Et la rue s'est vidée
un bateau est passé ,
le nez tout chiffonné
un baiser ,
comme un vent dans la tête
petit trou dans mon coeur
une écluse de notes d'eau ouvertes ,
un saxo penche son col
ses boutons de manchettes s'envolent
les bouches s'arrondissent au cercle sombre de la nuit ,
équipage de cerf- volant
les étoiles virevoltent voltent
des tanins d'éponge de lune
carmin sur les dents du piano,
le vent dans la tête
une silhouette
un bateau est passé ,
une épissure de loch sur l'épaule du ciel
le vent se lève mange l'île de pointes de soleil ,
des grandes langueurs grises sur la vague
la plage a le dénouement châtain clair des cheveux de printemps
des huiles de lin des éclats d'étain
des fleurs blanches de roulis
des rus de coquillages brisés , bercés,
brisés , brisés .
C'est un été
le silence regarde
la dune petits grains du soir ,
boit
les yeux duvetés de lune gorges blondies de violette ,
nuanciers crépuscule sur la nuque de mer
merveilleux nageur solitaire solaires moires
l'amure à gros torons de chevelure d'or
agules folles tournoyantes
grappes de mouettes piquées dans les enlacements de la voilure
le bateau contrebasse est passé ,
le silence écoute
flâneuse d'écume ivresse blanche ,
éternel fantôme de l'éternel enfant
du sang bleu de l'écriture dans le crâne
toute entière et pour toujours jusqu'à ce que .
Un baiser
l'encre d'une fleur
un souffle dans le cou
une feuille à l'âme
Je te regarde dormir
au rêve de ton sommeil
si près si loin
tu ne m'as pas vu passer
Tiens il pleut
dimanche 30 décembre 2012
jeudi 13 décembre 2012
lundi 10 décembre 2012
dimanche 9 décembre 2012
Octobre a tissé ses confidences sur la plaine pluvieuse
l'hiver s'est couché sur son vin de feu
le vent sirote
la brume roucoule
la pie s'envole
Aujourd'hui il n'y eut pas de mot plus haut
que la petite pousse d'herbe penchée sur l'oiseau
il ne chante plus , son bec est cendres rose, il ne chante plus
vidé sur la fenêtre de verre ,
la neige a les mains dans les poches
le rouge aux pieds brindilles, le froid,
l'hiver ,le rouge à la gorge, sur les marches il était là
le soleil est bleu impavide
de ce ciel doux blanc noir échiqueté d'or et d'azur
se rendant roi de ce qui ne vit pas, flasque comme une joue lourde,
l'hiver s'est couché sur son vin de feu
le vent sirote
la brume roucoule
la pie s'envole
Aujourd'hui il n'y eut pas de mot plus haut
que la petite pousse d'herbe penchée sur l'oiseau
il ne chante plus , son bec est cendres rose, il ne chante plus
vidé sur la fenêtre de verre ,
la neige a les mains dans les poches
le rouge aux pieds brindilles, le froid,
l'hiver ,le rouge à la gorge, sur les marches il était là
le soleil est bleu impavide
de ce ciel doux blanc noir échiqueté d'or et d'azur
se rendant roi de ce qui ne vit pas, flasque comme une joue lourde,
dimanche 2 décembre 2012
j'avais j'ai toujours cru que l'amour c'était de l'amour
l'innocence de la vie si jolie
une fraîcheur de soleil sur la table
au creux de l'assiette un renflement de fruit
l'immensité du ciel au dessus
l'immensité de la mer en dessous
entre deux
et tes cheveux
je ne pouvais m'empêcher de passer mes doigts en ce lieu secret
la nuque de ton sommeil
la goutte d'eau de la nuit sur ta peau
je la sais
est-ce parce que le parfum du lilas sent plus fort le soir
la couleur des écorces
le chant d'un oiseau entendu par un autre oiseau
les cernes qui se font tendres
les boutons de ta veste
l'innocence de la vie si jolie
une fraîcheur de soleil sur la table
au creux de l'assiette un renflement de fruit
l'immensité du ciel au dessus
l'immensité de la mer en dessous
entre deux
et tes cheveux
je ne pouvais m'empêcher de passer mes doigts en ce lieu secret
la nuque de ton sommeil
la goutte d'eau de la nuit sur ta peau
je la sais
est-ce parce que le parfum du lilas sent plus fort le soir
la couleur des écorces
le chant d'un oiseau entendu par un autre oiseau
les cernes qui se font tendres
les boutons de ta veste
mercredi 21 novembre 2012
lundi 19 novembre 2012
dimanche 11 novembre 2012
L'océan fleurit
les rosées du couchant ,
au plus près des vagues s'étirent les liqueurs des nuages,
une broussaille solitaire d'oiseaux prend l'air
j'entends au ciel battre l'aile
la plume abordée par la neige
le trait mascara piquer l'oeil ,
fous silencieux sur les glissants chauds d'un fuseau de soleil
voilier noir martinet dormant en vol
au coin du bec
un rire aux fossettes gonflées d'hirondelles
une épuisette d'îles à colibris cirrus
vendredi 19 octobre 2012
La page est blanche
la berge les oiseaux et les roseaux pleuvent doucement
l'océan s'est retiré et les rochers dorment
la brise est sur les herbes
le corps de l'eau sur l'horizon
vapeurs de carrare
la page blanche
assise au bord de l'eau
la page blanche folâtre
sous la patte d'un oiseau la superbe calme luxuriance
la gorge d'un ruisseau gouleyant sur la feuille
fragile esquif une saignée de terre
nous avions de jolis chapeaux
le vent sur la jetée les envoyait promener
sur la mer parfois ils dansaient
le soleil à gorges déployées riait sur le sable
le chapeau s'est envolé .
J'attends
et tout dans mon coeur l'anatemps
à l'intérieur un tapis
la neige lentement encercle la ville
discrète comme la ville qui n'a plus de nom
les noms de l'attente et du silence se gonflent
un flocon
un enfant qui s'amuse
un rire
un poisson à grosse tête bleue
vendredi 20 juillet 2012
mercredi 18 juillet 2012
Cela pouvait être un grand lièvre ou un petit kangourou
j'aurais pu dire smock smourk brock debrock ou chpounk
c'est un grand lièvre
un petit kangourou
je suis brock debrock
broor avec un m
un m avec un a
le piano est une baleine noire aux dents d'ivoire
le violoncelle le vent de l'eau berçant la forêt de fougères
Le soleil pleure
les fleurs garderont - elles la trace de l'abeille
le chant des plaines
la fraîcheur du caillou à leurs pieds ombrés
l'empreinte du jour et de la nuit dans leur parfum léger
la voix du printemps en hiver
la lune dans une boîte de fer blanc , un biscuit serein et suave ,
des mélancolies sur les bouches rouges des cerises
une maison de papier où gratte un grillon
je trébuche
le soleil me fait pleurer
une fantaisie de marches si hautes que je ne les sens pas sous les pieds
un ballon blanc sur l'océan
des boucles de cheveux
pleine lune ronde bouée bleue discrète liseuse
n'est-ce pas plutôt
de cet envol à la lune
que la lune nous rend à la terre
un blanc frotté à peine soufflé
une ligne d'eau déclinée bleu nuit à bleu d'aube
j'aurais pu dire smock smourk brock debrock ou chpounk
c'est un grand lièvre
un petit kangourou
je suis brock debrock
broor avec un m
un m avec un a
le piano est une baleine noire aux dents d'ivoire
le violoncelle le vent de l'eau berçant la forêt de fougères
Le soleil pleure
les fleurs garderont - elles la trace de l'abeille
le chant des plaines
la fraîcheur du caillou à leurs pieds ombrés
l'empreinte du jour et de la nuit dans leur parfum léger
la voix du printemps en hiver
la lune dans une boîte de fer blanc , un biscuit serein et suave ,
des mélancolies sur les bouches rouges des cerises
une maison de papier où gratte un grillon
je trébuche
le soleil me fait pleurer
une fantaisie de marches si hautes que je ne les sens pas sous les pieds
un ballon blanc sur l'océan
des boucles de cheveux
pleine lune ronde bouée bleue discrète liseuse
n'est-ce pas plutôt
de cet envol à la lune
que la lune nous rend à la terre
un blanc frotté à peine soufflé
une ligne d'eau déclinée bleu nuit à bleu d'aube
Raina pluisque
Même pluie
same rain
même traîne sur le ciel
same rain
même sillons rayés sous la pluie
farandoles d'oiseaux baleines noires
touches blanches ventres mantas
vinyles parapluies
même peine sous le ciel
même pluie
same rain en zig zag une tige de jonquille
same rain qui sème des graines des robes en forme de poires
sur le fil toute droite
same rain,
boulevard vert forêt d'algues bercée par le vent d'eau
colliers de baisers humides coupoles de méduses doux cils nez de chat
pieds de ballerine
farandoles d'oiseaux baleines noires qui s'ouvrent sur le fil
it's a rain in the rain
my babe,
une souris grise du soir qui joue à joue avec la nuit s"enflamme
une peine qui sourit
une lune de peine pleine,
une boule de poussière
vue du ciel
qui nage dans le noir,
it's a rain
une graine qui se noie
dans l'océan d'oubli pas de bruit
my babe, une braise ,
sur la mer tranquille nagent des bleus naufragés fragiles
c'est la pluie tout en dedans de moi qui pique les toits,
une boule de poussière
vue du ciel
minuscule
qui nage dans le noir
dans les rets du temps danse
et s'éclate sur la torche du soleil
pluisques it's a rain in the rain
my babe arc en ciel fantasque aéré
dragon papillon réveillé sous nos paupières
les couleurs ne crient pas
elles émergent elles montent
vasques sensibles des bleus naufragés fragiles
same rain
même traîne sur le ciel
same rain
même sillons rayés sous la pluie
farandoles d'oiseaux baleines noires
touches blanches ventres mantas
vinyles parapluies
même peine sous le ciel
même pluie
same rain en zig zag une tige de jonquille
same rain qui sème des graines des robes en forme de poires
sur le fil toute droite
same rain,
boulevard vert forêt d'algues bercée par le vent d'eau
colliers de baisers humides coupoles de méduses doux cils nez de chat
pieds de ballerine
farandoles d'oiseaux baleines noires qui s'ouvrent sur le fil
it's a rain in the rain
my babe,
une souris grise du soir qui joue à joue avec la nuit s"enflamme
une peine qui sourit
une lune de peine pleine,
une boule de poussière
vue du ciel
qui nage dans le noir,
it's a rain
une graine qui se noie
dans l'océan d'oubli pas de bruit
my babe, une braise ,
sur la mer tranquille nagent des bleus naufragés fragiles
c'est la pluie tout en dedans de moi qui pique les toits,
une boule de poussière
vue du ciel
minuscule
qui nage dans le noir
dans les rets du temps danse
et s'éclate sur la torche du soleil
pluisques it's a rain in the rain
my babe arc en ciel fantasque aéré
dragon papillon réveillé sous nos paupières
les couleurs ne crient pas
elles émergent elles montent
vasques sensibles des bleus naufragés fragiles
mardi 17 juillet 2012
Igor
Igor au parc , aussi grand que fort, stentor il les a énormes , il peut m'écraser entre ses deux battants de chair , ses mains des battoirs , il roule des bouts de papier de bonbons du bout de ses doigts doucement, comme s'il réveillait des fourmis multicolores endormies, dès la porte franchie , je lui ôte de sa poitrine ce bout de carton tenu par une ficelle où est vilainement inscrit son nom et son prénom , il émet un sifflement bref , un vol expiré , il marche un peu comme un pigeon se dandinant à peine, le cou rentré , mais sa démarche est aisée et ses pas sont sûrs , sa tête ne fait pas de bruit , sa peau souple , c'est lui sur le même banc
Igor du fond de sa poitrine cherche à remonter les mots, il assène l'espace flottant , sa voix terrible un trou noir que le vide entoure , une poche d'air , du fond de sa poitrine à remonter les mots qui grondent et qui caressent la peau du ciel , cerf volant changeant que l'aube ouvrant ses lèvres embrasse le feu noir , le vin frais de ses poumons en flammes
Le soir dans sa chambre , il vérifie si personne n'a dérangé la pyramide de livres qu'il empile au bout de son lit , depuis des années ,du plus grand au plus petit , si rien n'a bougé il grommelle satisfait ,
il attend l'instant , tous les soirs où je lui demande comment coller un timbre poste dans la tête d'une mouche, toute la nuit durant il parle en dormant , ses grosses mains sur le drap , deux faces de lune paisibles sur le lit.
Le lendemain au parc , il attrape toutes les mouches à sa portée sans les écraser, d'une main à l'autre il jongle , dans ses mains refermées une bulle de couleur et d'air , bruissantes les étourdies, il dégage un passage et les dépose dans ma poche , un collier vivant, une nouvelle collection commence , avec précaution nous découpons les papiers de bonbon en minuscules morceaux , un minutieux travail , une main à la poche , l'autre au papier , un point de colle sur la tête noire et ce soir là , elles décollent et s'envolent , des vaisseaux de timbres -mouches ,
c'est aussi le cimetière des oiseaux morts , un jardin à poils ras, un poux sur un chien , parfois le musée des vivants qui flottent dans des habits trop grands , des poussières d'or au lever de la nuit sur l'océan , les étoiles du matin, sur le même banc
dimanche 8 juillet 2012
dimanche 1 juillet 2012
samedi 30 juin 2012
mardi 26 juin 2012
mercredi 20 juin 2012
Il n'y a plus d'heure la nuit
les heures ne comptent pas
sans le savoir nous avons traversé tout Paris
rue après rue quai après quai
place après place
l'air est humide des corps de fougères sur la Seine
la rue sent l'odeur du col de ta chemise
un goût de toile écrue dans ma bouche
nous disons oui aux fantômes rencontrés
ils nous suivent et nous les suivons
nous faisons connaissance
reconnaître celui et celle qui surgit
sous le halo d'une lampe
un bureau maritime
une place d'écriture
souvent j'étais là sans être là
et mon coeur plongeant dans la vacance
dans la nuque quelque chose d'un crayon
les heures ne comptent pas
sans le savoir nous avons traversé tout Paris
rue après rue quai après quai
place après place
l'air est humide des corps de fougères sur la Seine
la rue sent l'odeur du col de ta chemise
un goût de toile écrue dans ma bouche
nous disons oui aux fantômes rencontrés
ils nous suivent et nous les suivons
nous faisons connaissance
reconnaître celui et celle qui surgit
sous le halo d'une lampe
un bureau maritime
une place d'écriture
souvent j'étais là sans être là
et mon coeur plongeant dans la vacance
dans la nuque quelque chose d'un crayon
lundi 18 juin 2012
Reine -marguerite
Les constellations traversent la mer
chariot au gué de la nuit
bateau dans les feuillages du ciel
gorges de rousserolles fredonnent
l'aube des bois à son écorce bleuit l'effarvatte
l'eau tisse et s'enflamme pieds d'oiseaux de soleil rouge
moineau orphelin lune bleue des toits
sabir enfantin bec à la branche nue , nuitée d'oeil ,
pêche au cerf volant , bouquets d'orphie,
corne d'émeraude ,
les étoiles nous regardent rêver
l'eau brode sur les ventres des rives d'aster
l'eau file
langue jaune marguerite ricoche sur les cailloux du ruisseau
reine blanche des sentes
chariot au gué de la nuit
bateau dans les feuillages du ciel
gorges de rousserolles fredonnent
l'aube des bois à son écorce bleuit l'effarvatte
l'eau tisse et s'enflamme pieds d'oiseaux de soleil rouge
moineau orphelin lune bleue des toits
sabir enfantin bec à la branche nue , nuitée d'oeil ,
pêche au cerf volant , bouquets d'orphie,
corne d'émeraude ,
les étoiles nous regardent rêver
l'eau brode sur les ventres des rives d'aster
l'eau file
langue jaune marguerite ricoche sur les cailloux du ruisseau
reine blanche des sentes
dimanche 17 juin 2012
samedi 16 juin 2012
soir d'été
Nous ne savions pas encore
sous les étoiles chaudes de l'été
nous ne savions pas encore
ces mots de mousse fragiles murmurés
nous ne savions pas encore
sur cet îlot d'éternité
des cœurs immobiles et trébuchants
que tout allait se glacer
jusqu'à l'aube indélébile
que même la mort sur nos lèvres closes
et dans nos corps souriaient des dentelles
nous ne savions pas encore
sous la parole des tilleuls ,
ce frais parfum d'étole petites dents de feuilles
ce doux chant de nos corps
ces nuits où nous marchons parlant le cœur imaginé
nous nous inventons les mots secrets de la rencontre
nous nous buvons des yeux créant nos bouches
nos mains que nous n'osions toucher
sur cet îlot d'éternité les chairs bouleversantes ,
les mots enchantés
sous les étoiles chaudes de l'été
nous ne savions pas encore
ces mots de mousse fragiles murmurés
nous ne savions pas encore
sur cet îlot d'éternité
des cœurs immobiles et trébuchants
que tout allait se glacer
jusqu'à l'aube indélébile
que même la mort sur nos lèvres closes
et dans nos corps souriaient des dentelles
nous ne savions pas encore
sous la parole des tilleuls ,
ce frais parfum d'étole petites dents de feuilles
ce doux chant de nos corps
ces nuits où nous marchons parlant le cœur imaginé
nous nous inventons les mots secrets de la rencontre
nous nous buvons des yeux créant nos bouches
nos mains que nous n'osions toucher
sur cet îlot d'éternité les chairs bouleversantes ,
les mots enchantés
Je suis née un soir d'orage
mais je ne peux pas leur en vouloir
ils pensent tellement depuis si longtemps
le muguet flétri sur le balcon
un coup de vent blanc
la fenêtre fente se fissure se déchire
un grondement encaissé
les éclairs se cabrent sur le flot des bouches d'encre
une rafale de martelets artifice les halliers d'étoiles
sur la ligne noire du grain
les doigts du vent roulent les toupies d'arc-en-ciel
les nuages tournent enflent se percutent et percent,
les premières gouttes rosaces de lac clair
l'orage avait couvé tout l'après- midi
j'ai rentré la chaise
le livre est tombé
Nouche est revenue trempée
le bouquet de pissenlits baisse la tête sur la table rouge
je l'avais peinte et je ne sais plus pourquoi
lundi 4 juin 2012
Instant
Je suis l'eau
et je prends tes yeux je les enlève
du fond de la rivière
sur une pierre
Je suis le burin
et je taille tes peines
à petits coups ciseaux patients
sur le dos de tes mains
Je suis l'herbe
et je mêle ton chant
ondulant à mon galop courbe
à travers la plaine, âmes hanches d' étamines
Je suis le temps
qui frappe ta poitrine
étrange instant des réveils
où le mur tremble
où les objets s'animent de lumière
où le chat sorgue assis sur le toit
de borgnon qu'il est, étire deux paupières, liquides pers
et conciliabule avec la cité au soleil, des géants allongés là,
mains de glaise et de feuilles où chantent les lierres,
mystérieux instant où le point s'ouvre
et délie le soleil et la lune en ficelles nègres
peignes d'ivoire aux gibernes de clavecin
beauté et effroi des réveils où je me ploie sur ces cordes de vie,
la Seine une empoignade de tourbe, le pont a bougé ,
les cygnes nagent tout autour de nos chevilles
l'océan qui baigne ma tête de rouges et de vertes îles amarantes
Et l'automne qui vient
je le touche de ma main
son flanc pluies rousses d'absence
pente ronde regard d'eau tourbillon calme
le lit des yeux verts où boivent et vivent les jours perdus
où la nuit s'étend sur la ligne de grains de lune
colline blanche chauve marbre de corps
deux bras surgissent et gravent ton visage
dimanche 3 juin 2012
mardi 29 mai 2012
Cette journée
Cette étrange
obstination ,
un paysage où chaque note a son importance
chaque note dans le paysage
chaque paysage dans la note,
ils se ravissent l'un l'autre
la qualité du silence ,
voir et entendre
regarder
perdre
le violoncelle me ramène au piano et le piano me ramène au violoncelle
au loin un chien à la barrière aboie,
les frelons frisent les tuiles de la maison
solitaire je me jette à la route
solitaire le long du fossé
je jette les violettes carnassier froissé
sous les chemises de famine
je jette les ombres aux lumières d'essaim
les lumières aux ombres gibecières
je jette les violettes au fossé ,
le ciel un carné d'ailes labiles, ruisselant c'est l'aube
les larmes coulent émue d'une mer étale
des grosses larmes écrasées comme des mouches sur le visage
des traces de doigts d'enfant ,
un sifflement bref une griffe d'hirondelle précipitée de blanc et de noir,
le présent est en fuite , temps hémophile ,
les combles , tabatière bée entre deux chevrons
je contemple avec ravissement les contours du fleuve
l'horizon tranche sa grenade d'explosion muette nouée ,
détachés les premiers rubans aorte moire mûrie au levant éclairent sa mue ondoyante,
anguille bleutée, grand fanal de proue ,
éprouver l'aube dans les rues vides de Paris
le parfum des peaux de couleurs la bonté du matin
noctambule matinal
un pigeon débonnaire se dandine sur les pavés de la marée du marché aux fleurs,
son pouls rapide ses yeux de boutons vifs , son odeur de pavé de rue , de fer et d'ardoise humide ,
ses ailes sèches , pennes dures , messagères rosaces dépliées et toit pentu ,
au loin l'océan chante
les vagues vont en avalanches
rouleaux de pervenche à ne plus savoir où est l'océan où est le ciel
puisqu'ils sont là le swing sur la main ,
la Seine baigne les quais dans son haleine pommelée de nuées,
bouche d'amande veines de lichens ,
violine extravagante ,
un visage mille visages
un bouton de rose sur un jardin sans rien
les promeneurs écrivent les lettres d'avant -midi ,
une apparition d'épaules de visage idylle fugace ,
discrète page musarde sur les murs
lumière propice souple soyeuse des fins d'après-midi d'été ,
le soleil est fluide les rais de brise caressent les pierres , des amis ,
le tremblement des jours et des mains froides
dans les claquement des talons du vent ,
les silhouettes des riverains découpées par la nuit montée sur le pont
les statues les arbres aux ciseaux d'argent ,
les dents de l'horloge , petite barbe pointue , obèse clocheton d'anges plâtreux,
un moineau gris picore les miettes sous la table d'une terrasse,
un lacet défait un homme se baisse sous le porche ,
dans les ruelles les restaurants animés , les portes ouvertes ,
les garçons s'affairent le crayon sur l'oreille,
le brouhaha des cuisines les assiettes à la vapeur brûlante
un hochepot mitonne sa peau cloque le fumet marrons et navets s'échappe ,
gouttes de sueur les cheveux coulent dans le cou , des ruisseaux de peaux,
les passants s'arrêtent froncent le nez , l'un d'eux rit sonore les autres parlent fort,
ils entrent dîner joyeusement ,
un couple marche main dans la main , une boucle de ses cheveux glisse dans son cou ,
elle, l'angle de la rue , lui , ils sont partis,
les portes du silence il n'y en a pas le lassement d'une machine à coudre dans une cour derrière une fenêtre
ce tapement sec distinct d'une machine à écrire , front tendu
petits marteaux de tête de coeur et de doigts , d'allant et de retenue ,
de retenue et de retour , ruban d'encre martelé , note tenue ,
il n'y en a pas
alors cette femme qui coud , ou un homme qui s'affaisse au coin de la rue,
son pas grandit ,
le battement d'une absence ,
le bateau , le mât cordé de faisceaux de pierreries brusques éclairs,
c'est la pleine lune de paille elle se lève se penche et sourit à la mer ,
la pulsation d'étoiles dans le jardin d'ébène
la voie lactée verveuse sur les lucarnes d'ardoise
une averse de lucanes pinceaux noirs pincent les réverbères à la lumière pâle ,
têtes entrouvertes d'une nage de nénuphars
chevaux de bois d'aulne où éclosent les petits mars changeants ,
la fraîcheur de la nuit est douce , un baiser d'eau , des yeux d'herbe rousses
dans la brise forte des feux
cet après midi du mois de mai un ciel intense un croissant de lune à peine dessiné,
des feuillets in - octavo des notes brochées les boucles de la Seine , une journée ,
la plume vient monte pose et dépose
au même temps au même endroit
errante fontaine , errants visages
mémoire , éventail grand ouvert , ingénieux mécanisme d'or ,
mettre à jour , mettre à nuit , flou et entier le battement d 'une absence,
et glisser des halliers d' étoiles
un paysage où chaque note a son importance
chaque note dans le paysage
chaque paysage dans la note,
ils se ravissent l'un l'autre
la qualité du silence ,
voir et entendre
regarder
perdre
le violoncelle me ramène au piano et le piano me ramène au violoncelle
au loin un chien à la barrière aboie,
les frelons frisent les tuiles de la maison
solitaire je me jette à la route
solitaire le long du fossé
je jette les violettes carnassier froissé
sous les chemises de famine
je jette les ombres aux lumières d'essaim
les lumières aux ombres gibecières
je jette les violettes au fossé ,
le ciel un carné d'ailes labiles, ruisselant c'est l'aube
les larmes coulent émue d'une mer étale
des grosses larmes écrasées comme des mouches sur le visage
des traces de doigts d'enfant ,
un sifflement bref une griffe d'hirondelle précipitée de blanc et de noir,
le présent est en fuite , temps hémophile ,
les combles , tabatière bée entre deux chevrons
je contemple avec ravissement les contours du fleuve
l'horizon tranche sa grenade d'explosion muette nouée ,
détachés les premiers rubans aorte moire mûrie au levant éclairent sa mue ondoyante,
anguille bleutée, grand fanal de proue ,
éprouver l'aube dans les rues vides de Paris
le parfum des peaux de couleurs la bonté du matin
noctambule matinal
un pigeon débonnaire se dandine sur les pavés de la marée du marché aux fleurs,
son pouls rapide ses yeux de boutons vifs , son odeur de pavé de rue , de fer et d'ardoise humide ,
ses ailes sèches , pennes dures , messagères rosaces dépliées et toit pentu ,
au loin l'océan chante
les vagues vont en avalanches
rouleaux de pervenche à ne plus savoir où est l'océan où est le ciel
puisqu'ils sont là le swing sur la main ,
la Seine baigne les quais dans son haleine pommelée de nuées,
bouche d'amande veines de lichens ,
violine extravagante ,
un visage mille visages
un bouton de rose sur un jardin sans rien
les promeneurs écrivent les lettres d'avant -midi ,
une apparition d'épaules de visage idylle fugace ,
discrète page musarde sur les murs
lumière propice souple soyeuse des fins d'après-midi d'été ,
le soleil est fluide les rais de brise caressent les pierres , des amis ,
le tremblement des jours et des mains froides
dans les claquement des talons du vent ,
les silhouettes des riverains découpées par la nuit montée sur le pont
les statues les arbres aux ciseaux d'argent ,
les dents de l'horloge , petite barbe pointue , obèse clocheton d'anges plâtreux,
un moineau gris picore les miettes sous la table d'une terrasse,
un lacet défait un homme se baisse sous le porche ,
dans les ruelles les restaurants animés , les portes ouvertes ,
les garçons s'affairent le crayon sur l'oreille,
le brouhaha des cuisines les assiettes à la vapeur brûlante
un hochepot mitonne sa peau cloque le fumet marrons et navets s'échappe ,
gouttes de sueur les cheveux coulent dans le cou , des ruisseaux de peaux,
les passants s'arrêtent froncent le nez , l'un d'eux rit sonore les autres parlent fort,
ils entrent dîner joyeusement ,
un couple marche main dans la main , une boucle de ses cheveux glisse dans son cou ,
elle, l'angle de la rue , lui , ils sont partis,
les portes du silence il n'y en a pas le lassement d'une machine à coudre dans une cour derrière une fenêtre
ce tapement sec distinct d'une machine à écrire , front tendu
petits marteaux de tête de coeur et de doigts , d'allant et de retenue ,
de retenue et de retour , ruban d'encre martelé , note tenue ,
il n'y en a pas
alors cette femme qui coud , ou un homme qui s'affaisse au coin de la rue,
son pas grandit ,
le battement d'une absence ,
le bateau , le mât cordé de faisceaux de pierreries brusques éclairs,
c'est la pleine lune de paille elle se lève se penche et sourit à la mer ,
la pulsation d'étoiles dans le jardin d'ébène
la voie lactée verveuse sur les lucarnes d'ardoise
une averse de lucanes pinceaux noirs pincent les réverbères à la lumière pâle ,
têtes entrouvertes d'une nage de nénuphars
chevaux de bois d'aulne où éclosent les petits mars changeants ,
la fraîcheur de la nuit est douce , un baiser d'eau , des yeux d'herbe rousses
dans la brise forte des feux
cet après midi du mois de mai un ciel intense un croissant de lune à peine dessiné,
des feuillets in - octavo des notes brochées les boucles de la Seine , une journée ,
la plume vient monte pose et dépose
au même temps au même endroit
errante fontaine , errants visages
mémoire , éventail grand ouvert , ingénieux mécanisme d'or ,
mettre à jour , mettre à nuit , flou et entier le battement d 'une absence,
et glisser des halliers d' étoiles
jeudi 17 mai 2012
le ciel impavide
placide herbu de plaine odorante,
vignoble de saphir
bourgeons sauvages zinzoline
l'océan est calme paume,
la plage une futaine lisse lavée roulée par les marées , reposée sous l'été blond,
la trace du pied humectée affleure et disparaît
la falaise chauve tendue sourcil éprouvé de lumière
à son pied un chaos de blocs de craie et de silex
gisants sphinx au talus du sommeil , aux chevilles de l'éveil , l'estrande du rêve,
ergs vert frêle tendres boqueteaux de poissons vif-argent
les galets bercés de lignes de baille quiétude ronde où viennent bruire les futaies du soleil ,
un chemin de brume de nue en nue sur l'horizon désert
mystère qui confond la pensée , revêtu de naturelle simplicité ,
un je ne sais quoi de surnaturel
cette coupe douce qui ne bouge
faite pour durer éternellement
placide herbu de plaine odorante,
vignoble de saphir
bourgeons sauvages zinzoline
l'océan est calme paume,
la plage une futaine lisse lavée roulée par les marées , reposée sous l'été blond,
la trace du pied humectée affleure et disparaît
la falaise chauve tendue sourcil éprouvé de lumière
à son pied un chaos de blocs de craie et de silex
gisants sphinx au talus du sommeil , aux chevilles de l'éveil , l'estrande du rêve,
ergs vert frêle tendres boqueteaux de poissons vif-argent
les galets bercés de lignes de baille quiétude ronde où viennent bruire les futaies du soleil ,
un chemin de brume de nue en nue sur l'horizon désert
mystère qui confond la pensée , revêtu de naturelle simplicité ,
un je ne sais quoi de surnaturel
cette coupe douce qui ne bouge
faite pour durer éternellement
mercredi 16 mai 2012
Le plein calme des blés un chant mélèze de rivière
le délié des plaines les rousseurs dénouées
l' habit bluet des barbeaux farouches
les sillons de châtaignes doigts épais
les lits de roses pâlies sur le jardin marqueterie mordorée
nonchaloir de parfums
le froissé des ponceaux aux yeux épépinés sur les bandeaux d'été
des châles renard sur le phyllade du lavoir
peines émoussées des espaliers de sons
tessitures émouvantes
des étendues de fragrances d'âmes et corps
saison des soleils infusés
je vais à la lucarne d'automne
au parc bleu des rouges enfantins
respirer les cadavres encore frais
des parfums éphémères
le délié des plaines les rousseurs dénouées
l' habit bluet des barbeaux farouches
les sillons de châtaignes doigts épais
les lits de roses pâlies sur le jardin marqueterie mordorée
nonchaloir de parfums
le froissé des ponceaux aux yeux épépinés sur les bandeaux d'été
des châles renard sur le phyllade du lavoir
peines émoussées des espaliers de sons
tessitures émouvantes
des étendues de fragrances d'âmes et corps
saison des soleils infusés
je vais à la lucarne d'automne
au parc bleu des rouges enfantins
respirer les cadavres encore frais
des parfums éphémères
lundi 14 mai 2012
N'effrayez pas les étoiles
elles en savent bien assez sur nous,
la nuit une forêt de grues métalliques oscille , cliquette ,
je pourrais presque les confondre
de grands oiseaux aux ailes coupées
nacelles de rouille de bistre et d'acier
N'effrayez pas les oiseaux
à trois heure d'été ils éveillent le cadran des plaines
à trois heure d'hiver
les draps d'encre du ciel , marine d'air ,
la sombreur de la mer velours nègre grisé
un essor blanc entrouvre les yeux des têtes d'ébène
Les étoiles pâlissent
coulissante pelisse rouge des cieux
l'oiseau aimé et beau
vol fou d'aronde du point de l'aube
ce chant très doux plus fluide que tout autre
élevant la température de l'eau , cette accélération du sang
De l'arbre sous la fenêtre
les oiseaux où le matin vient les voler ,
je sens les voiles de soleil se gonfler
j'entends au port claquer le vent
lever les ancres , jaillir le souffle des évents ,
les criées orangées des macareux aux îles , la falaise ,
l'océan
elles en savent bien assez sur nous,
la nuit une forêt de grues métalliques oscille , cliquette ,
je pourrais presque les confondre
de grands oiseaux aux ailes coupées
nacelles de rouille de bistre et d'acier
N'effrayez pas les oiseaux
à trois heure d'été ils éveillent le cadran des plaines
à trois heure d'hiver
les draps d'encre du ciel , marine d'air ,
la sombreur de la mer velours nègre grisé
un essor blanc entrouvre les yeux des têtes d'ébène
Les étoiles pâlissent
coulissante pelisse rouge des cieux
l'oiseau aimé et beau
vol fou d'aronde du point de l'aube
ce chant très doux plus fluide que tout autre
élevant la température de l'eau , cette accélération du sang
De l'arbre sous la fenêtre
les oiseaux où le matin vient les voler ,
je sens les voiles de soleil se gonfler
j'entends au port claquer le vent
lever les ancres , jaillir le souffle des évents ,
les criées orangées des macareux aux îles , la falaise ,
l'océan
dimanche 13 mai 2012
Jardin
Début de l'été
la cueillette au jardin fruits perchés
fioles plantureuses éclat de joues dodues
sieste de paille sous le cerisier parasol de feuilles
la pierre tiédie du seuil dans la fraîcheur du soir
respiration des nuages
l'herbe exhale ses verdeurs
une petite araignée du jardin
pique tes cheveux ballet rouge minutieux voltigeur
un merle puis deux puis trois
la ramille sursaute pétulants diablotins
s'en burlent de cerises à notre nez
tu bouges un peu distrait par les gourmands frondeurs
ta main glisse du fauteuil
tes doigts abandonnés dans les tréflières
Nouche s'étire une musaraigne détale sous le vieux mur de pierres
la cueillette au jardin fruits perchés
fioles plantureuses éclat de joues dodues
sieste de paille sous le cerisier parasol de feuilles
la pierre tiédie du seuil dans la fraîcheur du soir
respiration des nuages
l'herbe exhale ses verdeurs
une petite araignée du jardin
pique tes cheveux ballet rouge minutieux voltigeur
un merle puis deux puis trois
la ramille sursaute pétulants diablotins
s'en burlent de cerises à notre nez
tu bouges un peu distrait par les gourmands frondeurs
ta main glisse du fauteuil
tes doigts abandonnés dans les tréflières
Nouche s'étire une musaraigne détale sous le vieux mur de pierres
samedi 12 mai 2012
J'habite une petite ville sans grand attrait,
j'habite le passage des trains,
un peu fauchée, un peu rêveuse sur le rail,
je vis avec un poisson algonquin, qui connaît l'heure
des horaires des chemins de fer,
mais nous ne prenons jamais le train
le train nous en avons un autre , le nôtre,
une confiance jamais démentie ,
nous connaissons l'heure des exils et celle du nez en l'air , le grand déséquilibre ,
la rolls-royce ici est un corbillard,
elle passe entre les mains et les bras de gominés blonds hâbleurs et grossiers,
mais vous ne pouvez savoir , vous savez ,
une fleur au coeur, nous connaissons tous deux l'ignoble
nous ne nous disons jamais rien de tout à fait vrai
tout à fait faux, à peu de mots,
au passage des trains, un coin à moi, un coin à lui, un bout de pluie,
au bout pendant ce temps là, les paradis gagnent en hiver,
nous ne sommes pas tout à fait devenus sots
pour ignorer la misère ,les batailles pour survivre,
les abandons, les trahisons,la mort , les chagrins, les impuissances,
les lâchetés, les discours, les façades lisses,
dans nos châteaux la pluie donne ce qu'il faut donner,
parfois nous en avons eu plein les mains, puisque nous y sommes,
de la salive dans un verre ,
un château oui un château où nous dansons avec les mots,
une grande respiration,
des routes volubiles sur une fenêtre qui écume tous les enchantements
toutes les vérités
toutes les hypocrisies
toutes les imbécillités,
une fenêtre achemine toutes les silhouettes dans la nuit,
j'habite une ville sans grand attrait ,
je l'aime , une ville disent- ils " sinistrée ",
je l'aime , non pas parce qu'elle est sinistrée ,
bien que les autorités s'appliquent à y faire pousser une forêt de grues métalliques
la nuit je pourrais presque les confondre avec de grands oiseaux aux ailes coupées,
le jour la nuit vrai
je vois pousser toutes ces antennes , dans les rues, sur les toits ,
les fumées du net où tout est brouillé,
pour tout dire , pas grand chose,
et pour tout net même sous la forme d'un cafard, je ne reviendrais pas,
un sourire ,
pour tout dire rien n'est jamais aussi sûr que le hasard,
tous les poisons les miens ne riment pas,
grand père me manque
Nise me manque ,
je les pleure ,et cependant tous les deux ils sont là , ils ne reviendront pas ,
je les perds chaque jour
ce que c'est d'aimer grand -père
ce que c'est de vivre ,
un éclaircissement , les étoiles en savent bien assez sur nous ,
n'allons pas les effrayer de nos fadaises,
ce peu dont nous pouvons sourire,
je laisse les hommes " penser ",
je laisse la rumeur courir,
je laisse la rumeur clapoter ,
je laisse les juges suspecter,
je laisse le muguet pourrir,
vous vouliez , vous ne vouliez pas , vous voilà servi ,
je pourrais presque dire
n'habite pas à l'adresse indiquée,
je pourrais presque dire comment et pourquoi
je pourrais presque dire,
l'enfant, la mort s'est allongée dans son lit ,
je n'habite plus à l'adresse indiquée,
vous voulez appuyer sur les mots , appuyez, je suis partie,
vous voulez les prendre, prenez,
ce monde là est crevé d'incohérence , de bons mots , de têtes à claquer ,
j'écris , je dis la mort en face dans la sueur du soleil sur les visages creusés de douleur,
écrire alors attendez vous à toutes les médiocrités du monde y compris les vôtres , les nôtres, y compris les miennes,
je parle de la beauté des femmes
je parle de la beauté des hommes
ce sera selon la médiocrité
de la beauté du monde ,
je sur le papier , je, puisque vous êtes si sûr,
faire semblant d'exister ? Puisque vous êtes si sûr de vous ,
exister , permettez moi de garder cela pour moi,
voudriez compter les morts avec moi?
Tous ceux que j'ai accompagné, laver, panser, tout le pus, la merde, les crachats ,
ces corps que nous brisons en les touchant d'un regard , à peine effleurés ils supplient l'immobilité, ils supplient de les aimer , ils supplient de les abandonner
ces mains qui ouvrent les fenêtres un soir d'été , je leur ai donné mes mains mes doigts ma voix ma bouche
ces abandonnés du monde,
ces alliances oubliées,
ces pieds ces dos rongés de plaies
ces papiers d'arménie que nous brûlons au pied de leur lits,
voulez vous cela?
Aimez -vous les flatulences ?
Est-ce que le monde existe
oui je l'ai vu
je l'ai tenu
un enfant mort dans mes bras
est-ce que je fus abandonnée dans un silence, oui je le fus , j'ai charmé les serpents , ouvert les greniers,
toutes les têtes à épouiller,
voulez vous les comptes rendus de la morgue, les tables d'autopsie, les rapports conférenciers,
les écorchés, les recroquevillés, les grimaces , les petites farces emplumées, les bons gros à boire de l'eau de javel ,
les idées les valeurs la morale
la fraternité le respect la dignité
voulez vous tout cela ,
la vie comptez la dessus , mangez vous le nombril , baguez vous les chapeaux ,
mais j'ai déjà trop appuyé
et peut être rien de cela ne fut dit,
j'ai déjà beaucoup trop tardé ,
nous avons l'algonquin et moi ,
un dîner qui nous attend,
le temps change le vent monte , les alliances sont brisées,
errantes étoiles à l'aube des mémoires ,
dans les rides de leurs mains un baiser de Mozart , une fugue de Bach , les roses de Manet, les jardins de Monet , les poires de Satie, Debussy les enfants, Ravel les jeux d'eau , les pierres , les fleurs , les oiseaux , les étoiles , la mer , les hommes les femmes , les femmes les hommes , Matisse , Cézanne , Bonnard , Paris Venise Rome , les uns invitant les autres , Poésie , Musique Peinture , des mains de chair d'os d'âme , musique le sentiment qui me réconcilie avec le monde , seul monde à tant de continents , seul continent à tant d'îles , île seule pour oiseaux de fratrie , seule fratrie qui me réconcilie avec le monde , tout ce qui est le monde , nos dérisoires voix , nos pas fleuris dans les jardins d'hiver
j'habite le passage des trains,
un peu fauchée, un peu rêveuse sur le rail,
je vis avec un poisson algonquin, qui connaît l'heure
des horaires des chemins de fer,
mais nous ne prenons jamais le train
le train nous en avons un autre , le nôtre,
une confiance jamais démentie ,
nous connaissons l'heure des exils et celle du nez en l'air , le grand déséquilibre ,
la rolls-royce ici est un corbillard,
elle passe entre les mains et les bras de gominés blonds hâbleurs et grossiers,
mais vous ne pouvez savoir , vous savez ,
une fleur au coeur, nous connaissons tous deux l'ignoble
nous ne nous disons jamais rien de tout à fait vrai
tout à fait faux, à peu de mots,
au passage des trains, un coin à moi, un coin à lui, un bout de pluie,
au bout pendant ce temps là, les paradis gagnent en hiver,
nous ne sommes pas tout à fait devenus sots
pour ignorer la misère ,les batailles pour survivre,
les abandons, les trahisons,la mort , les chagrins, les impuissances,
les lâchetés, les discours, les façades lisses,
dans nos châteaux la pluie donne ce qu'il faut donner,
parfois nous en avons eu plein les mains, puisque nous y sommes,
de la salive dans un verre ,
un château oui un château où nous dansons avec les mots,
une grande respiration,
des routes volubiles sur une fenêtre qui écume tous les enchantements
toutes les vérités
toutes les hypocrisies
toutes les imbécillités,
une fenêtre achemine toutes les silhouettes dans la nuit,
j'habite une ville sans grand attrait ,
je l'aime , une ville disent- ils " sinistrée ",
je l'aime , non pas parce qu'elle est sinistrée ,
bien que les autorités s'appliquent à y faire pousser une forêt de grues métalliques
la nuit je pourrais presque les confondre avec de grands oiseaux aux ailes coupées,
le jour la nuit vrai
je vois pousser toutes ces antennes , dans les rues, sur les toits ,
les fumées du net où tout est brouillé,
pour tout dire , pas grand chose,
et pour tout net même sous la forme d'un cafard, je ne reviendrais pas,
un sourire ,
pour tout dire rien n'est jamais aussi sûr que le hasard,
tous les poisons les miens ne riment pas,
grand père me manque
Nise me manque ,
je les pleure ,et cependant tous les deux ils sont là , ils ne reviendront pas ,
je les perds chaque jour
ce que c'est d'aimer grand -père
ce que c'est de vivre ,
un éclaircissement , les étoiles en savent bien assez sur nous ,
n'allons pas les effrayer de nos fadaises,
ce peu dont nous pouvons sourire,
je laisse les hommes " penser ",
je laisse la rumeur courir,
je laisse la rumeur clapoter ,
je laisse les juges suspecter,
je laisse le muguet pourrir,
vous vouliez , vous ne vouliez pas , vous voilà servi ,
je pourrais presque dire
n'habite pas à l'adresse indiquée,
je pourrais presque dire comment et pourquoi
je pourrais presque dire,
l'enfant, la mort s'est allongée dans son lit ,
je n'habite plus à l'adresse indiquée,
vous voulez appuyer sur les mots , appuyez, je suis partie,
vous voulez les prendre, prenez,
ce monde là est crevé d'incohérence , de bons mots , de têtes à claquer ,
j'écris , je dis la mort en face dans la sueur du soleil sur les visages creusés de douleur,
écrire alors attendez vous à toutes les médiocrités du monde y compris les vôtres , les nôtres, y compris les miennes,
je parle de la beauté des femmes
je parle de la beauté des hommes
ce sera selon la médiocrité
de la beauté du monde ,
je sur le papier , je, puisque vous êtes si sûr,
faire semblant d'exister ? Puisque vous êtes si sûr de vous ,
exister , permettez moi de garder cela pour moi,
voudriez compter les morts avec moi?
Tous ceux que j'ai accompagné, laver, panser, tout le pus, la merde, les crachats ,
ces corps que nous brisons en les touchant d'un regard , à peine effleurés ils supplient l'immobilité, ils supplient de les aimer , ils supplient de les abandonner
ces mains qui ouvrent les fenêtres un soir d'été , je leur ai donné mes mains mes doigts ma voix ma bouche
ces abandonnés du monde,
ces alliances oubliées,
ces pieds ces dos rongés de plaies
ces papiers d'arménie que nous brûlons au pied de leur lits,
voulez vous cela?
Aimez -vous les flatulences ?
Est-ce que le monde existe
oui je l'ai vu
je l'ai tenu
un enfant mort dans mes bras
est-ce que je fus abandonnée dans un silence, oui je le fus , j'ai charmé les serpents , ouvert les greniers,
toutes les têtes à épouiller,
voulez vous les comptes rendus de la morgue, les tables d'autopsie, les rapports conférenciers,
les écorchés, les recroquevillés, les grimaces , les petites farces emplumées, les bons gros à boire de l'eau de javel ,
les idées les valeurs la morale
la fraternité le respect la dignité
voulez vous tout cela ,
la vie comptez la dessus , mangez vous le nombril , baguez vous les chapeaux ,
mais j'ai déjà trop appuyé
et peut être rien de cela ne fut dit,
j'ai déjà beaucoup trop tardé ,
nous avons l'algonquin et moi ,
un dîner qui nous attend,
le temps change le vent monte , les alliances sont brisées,
errantes étoiles à l'aube des mémoires ,
dans les rides de leurs mains un baiser de Mozart , une fugue de Bach , les roses de Manet, les jardins de Monet , les poires de Satie, Debussy les enfants, Ravel les jeux d'eau , les pierres , les fleurs , les oiseaux , les étoiles , la mer , les hommes les femmes , les femmes les hommes , Matisse , Cézanne , Bonnard , Paris Venise Rome , les uns invitant les autres , Poésie , Musique Peinture , des mains de chair d'os d'âme , musique le sentiment qui me réconcilie avec le monde , seul monde à tant de continents , seul continent à tant d'îles , île seule pour oiseaux de fratrie , seule fratrie qui me réconcilie avec le monde , tout ce qui est le monde , nos dérisoires voix , nos pas fleuris dans les jardins d'hiver
jeudi 10 mai 2012
mardi 8 mai 2012
Lorsque j'étais une enfant de
promenade, inquiète des veillées, silencieuse et grave, et
d'intérieurs insensés, chanteuse d'opéra sans professeur , je taillais
dans le décor ,enfant de couloir, enfant de fenêtre , tout y passait, je voyais passer le monde, des hommes en chapeaux des femmes en manteaux , le cheval , la carriole , ma tête en retrait toute entière dans l'observation.
Je suis arrivée
à l'angle des yeux,
au coeur de la bouche,
dans le cri de la gorge ,
dans la tourmente
abandonnée en silence
les doigts en boule et coups de poing,
les nuits courtes et dures des dortoirs humides et poisseux ,
les trolls tapageurs et capricieux et leurs bonds prodigieux
sur le dos de la montagne bleue,
le sommeil léger , la grande respiration
et ses risées de sueurs d'étoiles ,ventre de pigeons blancs frissonnant,
le vent froid et l'hiver souche de chemin qui arrime ses caravelles
aux barreaux d'acier des lits blancs,
les ogres tapis sous la terre , en secret au fond des trous de taupe,
les loups gris sous le manteau des chênes , muets et invisibles,
les plumes d'indien accrochées à la cime verte des sapins
qui virevoltent, au bout des cordes ,
des pendus de couleur , et cheveux , scalps , tout frais du jour,
les cachettes des chats sous la paille piquante ,
les nids de pluie et de soleil au regard du passant sur les fesses du ciel,
les paniers de rotin tressés, à terre,
à sécher sous la langue de l'été,
les jonquilles tendres , le pétale qui éclate, je bois
la chair de la violette écrasée entre les doigts trop serrés,
le frisson du matin, sous la peau rebelle , la chair de l'aube
et le halo mourant de la lune blême,
le cliquetis du trousseau de clés,
métal au goût amer
qui ouvre la salle du réfectoire,
la vague descendante et sonore de la cavalcade
sur les marches de pierre, marée de pieds , de jambes et bousculades,
le bol de lait caillé immobile et songeur
où nage une baleine près de l'iceberg ensoleillé,
des visages vifs et cruels qui deviennent des ombres,
le jaillissement du Martin-pêcheur d'une tombe endormie , sous les herbes folles, une tortue géante aux écailles de sable, des humus de neige et de mauves tapissant les alcôves de larmes,
et dès que les yeux aveugles s'ouvrent
en dedans et en dehors du monde , la braise le feu ,
des cortèges interminables de mots, ronds , pointus , griffes , cercles,
seuls , pluriels, divisibles, charnus, nus , vêtus de plumes ,
syllabes qu'aucune flèche ne traverse, indivisibles de sagesse et de folie,
indivisibles de l'eau et de la flamme,
le silence et la voix qui s'enroulent à l'arbre, l'humus, aux tapis doux des princesses,
marche la forêt, celle qui descend l'escalier, la nuit reposoir,
traverse l'immense voûte glacée , se couche sur les hiboux fleurs céruléennes
branches de lanternes pourpres, cité d'aube ,
une arrivée de toujours où ailleurs n'est jamais nulle part,
ailleurs est ici ,
une fenêtre de pierre creusée dans la pierre
la peau de l'herbe sur la langue
Je suis arrivée
à l'angle des yeux,
au coeur de la bouche,
dans le cri de la gorge ,
dans la tourmente
abandonnée en silence
les doigts en boule et coups de poing,
les nuits courtes et dures des dortoirs humides et poisseux ,
les trolls tapageurs et capricieux et leurs bonds prodigieux
sur le dos de la montagne bleue,
le sommeil léger , la grande respiration
et ses risées de sueurs d'étoiles ,ventre de pigeons blancs frissonnant,
le vent froid et l'hiver souche de chemin qui arrime ses caravelles
aux barreaux d'acier des lits blancs,
les ogres tapis sous la terre , en secret au fond des trous de taupe,
les loups gris sous le manteau des chênes , muets et invisibles,
les plumes d'indien accrochées à la cime verte des sapins
qui virevoltent, au bout des cordes ,
des pendus de couleur , et cheveux , scalps , tout frais du jour,
les cachettes des chats sous la paille piquante ,
les nids de pluie et de soleil au regard du passant sur les fesses du ciel,
les paniers de rotin tressés, à terre,
à sécher sous la langue de l'été,
les jonquilles tendres , le pétale qui éclate, je bois
la chair de la violette écrasée entre les doigts trop serrés,
le frisson du matin, sous la peau rebelle , la chair de l'aube
et le halo mourant de la lune blême,
le cliquetis du trousseau de clés,
métal au goût amer
qui ouvre la salle du réfectoire,
la vague descendante et sonore de la cavalcade
sur les marches de pierre, marée de pieds , de jambes et bousculades,
le bol de lait caillé immobile et songeur
où nage une baleine près de l'iceberg ensoleillé,
des visages vifs et cruels qui deviennent des ombres,
le jaillissement du Martin-pêcheur d'une tombe endormie , sous les herbes folles, une tortue géante aux écailles de sable, des humus de neige et de mauves tapissant les alcôves de larmes,
et dès que les yeux aveugles s'ouvrent
en dedans et en dehors du monde , la braise le feu ,
des cortèges interminables de mots, ronds , pointus , griffes , cercles,
seuls , pluriels, divisibles, charnus, nus , vêtus de plumes ,
syllabes qu'aucune flèche ne traverse, indivisibles de sagesse et de folie,
indivisibles de l'eau et de la flamme,
le silence et la voix qui s'enroulent à l'arbre, l'humus, aux tapis doux des princesses,
marche la forêt, celle qui descend l'escalier, la nuit reposoir,
traverse l'immense voûte glacée , se couche sur les hiboux fleurs céruléennes
branches de lanternes pourpres, cité d'aube ,
une arrivée de toujours où ailleurs n'est jamais nulle part,
ailleurs est ici ,
une fenêtre de pierre creusée dans la pierre
la peau de l'herbe sur la langue
l'oreille et la bouche constituées au près de l'arbre
aussi près que le je et le nous s'embrassent
comme on tient la parole levée dans un silence
un silence embrasé
un feu qui ne brûle plus ne brûle pas
n'aveugle plus n'aveugle pas,
éclaire,
relief de lumière, l'ombre est douce, une phrase inachevée
et nous nous voyons en entier, le je des pluriels,
le nous des rires et des pleurs,
de partout les collines en mouvement, avalanche lente,
corps précieux regards courbés de larmes
vigoureux et fiévreux , paisibles les chats s'endorment aux pieds des oiseaux.
Creuser creuser la terre jusqu'au sang
sourire au premier jour de la nuit
la dernière nuit du premier jour
une brèche ouverte à la chair de nos poitrines
le fleuve bat .
Nous sommes vivant
vivant nous sommes et serons , ainsi le temps du lieu.
Les mots sont couchés sur l'herbe
des ruisseaux de rires,
ils sont perdus dans l'herbe
il nous faut les retrouver,
parole , il nous faut la chercher.
aussi près que le je et le nous s'embrassent
comme on tient la parole levée dans un silence
un silence embrasé
un feu qui ne brûle plus ne brûle pas
n'aveugle plus n'aveugle pas,
éclaire,
relief de lumière, l'ombre est douce, une phrase inachevée
et nous nous voyons en entier, le je des pluriels,
le nous des rires et des pleurs,
de partout les collines en mouvement, avalanche lente,
corps précieux regards courbés de larmes
vigoureux et fiévreux , paisibles les chats s'endorment aux pieds des oiseaux.
Creuser creuser la terre jusqu'au sang
sourire au premier jour de la nuit
la dernière nuit du premier jour
une brèche ouverte à la chair de nos poitrines
le fleuve bat .
Nous sommes vivant
vivant nous sommes et serons , ainsi le temps du lieu.
Les mots sont couchés sur l'herbe
des ruisseaux de rires,
ils sont perdus dans l'herbe
il nous faut les retrouver,
parole , il nous faut la chercher.
lundi 7 mai 2012
La prairie parle avec les pierres
les murtins ouvrent leurs fenêtres,
les épeires brodent les robes de centauréa
sur les haies circulaires les sanguines
bruissantes colorées les abeilles tournent leurs ombrelles,
le lézard en frac aux oeillets bistre de manchettes
frappe les trois coups sur le ventre du serpent à sonnette ,
un bouton d'or joue de la trompette ,
un bâton d'anis étire le mascara aux cils du poisson
un escargot s'est perdu dans le labyrinthe de sa calèche ,
une famille carabes violons calamistre les bourgeons
le phasme invisible tisse les fils de rosée
dans les cheveux des demoiselles bleues de feu,
sur les marbres d'eaux
le soleil s'égaie d'un doux sentiment
les murtins ouvrent leurs fenêtres,
les épeires brodent les robes de centauréa
sur les haies circulaires les sanguines
bruissantes colorées les abeilles tournent leurs ombrelles,
le lézard en frac aux oeillets bistre de manchettes
frappe les trois coups sur le ventre du serpent à sonnette ,
un bouton d'or joue de la trompette ,
un bâton d'anis étire le mascara aux cils du poisson
un escargot s'est perdu dans le labyrinthe de sa calèche ,
une famille carabes violons calamistre les bourgeons
le phasme invisible tisse les fils de rosée
dans les cheveux des demoiselles bleues de feu,
sur les marbres d'eaux
le soleil s'égaie d'un doux sentiment
dimanche 6 mai 2012
jeudi 3 mai 2012
Je ne sais pourquoi
l'encre sèche si vite,
ni pourquoi certain soir, si triste,
tant de fois un secret tenu, une joie qui craque
je lève la tête
je soulève les yeux
l'après midi est bleue
le soleil majuscule
brûle les rues ouvertes à ma rêverie d'ombre
mais la feuille est déserte
et quelquefois il pleut
le monde bouge, tremble,
vacille et vit à l'instant qui se tait
Il pleut
des arbalètes de soie grise
des moustaches de chat
des cils de souris
il pleut sur ma tête
dans la poche du vent
partout sur la ville
sur les nuques
sur les grilles du parc
sur les places
un rassemblement de pigeons sous le kiosque à musique
j'aime la pluie
dans les encriers de la rivière
trois accents circonflexes
je pense aux hirondelles
à leurs tempes blanchies
qui frôlent le silence
dans la soirée montante
je pense au sac de sable tiède sur le banc
à la grève
aux fines grives ondées dans les fougères abyssales
la nuit venue macule la page ,
un homme passe une cloche dans la tête,
le pont clopine , la luette oscille
la cloche penche tombe,
la nuit l'absorbe , fleuve bronze ,
trois notes tubulaires cuivre
trois poches de poissons noires fondent
La lumière des réverbères patine
le ciel ventre doux d'orque glisse rousses des éponges,
gorge de buis dulciane, songes d'anémones ,
tuyaux d'orgue symphonie d'hippocampes
artémias clampe, déclampe, basson d'érable
jeu d'anches , l'océan sonne
Le fantôme octave la bouteille,
sceau de mer rouge, trille de liège
un poisson vert, syrinx jabot de pan,
assis tous deux en osier rocking chair,
débonnaires, le vin converse gouleyant,
nous buvons un verre sur un mérou smocks
Je suis le pont qui a disparu
qui marche
l'éléphant qui balance ses oreilles sur une flûte de champagne
dans la joie du chat en bottines sur le toit
à l'aube sur une liane de roses , parle à la souris du soleil,
un roi de bohème à l'oeil de cristal
une pousse de gueule de loup entre deux détachements de roche
qui boit le vin de lit du crépuscule dormant sur la bouche du ciel
un sac de sable sur le banc
des pépins de pluie
je ne sais pourquoi
l'encre sèche si vite
ni pourquoi certain soir ,
je soulève les yeux
l'après midi est bleue
le soleil majuscule
brûle les rues ouvertes à ma rêverie d'ombre ,
mais la feuille est déserte
et quelquefois il pleut
lundi 23 avril 2012
Un nid de brindilles
une plume rouge
un arbre
une flûte aux lignes de l'écorce
un serpent d'or au sable de la colline
un désert noir fleurit
un battement de coeur
stridulation des cordes de l'aube
la paume du ruisseau radieux
la lumière marche avec l'arbre
au pas des caravanes
le vent chante dans les yeux du ciel
gémit dans le bruissement des feuilles
un recueil sur les palmes des nervures
nos mains harpées de ruissellement
girandoles de soleil
une plume rouge
un arbre
une flûte aux lignes de l'écorce
un serpent d'or au sable de la colline
un désert noir fleurit
un battement de coeur
stridulation des cordes de l'aube
la paume du ruisseau radieux
la lumière marche avec l'arbre
au pas des caravanes
le vent chante dans les yeux du ciel
gémit dans le bruissement des feuilles
un recueil sur les palmes des nervures
nos mains harpées de ruissellement
girandoles de soleil
dimanche 22 avril 2012
jeudi 19 avril 2012
samedi 14 avril 2012
L'oiseau s'est baigné dans les mimosas
il a éternué ,
le mot libre , le libre mot
tous les papillons ont éclaté de rire
le grand aux ailes noires et sa bouche plissée d'ombre
le blanc qui songeait sur la quenouille
celui des étangs paresseux aux trompettes du muguet
le sautillant des bancs de bois
le charbonnier en jaquette rouge
le grand soleil de feu dans la nuit
un doigt sur les lèvres de l'aube
quartier d'orange la table où je mange
quartier de pluie
quartier de nuages
quartier de terre
quartier d'eau
les poissons le o de l'oiseau
les oiseaux le e des voltiges d'eaux
la pluie n'est pas triste
les chevelures rousses du vieux parc
aux arbres offrent le soir
sur les courbes d'une phrase
je me voyage
je m'y habite
le pinson un géant dans une minuscule boîte
tout petit bec sur le grand cou du fleuve
les milliers d'oiseaux l'ont traversés
samedi 7 avril 2012
mercredi 4 avril 2012
dimanche 1 avril 2012
Les hommes sont cupides plus il y a de morts plus ils en veulent , Louise tu n'as jamais rien dit , il me reste ton prénom , Nise tu n'as jamais rien dit, il me reste ton prénom, ma douce petite préserve toi du monde , les louanges et les médisances d'un panier à l'autre ,l'air est devenu irrespirable, nauséabond, et lorsque la mort devient prioritaire, urgente , obligatoire , organisée,et jamais au hasard ,sociétés répressives, celles qui cultivent brutalités, malveillances, jalousies, menaces et vengeances perverses, elles s'insinuent partout , les rues , les portes, les boîtes aux lettres, le visage, la façon de marcher, je ne peux pas même pas appeler cela la mort ,cela serait si raisonnable , le grand silence qui abat
samedi 31 mars 2012
vendredi 30 mars 2012
Ce que je suis , je le suis dans les petites choses ,et s'il me venait l'idée saugrenue d'en faire de grandes je serais la première à me moquer et à me mordre de ma première dent , les grandes choses de l'enfance sont les petites du présent , si belles qu'elles ne tiennent pas dans ma main , mais les autres très occupés à dresser des autels à creuser des fosses, à faire des comptes.
Quand je rentre dans mon tableau , les corps les visages, les fleurs les voix les chants les couleurs , les objets , tout ce que je vois j'entends sens touche , tout cela s'y trouve , tout est cela , tout est beau, bon , un vase dans lequel je peux vivre et mourir sans m'inquiéter de quoi que ce soit d'autre , l'illusion m'y apporte , l'illusion m'y séjourne , l'illusion m'emporte , l'illusion me ramène sur la rive,
l'illusion ou le rêve prends corps, un pays intérieur, sous la feuille une violette pas encore ouverte , dans quelques heures ou quelques jours elle s'ouvrira, elle dansera dans la spirale du temps , elle chantera cristal une bohème de forêt, elle jouera toutes griffes rentrées avec un chat noir en fleurs , pas de querelle, pas de domination, pas d'épuisement , et si l'on dit de moi que je suis ,ceci cela , cela et ceci ne m'atteignent pas , donc je n'en parle pas .
Elle s'ouvre elle ouvre elle danse andante elle chante elle joue , un pays intérieur qui rejoint un autre pays intérieur où rien ne se déchire, des papillons vibrants dans l'oeil du cyclone
Quand je rentre dans mon tableau , les corps les visages, les fleurs les voix les chants les couleurs , les objets , tout ce que je vois j'entends sens touche , tout cela s'y trouve , tout est cela , tout est beau, bon , un vase dans lequel je peux vivre et mourir sans m'inquiéter de quoi que ce soit d'autre , l'illusion m'y apporte , l'illusion m'y séjourne , l'illusion m'emporte , l'illusion me ramène sur la rive,
l'illusion ou le rêve prends corps, un pays intérieur, sous la feuille une violette pas encore ouverte , dans quelques heures ou quelques jours elle s'ouvrira, elle dansera dans la spirale du temps , elle chantera cristal une bohème de forêt, elle jouera toutes griffes rentrées avec un chat noir en fleurs , pas de querelle, pas de domination, pas d'épuisement , et si l'on dit de moi que je suis ,ceci cela , cela et ceci ne m'atteignent pas , donc je n'en parle pas .
Elle s'ouvre elle ouvre elle danse andante elle chante elle joue , un pays intérieur qui rejoint un autre pays intérieur où rien ne se déchire, des papillons vibrants dans l'oeil du cyclone
mardi 20 mars 2012
Lac
C'est le soir
les couleurs sont des nappes
ivoire et lait autour du ponton
perles de nacre sous l'oeil du soleil
qui perce la trouée de l'arbre rond,
des liqueurs d'émeraude
des flacons d'ambre où se fondent
des pupilles noires ,
la douceur de la terre
et le chant de l'air
me donnent mon nom,
un sourire fertile
une note claire
un feu d'eau,
c'est le vent qui grave la colline
de plumes d'horizon ,
c'est l'éclat d'un passage silencieux
d'un voyage bleu au bras d'une jonquille
la douce heure d'un soir sur mes bras qui s'incline
un éclat de paix qui chemine .
les couleurs sont des nappes
ivoire et lait autour du ponton
perles de nacre sous l'oeil du soleil
qui perce la trouée de l'arbre rond,
des liqueurs d'émeraude
des flacons d'ambre où se fondent
des pupilles noires ,
la douceur de la terre
et le chant de l'air
me donnent mon nom,
un sourire fertile
une note claire
un feu d'eau,
c'est le vent qui grave la colline
de plumes d'horizon ,
c'est l'éclat d'un passage silencieux
d'un voyage bleu au bras d'une jonquille
la douce heure d'un soir sur mes bras qui s'incline
un éclat de paix qui chemine .
mardi 13 mars 2012
jeudi 8 mars 2012
Petit matin délictueux
Des étoupes en bouquets la bacôve se fraie un passage dans les brumes du marais
le crapaud creuse et gonfle son coffre grave
il chante a capella sous la voûte du saule pleurant ses cheveux jaunes
il tape la terre talons pieds pointes ,
un canard s'essouffle sur la rive ,
couché dédale sinueux où les roseaux pêchent la saillie du soleil graciles sanguines d'eau,
houles de roselières valse verte
des viviers de flûtes d'insectes
des bois noyés
les buissons épineux baies aux cils pruinés de feu
les arbres dragons géants sommeilleux
des damiers de prés amortis de tourbe et de mousses charnues
des boucles d'épis argentés,
des rubans, des fils de graines
des triangles de pourpier
des aiguilles de libellule piquent l'onde endormie dans son long col d'aube
une douce amertume de sel et de résine vient bercer ma tête
la mer talons pieds pointes frappe la terre
un ciel chancelant une barque abandonnée
un dé de miel sur la feuille d'embruns ,
la matinée était déjà haute en lumière , sans me presser, dans la rue longue un enfant chante dans le berceau d'un rêve , il remonte la rue où la ville a disparu
le crapaud creuse et gonfle son coffre grave
il chante a capella sous la voûte du saule pleurant ses cheveux jaunes
il tape la terre talons pieds pointes ,
un canard s'essouffle sur la rive ,
couché dédale sinueux où les roseaux pêchent la saillie du soleil graciles sanguines d'eau,
houles de roselières valse verte
des viviers de flûtes d'insectes
des bois noyés
les buissons épineux baies aux cils pruinés de feu
les arbres dragons géants sommeilleux
des damiers de prés amortis de tourbe et de mousses charnues
des boucles d'épis argentés,
des rubans, des fils de graines
des triangles de pourpier
des aiguilles de libellule piquent l'onde endormie dans son long col d'aube
une douce amertume de sel et de résine vient bercer ma tête
la mer talons pieds pointes frappe la terre
un ciel chancelant une barque abandonnée
un dé de miel sur la feuille d'embruns ,
la matinée était déjà haute en lumière , sans me presser, dans la rue longue un enfant chante dans le berceau d'un rêve , il remonte la rue où la ville a disparu
mercredi 7 mars 2012
vendredi 2 mars 2012
mercredi 29 février 2012
crépuscule
De tortueuses argiles descendent de la colline , un dahlia en jets sur les sombres verts, rivière d'orpiment cordes basalte plissées , chuintement , l'eau glisse sur le silex anguleux , le ruisseau palpite dans les limons bruns , petites gorges béantes plus je m'éloigne plus elles sont lacs noirs , plus je m'approche elles sont pleines et ruisselantes grisées de bleu, étrange beauté qui n'est pas un mot , devenue chair une joie profonde , le ruisseau arraché de la terre et de la nuit pour rejaillir perles ,la chair d'un oiseau tout chaud qui pique le doigt avec son bec et s'envole de la main, de l'arbre , une larme sillonnant les rides du visage, je n'ai pas peur , je n'ai pas froid , la brise douce des feuilles, mon coeur n'est pas dissimulé , il est là dans votre main
mardi 28 février 2012
mardi 21 février 2012
dimanche 19 février 2012
monsieur Reboulot et madame Reboulot
Tout a été dévoyé , tout a été déchiré atrocement , la frénésie du pouvoir , les outrances , l'amour , l'aveugle avait les yeux révulsés et faisait tourbillonner sa canne blanche au dessus de sa tête , il harcelait le noir le blanc les couleurs , il harcelait la lumière que cela soit, je vais te trouver disait il , sa voix semblait le tonnerre, je t'entends respirer , je vais te trouver , fouillis fouillis, il cognait les murs , abattait les forêts et derrière toute sa famille criait nous allons te trouver nous t'entendons respirer , il poursuivait sa grande quête , des moulinets de vent qu'il encornait , il soufflait fort je vais te punir je suis la vérité, il a fait quelques pas puis il est tombé , toute sa bibliothèque sur lui s'est écroulée , puis encore en gémissant , je vais te trouver , je t'entends respirer,
vendredi 17 février 2012
Personne ne demande d'où je viens où je vais
personne ne me demande
je ne suis pas à l'ordre
vous n'êtes pas aux miens,
ma bouche aura parfois la voix du mensonge
ma bouche sourira impénétrable
ma bouche s'ouvrira sur une soie de poire
la rencontre du regard qui regarde un autre regard
regard pénétrant, l'intimité pénétrante d'un masque,
s'appliquant par touches à le révéler
est sans doute une des plus belles choses au monde,
la touche c'est quelques minutes dans une rue où tout bouge et se fixe,
qui donne et offre l'éternité,
le peintre à sa palette immobile
le musicien à ses notes immobile
le poète immobile à ses lettres masquées où les oiseaux de passage s'envolent et s'enflamment
Je suis en terre dérisoire
je suis en terre en mer poésie,
pour vu , qu'ils passent sans nous voir ,
nous portons des masques
pourvu le dérisoire pourvu mon amant pourvu d'un jour l'autre qu'ils sachent
la feuille blanche et noire la couleur la poésie au corps de l'amour
le sac est vide la neige est bleue je m'efface,
nous ne nous sommes rien dit , je flâne en feuilletant les bouches
je pagine le fleuve
je fume une maladie rare
l'herbe du soleil le coeur battement
cela nous emporte illuminés ivres
un baiser
personne ne me demande
je ne suis pas à l'ordre
vous n'êtes pas aux miens,
ma bouche aura parfois la voix du mensonge
ma bouche sourira impénétrable
ma bouche s'ouvrira sur une soie de poire
la rencontre du regard qui regarde un autre regard
regard pénétrant, l'intimité pénétrante d'un masque,
s'appliquant par touches à le révéler
est sans doute une des plus belles choses au monde,
la touche c'est quelques minutes dans une rue où tout bouge et se fixe,
qui donne et offre l'éternité,
le peintre à sa palette immobile
le musicien à ses notes immobile
le poète immobile à ses lettres masquées où les oiseaux de passage s'envolent et s'enflamment
Je suis en terre dérisoire
je suis en terre en mer poésie,
pour vu , qu'ils passent sans nous voir ,
nous portons des masques
pourvu le dérisoire pourvu mon amant pourvu d'un jour l'autre qu'ils sachent
la feuille blanche et noire la couleur la poésie au corps de l'amour
le sac est vide la neige est bleue je m'efface,
nous ne nous sommes rien dit , je flâne en feuilletant les bouches
je pagine le fleuve
je fume une maladie rare
l'herbe du soleil le coeur battement
cela nous emporte illuminés ivres
un baiser
Le sang léger
Je ne suis pas une marionnette, sans pour autant dire que je ne l'ai pas été à des moments et à d'autres , je suis restée modeste , et je ne trouve rien à en dire puisque c'est ce que je suis, j'ai des failles , je les connais un peu plus qu'avant, le ventre et la tête de nos ancêtres ont pourvu pour ce temps, et décider ce qui est vanité ou pas , n'est pas de mon ressort, et personne ne nous apprend à vivre et à mourir, et je crois modestement qu'ils ont essayé pour eux- même tous les poisons possibles et impossibles les hommes et qu'ils sont morts pour les vraies et les fausses raisons qui nous amènent à apprendre à réfléchir pour soi , ils sont morts un petit trou dans la poitrine,et s'échappent du livre , d'une illusion, d'une maison , d'une main aimée , d'un portrait que nous aurions voulu leur faire définitifs , ils sont morts et se sont échappés d'un livre .C'est ici que nous sommes seuls et demeurons seuls et accompagnés de tels instants, de telles fois , de telles émotions , de tels imprévisibles, de tels amours , de telles impulsions , telles sensations, de tant de faiblesse et de force que nous ne serions démêler de ce que fut leur vie, ils se sont accomplis , ils sont morts le sang léger , je mourrais et de ce que nous savons nous pouvons présager de ce seul avenir.
Porter des masques pour ne pas se confondre , un baiser n'est ce pas là le seul masque et tous les autres que nous portons, portons les longtemps sans réserve et sans contrainte sans alourdir le monde en se perchant sur les épaules des autres , on ne voit pas plus loin , on pèse.
Certains comportements et autres concrets ajoutés au concret , quelle dureté , sont contraignants , et poussent la faiblesse jusqu'à l'insulte rajouter l'insulte , la contrainte à la contrainte, il n'en est pas question , l'escalade, je n'y céderais pas, encore une fois , si j'y ai cédé parfois c'était un mauvais jeu de cartes, un mauvais bourreau , un mauvais vin , une piquette de complot, un mauvais sang et de mauvaises nuits, , je suis , à la plume , au flocon , à la fugue , seule dans mon placard , de grâce que l'insulte ne se mêle pas des ombres.
Porter des masques pour ne pas se confondre , un baiser n'est ce pas là le seul masque et tous les autres que nous portons, portons les longtemps sans réserve et sans contrainte sans alourdir le monde en se perchant sur les épaules des autres , on ne voit pas plus loin , on pèse.
Certains comportements et autres concrets ajoutés au concret , quelle dureté , sont contraignants , et poussent la faiblesse jusqu'à l'insulte rajouter l'insulte , la contrainte à la contrainte, il n'en est pas question , l'escalade, je n'y céderais pas, encore une fois , si j'y ai cédé parfois c'était un mauvais jeu de cartes, un mauvais bourreau , un mauvais vin , une piquette de complot, un mauvais sang et de mauvaises nuits, , je suis , à la plume , au flocon , à la fugue , seule dans mon placard , de grâce que l'insulte ne se mêle pas des ombres.
jeudi 16 février 2012
No Limit
le poste, attention période de grand froid vous êtes en hiver ,
attention tout le monde meurt en ce moment,
les sans domicile fixe sont priés de rester chez eux
éteignez les chauffages,
ouvrez les fenêtres pour aérer
groupez vous autour du poste de garde
puis une corde autour du cou pendez vous en tombant de votre radiateur si cela par malheur ne suffisait pas,
ouvrez le gaz,
des hauts parleurs continuellement attractaient , tractaient concentraient divisaient multipliaient , diluaient , comptaient les morts, enfumaient, je t'en soustrais deux en douce et je t'en rajoute trois, je suis bilingue
attention tout le monde meurt en ce moment,
les sans domicile fixe sont priés de rester chez eux
éteignez les chauffages,
ouvrez les fenêtres pour aérer
groupez vous autour du poste de garde
puis une corde autour du cou pendez vous en tombant de votre radiateur si cela par malheur ne suffisait pas,
ouvrez le gaz,
des hauts parleurs continuellement attractaient , tractaient concentraient divisaient multipliaient , diluaient , comptaient les morts, enfumaient, je t'en soustrais deux en douce et je t'en rajoute trois, je suis bilingue
Forum de l'entrepreneur social
Cinq euros onze de l'heure par prisonnier , programme de communication avec l'extérieur, installation organisation de centrale téléphonique pour vendre portes fenêtres chariot élévateur ascenseur
échafaudage cric en tout genre
Le bouillon de minuit , dressage des pauvres, dressage des morts , redressage et puis quoi encore
Cinq euros onze de l'heure par prisonnier , programme de communication avec l'extérieur, installation organisation de centrale téléphonique pour vendre portes fenêtres chariot élévateur ascenseur
échafaudage cric en tout genre
Le bouillon de minuit , dressage des pauvres, dressage des morts , redressage et puis quoi encore
lundi 13 février 2012
dimanche 12 février 2012
vendredi 10 février 2012
jeudi 9 février 2012
lundi 6 février 2012
dimanche 5 février 2012
Cette petite ombre que je suis
me suis sans cesse
elle s'allonge et se rétrécit
la terre tourne
un ballet de clarté
des nocturnes
Anna a posé le livre sur ses genoux
nous ne savons pas si nous conversons si nous rêvons
si nous écrivons
ce poteau
ce pilier qui tient le mur la chambre la maison le monde,
je fixe un point là tout en bas ,
jusqu'à ce qu'il disparaisse et je m'endors ,
je sais alors que ce point c'est le mien en toute chose
et toute chose est ce point qui n'est pas le mien
que tout ceci est provisoire ,
ce nocturne champ d'étoile
une nuit s'offre
et la mer de lune à soleil
une belle journée au parc , des toupies de feu , d'espace,
tournant tournant amants
un baiser
me suis sans cesse
elle s'allonge et se rétrécit
la terre tourne
un ballet de clarté
des nocturnes
Anna a posé le livre sur ses genoux
nous ne savons pas si nous conversons si nous rêvons
si nous écrivons
ce poteau
ce pilier qui tient le mur la chambre la maison le monde,
je fixe un point là tout en bas ,
jusqu'à ce qu'il disparaisse et je m'endors ,
je sais alors que ce point c'est le mien en toute chose
et toute chose est ce point qui n'est pas le mien
que tout ceci est provisoire ,
ce nocturne champ d'étoile
une nuit s'offre
et la mer de lune à soleil
une belle journée au parc , des toupies de feu , d'espace,
tournant tournant amants
un baiser
dimanche 29 janvier 2012
Valse
Entendre la mer bercer mugir murmurer
baigner les visages aux nuages voyageant hors du temps.
Toujours trop tôt et trop tard
où est parti le printemps,
printemps le sablier aux grains d'or
printemps douce violence,
grande violence ,
charmants petits becs rouge crocus sur la robe de neige,
la fleur pousse sans bruit , les fruits sont éclatants
la feuille craque et se déroule dans le vert
palmes légères
les bouquets de pivoines dans la chambre
le lilas dolent sur la lucarne du grenier
qu'un rire tout à coup vient saisir sur le gisement clair de l'après midi
versent les mauves vifs sur le soir épanoui
des touffeurs de mimosas nocturnes
fiole véronèse buissons de cheveux
des parfums de miel et de sel
des ruissellements de poissons
les tilleuls couvent les tiédeurs boules de chat dans les bourgeons ,
mousse d'orge dans les bocks
Jean ouvre son cartable
nos pieds nus sur le plancher pour enjamber la nuit
les yeux ouverts un bouquet sur la fenêtre de l'enfer
un bouquet sur le visage
comme porter la misère
porter la beauté
du jaune du bleu du rouge du noir
luxuriance de l'aube pâle
comme nos visages
un oiseau un arbre la mer une terre,
j'aurais pu faire plus
humble coeur
des copeaux de papier jetés à l'eau et délébiles
des mines de crayon sur le feu des promenades
des battements de coeur sur les vieillies poitrines
des plages au parfum d'églantine
de l'eau et de la terre sous les pieds ,
ils me disaient au petit matin vide de larmes et vides de paroles
lèves le poing et cries notre douleur de vivre et de mourir,
vos chagrins ont ouvert des fenêtres,
je n'ai rien fait de cela ,j'ai parlé des roses
de ce vertige étroit entre la mort et la vie
la mer
ces largesses de sable
ils sont quelque part perdus comme moi
sur le bord de la bouche une morsure douce d'enfant
le sang des fleurs sur l'aube où l'air bleuté chante à leur tombeau,
une enfant au bord de la mer
un nuage qui passe
un miroir dans un café
une bourrasque
un présent habité
tout ce qui est arrivé
tout ce qui n'est pas arrivé
parce que demain ne dure pas
une ville merveilleuse où j'étais venue
ces belles portes ruines de silence
les volets fermés d'une maison où les enfants s'amusent dans la rue
cette mer qui leur parle à l'oreille
l'aube qui pousse sur la nuit
et son visage dans l'air sur la pierre frôlant l'herbe du soleil
telle fois tel son torsades d'émeraude
chant de pluie de cailloux remontée du fleuve
vol d'orphies
une ville où je suis dans ses parfums vifs
de la chair crue du temps sur les murs
une brise fraîche de la gorge soufflée sablé gris un ventre de verre
les yeux de silice dans le feu des vins mélodieux
filet d'or sur la bouche
la lagune inspire le crépuscule roux coupe de fruits
taffetas noir
expire l'aube doux froissement d'amaryllis sous la brume
roulis nuageux où fuse un rubis
Autant, je me contente de la mer
de sa grâce de sa violence de son indifférence
de sa cruauté de son chant de sa beauté de son calme apparent,
de ses abîmes de ses colères et de ses débordements,
de ses pièges et de ses couleurs
de ses aubes libres où tout se dénoue autour de mon cou
où tout se trouve et se perd ,
jusqu'à ses démences ses rages et ses délires obsédants,
ses tons ses talents et ses perfidies ,
ses huiles, ses écumes et ses heurts,
l'aube qui pousse sur la nuit
son visage sur la terre sur la pierre dans les veines du bois
frôlant l'herbe du soleil
l'odeur de sa chair de sa peau
je la porte dans mes os
d'aussi loin que je ne peux dire,
l'odeur de sa peau dans la mienne
ses écorces d'algues qui n'ont plus de parfum
séchées tannées d'après midi immobiles
un grand esclavage auquel je consens
qu'elle me tue si elle le désire mais en douceur
Cette petite ombre que je suis
me suis sans cesse
elle s'allonge et se rétrécit,
une confiance , une menace,
une complice , la terre tourne
un ballet de clarté
des nocturnes d'étoiles
Anna a posé le livre sur ses genoux,
nous ne savons pas si nous conversons, si nous rêvons,
si nous écrivons,
tu vois ce poteau
ce pilier qui tient le mur la chambre la maison le monde,
je fixe un point là tout en bas ,
jusqu'à ce qu'il disparaisse et je m'endors ,
je sais alors que ce point c'est le mien en toute chose
et toute chose est ce point qui n'est pas le mien
que tout ceci est provisoire ,
ces nocturnes chant d'astres radieux
une nuit s'offre
et la mer de lune à soleil
une belle journée au parc , des toupies de feu ,
d'espace voluptueux
tournant tournant volutes amants
baigner les visages aux nuages voyageant hors du temps.
Toujours trop tôt et trop tard
où est parti le printemps,
printemps le sablier aux grains d'or
printemps douce violence,
grande violence ,
charmants petits becs rouge crocus sur la robe de neige,
la fleur pousse sans bruit , les fruits sont éclatants
la feuille craque et se déroule dans le vert
palmes légères
les bouquets de pivoines dans la chambre
le lilas dolent sur la lucarne du grenier
qu'un rire tout à coup vient saisir sur le gisement clair de l'après midi
versent les mauves vifs sur le soir épanoui
des touffeurs de mimosas nocturnes
fiole véronèse buissons de cheveux
des parfums de miel et de sel
des ruissellements de poissons
les tilleuls couvent les tiédeurs boules de chat dans les bourgeons ,
mousse d'orge dans les bocks
Jean ouvre son cartable
nos pieds nus sur le plancher pour enjamber la nuit
les yeux ouverts un bouquet sur la fenêtre de l'enfer
un bouquet sur le visage
comme porter la misère
porter la beauté
du jaune du bleu du rouge du noir
luxuriance de l'aube pâle
comme nos visages
un oiseau un arbre la mer une terre,
j'aurais pu faire plus
humble coeur
des copeaux de papier jetés à l'eau et délébiles
des mines de crayon sur le feu des promenades
des battements de coeur sur les vieillies poitrines
des plages au parfum d'églantine
de l'eau et de la terre sous les pieds ,
ils me disaient au petit matin vide de larmes et vides de paroles
lèves le poing et cries notre douleur de vivre et de mourir,
vos chagrins ont ouvert des fenêtres,
je n'ai rien fait de cela ,j'ai parlé des roses
de ce vertige étroit entre la mort et la vie
la mer
ces largesses de sable
ils sont quelque part perdus comme moi
sur le bord de la bouche une morsure douce d'enfant
le sang des fleurs sur l'aube où l'air bleuté chante à leur tombeau,
une enfant au bord de la mer
un nuage qui passe
un miroir dans un café
une bourrasque
un présent habité
tout ce qui est arrivé
tout ce qui n'est pas arrivé
parce que demain ne dure pas
une ville merveilleuse où j'étais venue
ces belles portes ruines de silence
les volets fermés d'une maison où les enfants s'amusent dans la rue
cette mer qui leur parle à l'oreille
l'aube qui pousse sur la nuit
et son visage dans l'air sur la pierre frôlant l'herbe du soleil
telle fois tel son torsades d'émeraude
chant de pluie de cailloux remontée du fleuve
vol d'orphies
une ville où je suis dans ses parfums vifs
de la chair crue du temps sur les murs
une brise fraîche de la gorge soufflée sablé gris un ventre de verre
les yeux de silice dans le feu des vins mélodieux
filet d'or sur la bouche
la lagune inspire le crépuscule roux coupe de fruits
taffetas noir
expire l'aube doux froissement d'amaryllis sous la brume
roulis nuageux où fuse un rubis
Autant, je me contente de la mer
de sa grâce de sa violence de son indifférence
de sa cruauté de son chant de sa beauté de son calme apparent,
de ses abîmes de ses colères et de ses débordements,
de ses pièges et de ses couleurs
de ses aubes libres où tout se dénoue autour de mon cou
où tout se trouve et se perd ,
jusqu'à ses démences ses rages et ses délires obsédants,
ses tons ses talents et ses perfidies ,
ses huiles, ses écumes et ses heurts,
l'aube qui pousse sur la nuit
son visage sur la terre sur la pierre dans les veines du bois
frôlant l'herbe du soleil
l'odeur de sa chair de sa peau
je la porte dans mes os
d'aussi loin que je ne peux dire,
l'odeur de sa peau dans la mienne
ses écorces d'algues qui n'ont plus de parfum
séchées tannées d'après midi immobiles
un grand esclavage auquel je consens
qu'elle me tue si elle le désire mais en douceur
Cette petite ombre que je suis
me suis sans cesse
elle s'allonge et se rétrécit,
une confiance , une menace,
une complice , la terre tourne
un ballet de clarté
des nocturnes d'étoiles
Anna a posé le livre sur ses genoux,
nous ne savons pas si nous conversons, si nous rêvons,
si nous écrivons,
tu vois ce poteau
ce pilier qui tient le mur la chambre la maison le monde,
je fixe un point là tout en bas ,
jusqu'à ce qu'il disparaisse et je m'endors ,
je sais alors que ce point c'est le mien en toute chose
et toute chose est ce point qui n'est pas le mien
que tout ceci est provisoire ,
ces nocturnes chant d'astres radieux
une nuit s'offre
et la mer de lune à soleil
une belle journée au parc , des toupies de feu ,
d'espace voluptueux
tournant tournant volutes amants
vendredi 27 janvier 2012
mardi 24 janvier 2012
Locus
cette nuit
je t'ai aperçu dans ton sommeil
et ton sommeil parlait de toi,
ton visage était méconnaissable
pas de pose pas de faux- semblant
tu dormais simplement,
tu ressemblais à ces nouveaux nés,
les traits rabougris,
un vieux pruneau ,
quelque chose d'inconnu rentré en toi ,
inaccessible,
ce matin je ne te dirais rien,
tu serais fâché de mon indiscrétion
mais je n'ai pas sommeil ,
alors je songe
que nous soyons aussi idiots fait du bien,
alors je songe à la fugue
passé la frontière du costume des traductions tout à fait inutiles
l'âme et le corps ensembles dans un sommeil volubile et muet,
le sentiment étrange de cette distance d'où naissait mon trouble
qu'il me semblait t'avoir touché de si près,
passé la frontière
te toucher de si près ,
la vérité était absente
et je t'aimais cette nuit plus que toute autre nuit
je t'ai aperçu dans ton sommeil
et ton sommeil parlait de toi,
ton visage était méconnaissable
pas de pose pas de faux- semblant
tu dormais simplement,
tu ressemblais à ces nouveaux nés,
les traits rabougris,
un vieux pruneau ,
quelque chose d'inconnu rentré en toi ,
inaccessible,
ce matin je ne te dirais rien,
tu serais fâché de mon indiscrétion
mais je n'ai pas sommeil ,
alors je songe
que nous soyons aussi idiots fait du bien,
alors je songe à la fugue
passé la frontière du costume des traductions tout à fait inutiles
l'âme et le corps ensembles dans un sommeil volubile et muet,
le sentiment étrange de cette distance d'où naissait mon trouble
qu'il me semblait t'avoir touché de si près,
passé la frontière
te toucher de si près ,
la vérité était absente
et je t'aimais cette nuit plus que toute autre nuit
samedi 21 janvier 2012
vendredi 20 janvier 2012
mardi 17 janvier 2012
Hérisson
Les arbres les oiseaux la mer
sont les témoins calmes et discrets d'une vie ordinaire,
sans astuces ni trafic ,
la mer,
de lent et long reflux son retrait rejoint le ciel d'un trait ,
le trait s'enfle , une bouche gourmande,
elle remonte sa grande langue jusqu'aux dunes,
des criées de becs des lissées de plumes,
des ventées douces d'herbe , des fraîcheurs vives de sable , des glissements d'heure,
d'ici tous les classements semblent un peu dérisoires,
théories ont peu de sens à ce regard ,
l'hiver prend son temps , un sacre au delà des recherches,
à la dérive du hasard ,
née ici ou là-bas peu importe
le coeur y est pour de bon ,
tout va de soi ,
derrière les volets clos , la pénombre s'arrondit aux flammes
la neige sur le toit , pointes de dentelle
l'air est immobile et silencieux
les oiseaux sont couchés quelque part
intacte innocence glacée où le monde furieux s'écroule sans un bruit
sont les témoins calmes et discrets d'une vie ordinaire,
sans astuces ni trafic ,
la mer,
de lent et long reflux son retrait rejoint le ciel d'un trait ,
le trait s'enfle , une bouche gourmande,
elle remonte sa grande langue jusqu'aux dunes,
des criées de becs des lissées de plumes,
des ventées douces d'herbe , des fraîcheurs vives de sable , des glissements d'heure,
d'ici tous les classements semblent un peu dérisoires,
théories ont peu de sens à ce regard ,
l'hiver prend son temps , un sacre au delà des recherches,
à la dérive du hasard ,
née ici ou là-bas peu importe
le coeur y est pour de bon ,
tout va de soi ,
derrière les volets clos , la pénombre s'arrondit aux flammes
la neige sur le toit , pointes de dentelle
l'air est immobile et silencieux
les oiseaux sont couchés quelque part
intacte innocence glacée où le monde furieux s'écroule sans un bruit
lundi 16 janvier 2012
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