l'école au platane
Bien assis sur la chaise
le pupitre à bretelles
le nez piquant la copie de lunettes grises,
le grand monsieur Coupeau
fait fermer les livres ,
je suis souvent partie
ouvrant la grille derrière les marronniers en suie d'hiver,
la clé ces ciseaux d'argent qui trafiquaient la serrure ,
la rue avait ce bondissant de petits pois frais ,
les vitrines aux vieux lustres allumés sur les bocaux de friandises,
grand platane moignons aux joues rosées enfantines
et dans l'air ce pincement de fraîcheur
où s'engouffraient les marchandes de fleurs,
je grimpais chaparder les nuages ogres de fumée blanche sur les laminoirs des usines,
je suis souvent partie et le soir
les façades se taisaient d'un arbre toujours vert ,
le patron du bistrot d'en face sortait les chaises au parc des ombrelles et des parapluies,
la lumière douce et folle enlaçait volage les robes de givre et les vestons de roses ,
le soir parc aux dentelles de pierre si fines que je croyais du bois,
lisses que je ne sentais pas sous les doigts le temps là ,
le chat dormait sous les bosquets de réglisse
les enfants jouaient à la toupie,
je buvais les fonds de verre au vin chaud de cannelle
et les danseurs en bleu de chauffe riaient bouche ouverte au ciel de nuit venue
sur un bout de branche d'étoile ,
un brin d'herbe dans la bouche
qu'ils crachaient sur le trottoir pour embrasser leurs belles .
Pince mi pince moi, en balade, regarde tu vois ce que je vois , une étournelle avec deux guiboles de fil de fer , elle descend la rue en sautillant , c'est l'heure des godillots et des gamelles en émail un peu craquelées sur les bords.
Les lippes se dessoudent, l'oeil du gros costaud appuyé au zinc frise gouailleur , il se retourne , nous regarde , éclate d'un énorme rire et nous dit "qu'est ce que vous faites là les deux pinsons ? " Un p'tit thorez pour la drôlesse ?
Au petit bistrot du coin, à la proue du bateau , les godillots couverts de poussière, , les yeux au ras du flipper , le bruit des verres qui s'entrechoquent, les sillons des lanternes qui envahissent le trottoir et la fumée bleue qui sort des narines des fenêtres,les mains râpées de paille de fer, les yeux aiguisés de limaille,les nez piquent dans les verres ,les nénuphars vin clair, ballons de robes et de cerceaux, derrière les gonds de la porte de bois vermoulu la rue file sur les pavés disjoints, les cartables gonflés de nattes, de mains, de plumes, de chaises cirées , des nénuphars aux chapeaux blancs, les sacoches s'ouvrent sur la nappe du soir.
Le vieux fort gris transpire, des sueurs d'été mouillant le mur lézardé du dormeur de lune , la mer de lumière perle sur les sabots roux des ormeaux, le fer fond .
Les feuilles du lilas en cochenille mauve ondulent au jardin, d'ombre mon nez se fronce, je sens la suie du crépuscule sur le front de la ville l'embrasser de ses monts.
Les oiseaux sont au parc désert , ils tracent les voies marines plumes fines d'or sur la chaussée , et c'est la plaine , l'infinie plaine de la mer où paissent les blés , la mort nous frôle, la houle des morts que la mort ne tient pas , ne tient plus.
La porte du jardin crisse et les pierres sous les pieds piquent vifs le retour, l'après souper de brune, bouche rouge sur la claire nuit, bouche rouge où la mort s'engouffre , son pouvoir abattu par l'élan de son poids, fourmi noire sous une pierre noire dans la nuit noire bouche d'aube et d'or , elle ne nous trouvera pas , nous ne serons pas à l'heure dite, nous serons en retard , nous serons en avance et nous nous arrêterons, je suis souvent partie, dans toutes ces mains brisées elle ne nous reconnaîtra pas , pour elle nous ne serons rien, un cil dans l'oeil tout près du malheur.
mardi 12 juillet 2011
lundi 11 juillet 2011
W.A Mozart / Concerto pour flute et harpe /
Avec Mozart , nous sommes dans le divin , dans l'humain , la grâce , dans la vie, de choses aussi profondes avec autant de légèreté et de désespoir , dans le divin ce précipité de vie qu'il vous montre ses fesses au cours de l'eau qui suit , à nouveau dans le divin dans l'ombre et la lumière , touchée par sa faiblesse et sa force , il nous ressemble et nous lui ressemblons , avec ce quelque chose , je ne sais ce qui me prend et que je vous donne à entendre.
Comme si nous portions sa mort , et nous vivons., traverser et être traversé, transporter et être transporté, ce quelque chose qui nous dépasse en nous.
être absent pour ne pas intervenir , , un extrait et un condensé , la mer , la mort la vie.
Je l'entends , une conscience aiguë du réel , allègre jusque dans la tragédie , rien à ajouter , rien à retirer , pas une virgule et un point à changer , juste l'entendre comme je l'aime à l'entendre.
L ' Homme
"Papa chéri, je ne puis écrire en vers, je ne suis pas poète. Je ne puis distribuer les phrases assez artistement pour leur faire produire des ombres et des lumières, je ne suis pas peintre. Je ne puis non plus exprimer par des signes et une pantomime mes sentiments et mes pensées, je ne suis pas danseur. Mais je le puis par les sons : je suis musicien."
W. A Mozart
C'est cela la maison artistement
C'est cela la maison artistement
Le monde fête.
Quand on tape " topinambour " et qu'on le traduit en finnois, on obtient " Jerusalem ",c'est là toute la grâce et l'insouciance du traducteur,
quand on tape " langue " et qu'on le traduit en musique, on obtient " exhibitionnisme pornographique ",
c'est là toute la confusion du vulgaire et du populaire,
quand on tape " homme " et qu'on le traduit en post'coit ou post' pouette pouette, on obtient " un ventru suant de bonne conscience ", mais si gentil, communiquant, sautillant de branche en branche, de ci de là , sur la pochette du disque , dans les rayons des libraires , dans les nouvelles revues littérateurs , commentateurs and co , je vis retiré du monde habilement distillé and fac similé , c'est quoi c'est quoi ...le tssss du trou du cul et de l'ego , c'est quoi c'est quoi , hep je suis là moa le ça me titille un peu , le magnifique toc toc à toutes les portes.
Commentniquer avec la langue? Comment user du youp la boum?
Que veux-tu, une porte sur deux la merde et la misère et cela monte bien au dessus des murs , que veux-tu , nous vivrons debout au dessus de la mort pour un mot qui manque, un mot que nous n'avons pas trouvé encore, une fleur qui fleurit, un fruit qui tombe, une tombe reposée à l'ombre.
La solitude est juste devant vous, devant moi, à cent mètres à peine , rêvons rêvons , car la langue est un mystère.Enraciné .
La gare est pleine de trains , dame coléoptère au prepartum, bondée de poètes world poésie , truffée de micros et de bons sentiments , qui ne feront bientôt qu'un bruit de plus , en colonne dans la rubrique de gauche, selon les blogs à droite , un agencement pratique, il faut monter , allez montez , venez j'y suis déjà vous y serez bien , moi d'abord et tous ensemble , non non , vous , je vous en prie , essayez , montez , nous sommes démocratiques et puis untel , unetelle, vous ne trouvez qu'il a des airs de .. Poussez vous de là que je m'y mette , multipare elle rugit des chagrins,elle crache les larmes et les dents, la réalité distrait et ils aiment la distraction , on y monte parfois poussé par un gant, un chapeau,une paire de lunettes noires, un bon ami qui vous veut du bien, celui qui dit qu'il ne faut pas manquer le train qu'il prenne le sien et se taise, qu'il ne faut pas rater la pomme , qu'il la mange et se taise aussi , distributeur d'eau en bouteille, de viande sous cellophane , je ne suis pas ici pour satisfaire des besoins.
je me souviens d'une hélice d'où jaillit le printemps
et l'automne qui glisse des collines
et la nuit parfumée de réglisse,
de la trêve entre ces deux quais où fuse l'hiver au tamis de sable blanc,
d'un quai entre l'être et l'oubli
des pâleurs de l'aube sur les joues de misère
la fièvre d'un grand feu qui tremble sous les chaumes.
Alors oui , grâce et insouciance ,
alors oui je suis une branleuse au bord de l'eau, au bord de la mer, au bord du chaos,
alors oui je suis exhibitionniste pornographique,
alors oui je suis poète
alors oui une crapule
une fornicatrice de printemps
alors oui la langue et tout le corps qui sort d'elle
alors oui je suis pénible , urgente, calme un matin,
aux limites extrêmes me poussant sans cesse à disparaître, à renaître,
les os pliés pilés en poussière
alors oui ne rien connaître
ne rien savoir
alors oui la fièvre à l'arrivée et au commencement,
me jeter dans la vague alors que je ne sais pas nager,
la faiblesse d'y croire,
mon monde dans le monde,
je suis une dupe
et j'aime la duperie
la plus mensongère des illusions ,
me jeter dans la vague alors que je ne sais pas nager,
au plus près et à l'écart ,
car le train , lorsque j'y monte , marche après marche , j'y monte seule,
j'en mourrais c'est sûr,
et puis après !
dimanche 10 juillet 2011
je crois qu'ils ne comprennent pas
tout cela reste impossible
ils ne saisissent pas l'importance ni la portée
je ne peux vivre sans écrire
je ne peux vivre sans vivre
ils se déclareront philosophe , politique , intellectuel et autre,
tout cela reste impossible,
je reste avec les morts en bas de soie
je ne déclare rien
je ne fais serment qu'avec la poésie
et encore j'en suis si loin
c'est là mon seul combat
pauvre servante déficiente en tous points
criez justice et vous ne serez pas servis
abattez tous les murs et vous en construirez d'autres
je baigne les pieds de mon amour enraciné
et je l'embrasse sur la bouche
et je le touche
ma maison est petite
et je n'en ai pas d'autre
et je n'en veux pas d'autre
savez- vous ce qu'il advint de l'enfer
c'est qu'il n'y en avait pas
tout cela reste impossible
ils ne saisissent pas l'importance ni la portée
je ne peux vivre sans écrire
je ne peux vivre sans vivre
ils se déclareront philosophe , politique , intellectuel et autre,
tout cela reste impossible,
je reste avec les morts en bas de soie
je ne déclare rien
je ne fais serment qu'avec la poésie
et encore j'en suis si loin
c'est là mon seul combat
pauvre servante déficiente en tous points
criez justice et vous ne serez pas servis
abattez tous les murs et vous en construirez d'autres
je baigne les pieds de mon amour enraciné
et je l'embrasse sur la bouche
et je le touche
ma maison est petite
et je n'en ai pas d'autre
et je n'en veux pas d'autre
savez- vous ce qu'il advint de l'enfer
c'est qu'il n'y en avait pas
Un chemin de neige
Savez-vous comment endormir une poule ?
Un petit reste de mes vacances à la ferme,
déjà il faut l'attraper
elle y laisse des plumes un peu partout
ensuite lui mettre doucement la tête sous l'aile
et la bercer pendant un long moment
la poser sur l'herbe
et elle dort .
Comme la nuit au jour
comme le jour à la nuit
ensemble sans rendre compte ni à l'une ni à l'autre.
Libellés :
J'ai tout mon temps,
je me moque je me moque de moi
samedi 9 juillet 2011
Que fais tu là dans le noir
je rêve au songe qui glisse entre mes mains
la déchirure d'une aube après le soir flambant,
autant du silence pour nous le rappeler, ce désespoir.
L'improbable est le baiser le plus doux
L'improbable est un baiser des plus fous.
Mer de chine aux bouches moussues de duvet bombasin,
décline ses huiles,
laques de cochenille,
langues serpentines amples au venin d'argent.
Les aréoles de verte myrte aux yeux tièdes des femmes
exsudent leur moiteur sur le flanc des collines.
Elles chantent au bord du soir,
vipérines d'albâtre ondulant l'air de chaux aiguë.
À l'horizon fuyant
les derniers dragons d'encre gorgent les nuages de vin fou.
Des pêcheurs fendent le flot
de leurs lourdes rames,
sur la grève des vapeurs blanches d'oiseaux
s'élèvent des tombeaux des bateaux éventrés.
La jonque, pieds de paille et d'argile
brasse un courant de sanglots,
un cheval à la crinière de phrases d'eau s'ébroue,
main dans la main du temps tremblante
je chemine sur son dos.
Redoutable rêve, ombrageuse terre,
l'échine des arbres secoue mes douces impatiences,
les hommes halent leurs filets
comme ils peignent les cheveux de l'abondance,
leurs cris de joie emplissent les coteaux du ressac,
la mer a pris le masque d'un guerrier cerf-volant,
il respire et mordille le sable jusqu'au sang.
L'improbable est le baiser le plus doux
L'improbable est un baiser des plus fous.
Où vas-tu
je vais au lierre et au chèvrefeuille
écouter la pluie,
l'épaule tressée de soleil du tigre
rire avec l'aube,
ouvrir les manteaux de neige
tendre le mur du crépuscule
d'une ligne d'oiseaux aux tiges de pivoines.
Je vais à la lucarne d'automne
au parc bleu des rouges enfantins,
respirer les cadavres encore frais
des parfums éphémères
Ma mémoire
fragment inachevé
semble s'étirer à la lisière des mondes inconnus
et se rétracter en un point de joie et de douceur
sous l'effet d'une flamme ,
la mer est calme une vigueur de cristal
une aube d'argent sur le front des alizés
je rêve au songe qui glisse entre mes mains
la déchirure d'une aube après le soir flambant,
autant du silence pour nous le rappeler, ce désespoir.
L'improbable est le baiser le plus doux
L'improbable est un baiser des plus fous.
Mer de chine aux bouches moussues de duvet bombasin,
décline ses huiles,
laques de cochenille,
langues serpentines amples au venin d'argent.
Les aréoles de verte myrte aux yeux tièdes des femmes
exsudent leur moiteur sur le flanc des collines.
Elles chantent au bord du soir,
vipérines d'albâtre ondulant l'air de chaux aiguë.
À l'horizon fuyant
les derniers dragons d'encre gorgent les nuages de vin fou.
Des pêcheurs fendent le flot
de leurs lourdes rames,
sur la grève des vapeurs blanches d'oiseaux
s'élèvent des tombeaux des bateaux éventrés.
La jonque, pieds de paille et d'argile
brasse un courant de sanglots,
un cheval à la crinière de phrases d'eau s'ébroue,
main dans la main du temps tremblante
je chemine sur son dos.
Redoutable rêve, ombrageuse terre,
l'échine des arbres secoue mes douces impatiences,
les hommes halent leurs filets
comme ils peignent les cheveux de l'abondance,
leurs cris de joie emplissent les coteaux du ressac,
la mer a pris le masque d'un guerrier cerf-volant,
il respire et mordille le sable jusqu'au sang.
L'improbable est le baiser le plus doux
L'improbable est un baiser des plus fous.
Où vas-tu
je vais au lierre et au chèvrefeuille
écouter la pluie,
l'épaule tressée de soleil du tigre
rire avec l'aube,
ouvrir les manteaux de neige
tendre le mur du crépuscule
d'une ligne d'oiseaux aux tiges de pivoines.
Je vais à la lucarne d'automne
au parc bleu des rouges enfantins,
respirer les cadavres encore frais
des parfums éphémères
Ma mémoire
fragment inachevé
semble s'étirer à la lisière des mondes inconnus
et se rétracter en un point de joie et de douceur
sous l'effet d'une flamme ,
la mer est calme une vigueur de cristal
une aube d'argent sur le front des alizés
Pas de grand chien blanc à taches jaune et tête carré
il est venu pourtant
je l'ai vu comme je vous vois
Pas de grand chien blanc à taches jaune et tête carré
nous avons peur de ces chiens
j'ai peur de ce chien
Madame L vieille pensionnaire dans un mouroir moderne
s'en va parler au docteur H ,
un grand chien blanc à taches jaune et tête carré.
il est venu pourtant
je l'ai vu comme je vous vois
Pas de grand chien blanc à taches jaune et tête carré
nous avons peur de ces chiens
j'ai peur de ce chien
Madame L vieille pensionnaire dans un mouroir moderne
s'en va parler au docteur H ,
un grand chien blanc à taches jaune et tête carré.
Je suis à l'âge
où les enfants me sourient,
où les jeunes hommes curieux m'appellent madame
où les vieux hommes non moins curieux m'appellent mademoiselle,
une comédie bien réglée .
Je suis à l'âge vieille idiote
à la terrasse d'un bistro buvant un double expresso
deux péruviens cheveux longs noirs
jouent de la flûte et scandent le rythme avec leurs pieds,
à l'âge sénile
et de les entendre me fait pleurer,
de les voir me fait pleurer ,
de respirer me fait pleurer ,
l'un d'eux s'est retourné plusieurs fois,
nous avons baissé les yeux ensemble
nous les avons levé ensemble également ,
un léger mouvement , pleurait-il aussi .
où les enfants me sourient,
où les jeunes hommes curieux m'appellent madame
où les vieux hommes non moins curieux m'appellent mademoiselle,
une comédie bien réglée .
Je suis à l'âge vieille idiote
à la terrasse d'un bistro buvant un double expresso
deux péruviens cheveux longs noirs
jouent de la flûte et scandent le rythme avec leurs pieds,
à l'âge sénile
et de les entendre me fait pleurer,
de les voir me fait pleurer ,
de respirer me fait pleurer ,
l'un d'eux s'est retourné plusieurs fois,
nous avons baissé les yeux ensemble
nous les avons levé ensemble également ,
un léger mouvement , pleurait-il aussi .
C'est quoi longtemps
c'est quoi bref fugace léger lourd et violent,
un oiseau qui s'envole et passe
un visage étiré en lisière de forêt
une béance de lac nage paisible
réceptacle et flèche
chasse d'ombre illuminée
d'un continent à l'autre
un oiseau passe fugace d'éternité.
Ce qu'il faut de ruses et d'artifices pour déjouer la mort
de masques et d'invisibilité tranquille,
la langue le dit et l'écrit mieux que moi,
ce qu'il faut de tenace , d'innocence alliée à la plus coupable d'artifices,
ce qu'il faut d'ailes et de pieds ,
ce qu'il faut d'âne à secouer ses grelots ,
ce qu'il faut de nuits à l'aube,
ce qu'il faut d'eau de rivière et de fleuve pour la noyer ,
ce qu'il faut d'amour pour la tenir au plus loin écartée,
et se taire pour l'oiseau
bref fugace léger lourd et violent,
Comme nous avons ri en buvant
c'est quoi bref fugace léger lourd et violent,
un oiseau qui s'envole et passe
un visage étiré en lisière de forêt
une béance de lac nage paisible
réceptacle et flèche
chasse d'ombre illuminée
d'un continent à l'autre
un oiseau passe fugace d'éternité.
Ce qu'il faut de ruses et d'artifices pour déjouer la mort
de masques et d'invisibilité tranquille,
la langue le dit et l'écrit mieux que moi,
ce qu'il faut de tenace , d'innocence alliée à la plus coupable d'artifices,
ce qu'il faut d'ailes et de pieds ,
ce qu'il faut d'âne à secouer ses grelots ,
ce qu'il faut de nuits à l'aube,
ce qu'il faut d'eau de rivière et de fleuve pour la noyer ,
ce qu'il faut d'amour pour la tenir au plus loin écartée,
et se taire pour l'oiseau
bref fugace léger lourd et violent,
Comme nous avons ri en buvant
vendredi 8 juillet 2011
Nous ne sommes pas allés si loin que les cap horniers,
pilotins de cassonade , pauvre servante ,
tartine brune renversée crissant sur le sable
écraseurs de crabes
sous les plantes de pieds
les diamants de rocaille,
les pommes rouge caramel barbouillées
à la bouche , criant à la bourrasque
levez le pouce
levez les voiles !
Fuyons , alevins dans la nasse ,
touons les orpaillages aux blanches gorges enfantines
bois de vent
cheveux de bataille
mousse d'écume entortillant les jambes de serpents à têtes d'algues,
dans les flots fuseaux d'acier ouvrant la poitrine
les jeunes apprentis cherchent les grandes baleines blanches.
Nous sentions la mer nous emporter dans son ventre alysse d'argent ,
bouche bleue grappes de bras épaules saillantes ,
abysses maritimes s'amuïssant aux pâtures des salines
entremêlés de lames d'azur,
rendre l'âme couteaux brillant sur l'horizon en fuite
nous tenions la mer entre nos cuisses
chevaux indomptables foulant les brisants,
cavaliers d'infortune
nous battions la vague , cracheurs de spume,
la mer sur un dernier souffle,
volupté terrifiante, douceur calme d'aube illuminée,
poitrine palpitante de vases éventrés.
pilotins de cassonade , pauvre servante ,
tartine brune renversée crissant sur le sable
écraseurs de crabes
sous les plantes de pieds
les diamants de rocaille,
les pommes rouge caramel barbouillées
à la bouche , criant à la bourrasque
levez le pouce
levez les voiles !
Fuyons , alevins dans la nasse ,
touons les orpaillages aux blanches gorges enfantines
bois de vent
cheveux de bataille
mousse d'écume entortillant les jambes de serpents à têtes d'algues,
dans les flots fuseaux d'acier ouvrant la poitrine
les jeunes apprentis cherchent les grandes baleines blanches.
Nous sentions la mer nous emporter dans son ventre alysse d'argent ,
bouche bleue grappes de bras épaules saillantes ,
abysses maritimes s'amuïssant aux pâtures des salines
entremêlés de lames d'azur,
rendre l'âme couteaux brillant sur l'horizon en fuite
nous tenions la mer entre nos cuisses
chevaux indomptables foulant les brisants,
cavaliers d'infortune
nous battions la vague , cracheurs de spume,
la mer sur un dernier souffle,
volupté terrifiante, douceur calme d'aube illuminée,
poitrine palpitante de vases éventrés.
jeudi 30 juin 2011
lundi 27 juin 2011
dimanche 26 juin 2011
vendredi 24 juin 2011
Je suis pleine de chaos
le corps nu à l'intime d'une vie , de l'amour , d'une mort,
se touchant ,
et debout une enfant d'eau
à l'écriture,
le chat nous regarde paisible
la lune pas d'avant
le soleil pas d'avant
après je ne sais pas ,
livide , tes yeux se chargent d'étoiles
ton souffle un ventre rond
un psaume de chair,
je suis au bord de la bouche presque un sourire
de les voir tous déjà habillés en parfait état de marche,
sourds aux raclements des chaînes
aveugles du temps aux fausses dorures,
nos mains sont pleines de sang.
Tu veux dormir et te laisser partir
tu veux savoir et savoir ne parle pas
ta main dans la mienne
une paume aux rives volubiles,
les baraques à poissons,
les merlans , les limandes ,
à la cale frétillants les maquereaux à groseilles
aux ventres blancs , le gros sel gris qui pique les mains,
les sardines que tu guignes
les yeux élargis et le regard brillant de gourmandise,
tu es là tu es là,
un bâillon de grilles aux fenêtres
le balancement des pieds du fils
les moiteurs de peur sur son front,
ce qui m'ennuie le plus , te laisser ma fouille ,
pour le reste de la vie nous n'avons jamais rien su,
une idée de voyage sur la pointe des pieds
sur un fil qui ploie arrondit la plage,
un voyage un voyage ,
le tour grave de toi de moi ,de nous ,
une grâce accordée de ces dernières heures,
et ta paume qui s'ouvre à la mer ,
les enfants marchent avec le soleil au dos,
c'est mon temps entre deux planches
il s'écoule du sable et de l'écume
et sur le sable il n'y a rien .
Risquer d'un geste libéré de la paume , d'un corps touché et changé, d'une phrase vivante , le coeur explosant en mille éclats , sans lendemain sans lundi et c'est dimanche , nous sommes là sur l'esplanade , ton visage de fortune partout où il est naguère et maintenant .
Nos yeux élargis , les prunelles , la mer dans la ville flânant l'après midi, et ces précipités de notes fluides , joie montant les escaliers, ces marches où le matin vif pique les robes d'eau de fleurs, d'abeilles, ces agapes
d'émois et de sensations , le précieux souci des roses.
Tu souris dans un sommeil qui n'en est pas un,
un paisible incendie léger au matin de l'eau
que déjà ton visage disparait , déjà nous nous cherchons,
pagination ,
fortune naguère et maintenant partout où il est ,
sur le sable il n'y a rien.
A l'ombre d'un arbre où l'ombre est passée
le calme venu que je n'ai plus d'espoir,
se touchant la vie l'écriture et l'amour en toute chose ,
une fêlure , une fortune d'eau .
mardi 21 juin 2011
BRAHMS / DOUBLE CONCERTO /
Nise
Pour toi qui ne me reconnais pas
pour tes mains sur mon visage
tes mains qui font le tour de l'ovale
pour toi qui reconnais ma voix ,
un instant arrêté de vie ,
pour ta bouche confuse
j'écris à la craie dans les alluvions de ton visage ,
j'étais terrible tu sais,
quand je ne serais plus là
souviens toi
il faut repeindre le couloir
remettre l'anneau à mon doigt ,
pour ta bouche confuse je ne te quitte pas ,
tes mains fortes
je m'endormirais avec toi
cette nuit ,
c'est l'été doucement , c'est l'aube le soir l'après midi , le crépuscule et la nuit,
la rivière aux yeux de nuit percée d'étoiles.
Le beffroi sonne , il est midi , les chapeaux s'envolent ,
un assaut de mer venue avec le ponant,
l'après midi , des pas de pierre de sable de sucre,
la bruine de sel portée à la bouche par la houle ,
le grand boulevard , le marchand de fromage ,
la tranche d'édam dans le gros pain brun ,
têtes nues et nez au vent sur la plate-forme du bus
je secoue la cloche,
mer ogresse , soie dans la ville ,
esplanade flânerie,
les cabines sont alignées ,
le ferry-boat à l'accent anglais corne
entre deux planches claquant au vent,
le parfum de cassonade ,
le pollen des nuages sur la mer
ton grain de beauté naissant au poignet assoupi sur la chaise,
le bateau qui revient au loin , un point ,
une voile ,
de la pointe des pieds jusqu'aux bouts des doigts légers,
une larme noire à l'intérieur sur un chemin clair et secret
ta main dans la mienne , peau sur peau ,
corps à corps lumineux
bleu silencieux
lundi 20 juin 2011
Comme ça
C'était pour rien, comme ça ,
des nuages passant là dans le ciel
ils n'auraient pas besoin de moi
ils sont beaux ,
ils ne sont pas là , comme ça pour rien,
ils n'ont pas besoin ,
je me contente de ça
rien de plus,
pour le reste le doute
une nuit sur la balustrade et salut le faux et le vrai,
de l'amour et des nuages, tout est faux , tout est vrai ,
je salue l'ébloui ,
je salue l'assoiffé ,
et si vous n'avez cesse d'humilier le monde ,
si vous croyez l'avoir été,
moi , je ne me sens pas humiliée ,
tout en haut de la construction solide qui vous amène à l'extrême confusion de la réalité,
c'est le songe qui vous répondra
Que fais-tu là ?
samedi 18 juin 2011
lundi 13 juin 2011
dimanche 12 juin 2011
samedi 11 juin 2011
Piano
Une ombre intrigante derrière moi,
je me retourne elle n'est plus là
le soleil s'amuse l'ombre danse
l'ombre grandit , elle disparaît dans la foule,
aucune complaisance avec moi
je m'écrase
deux bottes jaunes dans un cendrier
je me cherche dans la rue
je suis derrière
mon ombre est derrière
je me retourne elle n'est plus là,
le jour où elle sera devant , je ne serais plus là
ce sera le matin , la fenêtre grande ouverte
la nuit sur la balustrade.
Où ai-je vu la nuit
où ai-je vu le jour
des poissons à tête de chats
deux géantes mains claquent mes oreilles
une cascade de rires s'en échappe,
le chat bavard .
Voyage , les chats sont bavards , dans le silence quelques bavards pensent , quelques vagabonds hagards passent avec le vent ,des pieds de pelote brossent de pompons les toits fragiles et éphémères, des nuits de laine et plumes de paon, des petites filles de lianes soufflent sur les roses du soir , une iris de ma bouche file avec les dragons nocturnes et patients , l'oiseau facétieux s'amuse , mon coeur est rempli de reconnaissance , je souris à l'infortune avec ardeur , je pars chercher le chant au fond de ma gorge avec lenteur , j'accroche mes mains au trapèze du funambule , et bien seule , trouver l'innocence de la vie si jolie, dormir sur un fil , trouver le sommeil et l'innocence de la vie si jolie .Le soir défile sa robe prune, la nuit le déshabille dans les méandres des yeux du poisson chat qui file.
Sur ma joue la tache rouge de l'aube souffle la pluie sur les touches blanches de la mer.
Dans les méandres l'océan monte ses feux follets aux villes étrangères , trouver l'innocence de la vie si jolie, incertaine, dangereuse , puissante , perdre le sommeil sur une chaise, perdre le toit les tuiles les seuils , l'innocence de la vie si belle .
Hurlez chats huant , crachez ces bras, ces baisers, crachez ces vérités, ces mains organisées! Nous mourrons bientôt et nous sommes vivant, la chair des oiseaux pétrie de farine de fleurs , la fragilité du désir poussée en terre, égrène les blés virides sur les doux tapis de neige , assis chaudement des enfants de pèlerine blanche.
Les fleurs s'enracinent.
Cavalière de poussière, cernes bleues de la mémoire, écuyère de fourmi, sofa jungle des yeux de chat, pourpre amère digitale, plus jamais ne rien savoir , respirer les ombres gouaches, cendres d'or des cortèges noirs de nuages, ce rien d'éphémère au plus près de ma joue qui frémit de rire et de peine, robe de rire, foulée de sable, visage roulant d'herbes et de rivières, voix de percaline flottant sur la mer aux ricochets du vent,chantant d'aubes mortelles plein son ventre marinière, lierre de roseaux les chats nagent sur la dune, poissons d'azur les ouïes rouges ourlent les nuages.
Plus jamais ne savoir, ne rien savoir, les fleurs de l'aube se perchent sur les murs de pierre des cités fluides, les oiseaux marchent, l'océan monte sur les murailles des vieux arbres engloutir les palais d'usnées aux crânes des pendus, l'océan monte ses feux-follets.
Dimanche en Sicile , en silence .
C'est dimanche et je dors ,petit sommeil d'or
c'est dimanche je me lève ,
sous ma peau , le chemin de la fièvre,
c'est dimanche à midi ,
et j'ai faim , petit morceau de pain ,
c'est dimanche , et je vais
vers la mer de mai ,
c'est dimanche , elle est liane et pierre ,
je la regarde ,
sculpter ces poissons de marbre ,
c'est dimanche et je rêve ,
sur le sable , et sans bruit , l'après midi,
c'est encore son ventre plein
qui réclame le mien ,
je reviens , le vent dans les mains ,
c'est dimanche et le soir
à l'encre noire du ressac , va boire
la gorgée mystérieuse de la nuit,
c'est dimanche à minuit ,
je m'endors , petit serpent de mort ,
c'est lundi ,
c'est encore la nuit
et l'ange volubile , luit .
La fenêtre grande ouverte ,
qui donc parle ,
l'insondable mystère de la mort , la vie ,
toute chose de la vie
la nuit sur la balustrade
je me retourne elle n'est plus là
le soleil s'amuse l'ombre danse
l'ombre grandit , elle disparaît dans la foule,
aucune complaisance avec moi
je m'écrase
deux bottes jaunes dans un cendrier
je me cherche dans la rue
je suis derrière
mon ombre est derrière
je me retourne elle n'est plus là,
le jour où elle sera devant , je ne serais plus là
ce sera le matin , la fenêtre grande ouverte
la nuit sur la balustrade.
Où ai-je vu la nuit
où ai-je vu le jour
des poissons à tête de chats
deux géantes mains claquent mes oreilles
une cascade de rires s'en échappe,
le chat bavard .
Voyage , les chats sont bavards , dans le silence quelques bavards pensent , quelques vagabonds hagards passent avec le vent ,des pieds de pelote brossent de pompons les toits fragiles et éphémères, des nuits de laine et plumes de paon, des petites filles de lianes soufflent sur les roses du soir , une iris de ma bouche file avec les dragons nocturnes et patients , l'oiseau facétieux s'amuse , mon coeur est rempli de reconnaissance , je souris à l'infortune avec ardeur , je pars chercher le chant au fond de ma gorge avec lenteur , j'accroche mes mains au trapèze du funambule , et bien seule , trouver l'innocence de la vie si jolie, dormir sur un fil , trouver le sommeil et l'innocence de la vie si jolie .Le soir défile sa robe prune, la nuit le déshabille dans les méandres des yeux du poisson chat qui file.
Sur ma joue la tache rouge de l'aube souffle la pluie sur les touches blanches de la mer.
Dans les méandres l'océan monte ses feux follets aux villes étrangères , trouver l'innocence de la vie si jolie, incertaine, dangereuse , puissante , perdre le sommeil sur une chaise, perdre le toit les tuiles les seuils , l'innocence de la vie si belle .
Hurlez chats huant , crachez ces bras, ces baisers, crachez ces vérités, ces mains organisées! Nous mourrons bientôt et nous sommes vivant, la chair des oiseaux pétrie de farine de fleurs , la fragilité du désir poussée en terre, égrène les blés virides sur les doux tapis de neige , assis chaudement des enfants de pèlerine blanche.
Les fleurs s'enracinent.
Cavalière de poussière, cernes bleues de la mémoire, écuyère de fourmi, sofa jungle des yeux de chat, pourpre amère digitale, plus jamais ne rien savoir , respirer les ombres gouaches, cendres d'or des cortèges noirs de nuages, ce rien d'éphémère au plus près de ma joue qui frémit de rire et de peine, robe de rire, foulée de sable, visage roulant d'herbes et de rivières, voix de percaline flottant sur la mer aux ricochets du vent,chantant d'aubes mortelles plein son ventre marinière, lierre de roseaux les chats nagent sur la dune, poissons d'azur les ouïes rouges ourlent les nuages.
Plus jamais ne savoir, ne rien savoir, les fleurs de l'aube se perchent sur les murs de pierre des cités fluides, les oiseaux marchent, l'océan monte sur les murailles des vieux arbres engloutir les palais d'usnées aux crânes des pendus, l'océan monte ses feux-follets.
Dimanche en Sicile , en silence .
C'est dimanche et je dors ,petit sommeil d'or
c'est dimanche je me lève ,
sous ma peau , le chemin de la fièvre,
c'est dimanche à midi ,
et j'ai faim , petit morceau de pain ,
c'est dimanche , et je vais
vers la mer de mai ,
c'est dimanche , elle est liane et pierre ,
je la regarde ,
sculpter ces poissons de marbre ,
c'est dimanche et je rêve ,
sur le sable , et sans bruit , l'après midi,
c'est encore son ventre plein
qui réclame le mien ,
je reviens , le vent dans les mains ,
c'est dimanche et le soir
à l'encre noire du ressac , va boire
la gorgée mystérieuse de la nuit,
c'est dimanche à minuit ,
je m'endors , petit serpent de mort ,
c'est lundi ,
c'est encore la nuit
et l'ange volubile , luit .
La fenêtre grande ouverte ,
qui donc parle ,
l'insondable mystère de la mort , la vie ,
toute chose de la vie
la nuit sur la balustrade
lundi 6 juin 2011
Il avait toujours plu
comme si nous ne l'avions pas su
pas vu ,
nous roulons sous l'averse émondant les bouleaux
le chemin de terre écale ses parfums froissés de feuilles ,
le battement monotone des essuies glaces
nous ne nous sommes rien dit d'autre
nous n'avions rien fait d'autre que rouler sous les nuées,
la peur était partie comme elle était venue
sur la pointe des pieds,
derrière le rideau des arbres
le paysage a disparu,
la pluie ne danse plus
elle ruisselle
nous sommes heureux ,
il avait toujours plu
un pan entier de bourrasque
les heures crissent sur les graviers des rivières,
l'odeur du coucher de soleil.
F
comme si nous ne l'avions pas su
pas vu ,
nous roulons sous l'averse émondant les bouleaux
le chemin de terre écale ses parfums froissés de feuilles ,
le battement monotone des essuies glaces
nous ne nous sommes rien dit d'autre
nous n'avions rien fait d'autre que rouler sous les nuées,
la peur était partie comme elle était venue
sur la pointe des pieds,
derrière le rideau des arbres
le paysage a disparu,
la pluie ne danse plus
elle ruisselle
nous sommes heureux ,
il avait toujours plu
un pan entier de bourrasque
les heures crissent sur les graviers des rivières,
l'odeur du coucher de soleil.
F
samedi 4 juin 2011
Halligen
Les oiseaux sont des huîtriers
les poissons de jais
le ciel de feu et d'onyx
la terre la mer de boue et de lande
quelquefois en s'y promenant
la mer glisse dans ses rubans de vasières une pierre d'ambre,
nous brûlons des grands mannequins de paille
et le rivage flambe d'été.
Le ciel change à chaque instant
il sent bon à chaque instant,
le bois flottant dans la braise
en partant à l'estran le silence d'un papillon
les poissons de jais
le ciel de feu et d'onyx
la terre la mer de boue et de lande
quelquefois en s'y promenant
la mer glisse dans ses rubans de vasières une pierre d'ambre,
nous brûlons des grands mannequins de paille
et le rivage flambe d'été.
Le ciel change à chaque instant
il sent bon à chaque instant,
le bois flottant dans la braise
en partant à l'estran le silence d'un papillon
oh bien sûr ils ont tracé des routes
des familles des enfants des casquettes
des processions des séminaires
Nous avons mêlé la cendre et la terre
une langue de feu sur la plaine
d'immenses dévers noirs
des crachats de souffre des pluies de pierre
le volcan est là béant
le lac nage paisible
le corps à sa place
beau un astre d'eau
Ce double visage inquiétant et serein
cette chair et cette âme
toute ensemble dans le béant
toute là au levant et au couchant
Bien trop beau pour le coucher sur le papier , il me semblait cependant que de l'avoir couché , il était là et disparaissait au gré des phrases que je lui donnais, je le touchais , je lui donnais ce que j'étais.
des familles des enfants des casquettes
des processions des séminaires
Nous avons mêlé la cendre et la terre
une langue de feu sur la plaine
d'immenses dévers noirs
des crachats de souffre des pluies de pierre
le volcan est là béant
le lac nage paisible
le corps à sa place
beau un astre d'eau
Ce double visage inquiétant et serein
cette chair et cette âme
toute ensemble dans le béant
toute là au levant et au couchant
Bien trop beau pour le coucher sur le papier , il me semblait cependant que de l'avoir couché , il était là et disparaissait au gré des phrases que je lui donnais, je le touchais , je lui donnais ce que j'étais.
vendredi 3 juin 2011
lundi 30 mai 2011
Radhilare.
deux bottes de radis,
les lèvres entrouvertes aux chevilles libres
croquent l'anis des feuilles,
la langue pique,
l'éruption insouciante
parsème tes joues de poudre d'anthocyane,
tes cheveux glissent sur le pied d'albe,
doigts emplumés d'aras fous de rire,
tes cheveux, des fanes où la pourpre sursaute.
Riotant les radis vont par cinq se trémousser
sur les tapis de badiane,
nous les suivons partout
et on les mange avec les doigts.
dimanche 29 mai 2011
Gloire à ma buraliste
Un homme entre et demande le chemin pour aller à la place des fusillés , vous prenez la rue piétonne , vous tournez à droite tout au bout et vous êtes tout de suite arrivé.
je fais une enquête , voyez-vous , oui oui c'est bien.
L'homme sort et prend la direction opposée , tous des cons , je vous dis , tous des cons , ils comprennent rien., Sinon qu'est -ce que je vous sers , madame - 3 paquets de Lucky strike et un concombre espagnol?-
Ma buraliste est sexy .
je fais une enquête , voyez-vous , oui oui c'est bien.
L'homme sort et prend la direction opposée , tous des cons , je vous dis , tous des cons , ils comprennent rien., Sinon qu'est -ce que je vous sers , madame - 3 paquets de Lucky strike et un concombre espagnol?-
Ma buraliste est sexy .
Pour les amateurs , il y aussi Lucky luke , Jolly jumper et Rantanplan , mais tout de suite comme ça passer au niveau supérieur , c'est trop vertigineux , et il faut rendre à Walt Disney ce qui lui appartient.
J'ai comme un coup de mou , je suis fatiguée , tiens si je mourrais , ah la bonne idée que voilà
jeudi 26 mai 2011
Silence le tank chenille
Combien de jours , de mois ?
Tous les après midi grenouille pécore s'en vient à son office,
elle me jette des crayons de couleur , un album ,
- elle nous fera bien un dessin - " la pointue ",
et nous verrons bien ce soir si nous faisons mieux .
Sous le bandeau de coton noir je devine les boucles d'un caniche,
le fer à friser sent le roussis, un châssis de char d'assaut,
tous les soirs l'album est vide et blanc ,
tous les soirs je crache ses gros cachets noirs et blancs dans les toilettes,
tous les soirs dans le boxe les rideaux plissés, tirés ,
deux grenouilles poussent des soupirs à fendre l'âme ,
elles se mordillent les oreilles,
des processions la pleurniche,
il ne faut pas sortir dans le brouillard
même les chiens savent cela,
je suis sortie,
jusqu'au bout , jusqu'à la déchirure , jusqu'à la mort ,
j'ai vu les ventres pourrir
les vers bouffer la pourriture,
je m'enivre pour un rien
une cité de hauts murs dans les brouillards arides,
j'attends le passage du cheval coco,
il revient du pré ,
il passe sous ma fenêtre,
j'en jurerais encore,
il me fait un clin d'oeil et danse jusqu'à la métairie.
Tous les après midi grenouille pécore s'en vient à son office,
elle me jette des crayons de couleur , un album ,
- elle nous fera bien un dessin - " la pointue ",
et nous verrons bien ce soir si nous faisons mieux .
Sous le bandeau de coton noir je devine les boucles d'un caniche,
le fer à friser sent le roussis, un châssis de char d'assaut,
tous les soirs l'album est vide et blanc ,
tous les soirs je crache ses gros cachets noirs et blancs dans les toilettes,
tous les soirs dans le boxe les rideaux plissés, tirés ,
deux grenouilles poussent des soupirs à fendre l'âme ,
elles se mordillent les oreilles,
des processions la pleurniche,
il ne faut pas sortir dans le brouillard
même les chiens savent cela,
je suis sortie,
jusqu'au bout , jusqu'à la déchirure , jusqu'à la mort ,
j'ai vu les ventres pourrir
les vers bouffer la pourriture,
je m'enivre pour un rien
une cité de hauts murs dans les brouillards arides,
j'attends le passage du cheval coco,
il revient du pré ,
il passe sous ma fenêtre,
j'en jurerais encore,
il me fait un clin d'oeil et danse jusqu'à la métairie.
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