Tiens il pleut

Tiens il pleut
Tiens il pleut

dimanche 19 décembre 2010

Patience mon coeur
patience mon coeur
sous le kiosque à musique
grand merci pour l'existence de ces fleurs 
ces voix rouge de ciel
ces eaux givrées d'haleine de silence
ces chairs qui mûrissent au vol d'abeille
ces plaines où s'ancrent les mers
ces ports d'arrivée encriers des âmes hémophiles
patience ces gorges où s'ébouriffent les oiseaux d'aube
brindilles dans les racines profondes
la nuque au flocon bleu.
Paris glisse et valse sur la Seine
lents des escaliers de cuivre descendent au jardin
esquissés au fusain brun
miroitent des baisers d'aras à l'oasis blanche,
le fleuve chante ses îles de truites et la cité est magnifique
.

vendredi 17 décembre 2010

                                                 Chère Louise ,

Je suis trop spontanée , cela me fait  faire des malices, je ne devrais pas ôter mon chapeau , laisser les rêves dans les cheveux ,porter les aubes, patience de plaine dans le ventre de l'été dans les villes , le chapeau sur l'oreille, une escarpe en pente douce, une porte entrouverte sur l'océan  capé sans fortune, de poissons de mâts et d'horizon, remontant les cols du fleuve, bruissant de voyelles et de consonnes , des vocables de houle , des flûtes d'hippocampes, des étraves de solens cliquetant sur le dos des vagues, les coupant finement , pages en pages , déliées autant la brise feuilleter les arbres d'eaux .

jeudi 16 décembre 2010

L'imaginaire
l'enfance
le seul monde qui est
reste
lorsque tout a fui en avant.
Quand à tout écrire sur le présent et l'avenir,
l'imaginaire est le seul monde qui est encore à découvrir.

Tous les monstres
 toutes les beautés
toutes les merveilles y sont
tout y est
sauf le travail très heureusement
et la morale du travail et de la fourmi.

Très heureusement il n'y a pas que les cigales qui chantent,
quelquefois elles crient , absurde brouhaha de mine,
très heureusement ce qui n'est pas à aimer s'oublie,
malheureusement un roman  peut être pire que la réalité décrite au microscope, auquel cas cela ne serait pas un roman , mais un rapport  administratif aux services de l'institution.
L'impudeur  le sarcasme la raillerie font ,
faire la victime,
faire son deuil,
faire le travail.
Jamais Louise , jamais Louise , nos conversations sont douces, tout cet argent de faillite qu'il nous faut avaler sans broncher.
Je ne donne pas chère de ma peau car vivre et écrire, c'est la foi et la folie .Tout ce qui n'existe pas existe, attendons le livre, le roman, la poésie et cela vient un soir , un merveilleux soir de surprise qui ne se referme pas , ne meurt jamais.
Le merveilleux, le bon usage  de la promenade, les pieds des mots accompagnent, ils semblent être fait pour cela.

mardi 14 décembre 2010

Mi à quatre heures, j'archine eune bonne tartine,
  à  ch'theure du corbillard ,
l'estafette,
savez -vous ce qui rend la vie ?
J'archine eune bonne tartine I bot un d'mi.
 






.

dimanche 12 décembre 2010

Quelquefois nous verrons le soleil tomber lentement à la mer
un oiseau foudroyé de sang de liqueurs et de roses
manger ces pâleurs de poitrines
ce pays que je n'ai  pas quitté.

De ces orages qui éclatent
que rien ne laisse prévenir
de ces nuages écarlates
qui battent au cou des fleurs de pluie. 

Marcher et descendre la dune
serait déjà t'étreindre sur mon coeur.

vendredi 10 décembre 2010

J'aime les chats
ils ont de l'oreille, de l'esprit ,
ils entendent ce que l'on ne dit pas.
Ils mordent dans le cou les parfums de bouches
ils caressent  les bras avec leur gorge
des feuillages d'aube qui traversent l'air
aux queues des cerfs volants
des mots de voyage sur les toits
des trois pattes râpeux de langue
des coques ventrues de blés de chaume aux yeux pointus
le nez dans la meule effarouchant les plaines mûres
des lucarnes ouvertes à voile pers levant les oiseaux
roucoulades fantasques
aux lents ensoleillements de griffes
broches broderies orientales
amarantes lapant les lunes rousses
damas d'été fleurissant sous le souffle de la fugue
oreilles aiguisées fin silex
feux immobiles fumeurs de mystères
veilleurs
chapeaux sur les têtes des femmes
pattes sur les épaules
veilleurs des cités à lire.
Toutes les villes sont des femmes
toutes les nuits des larmes de la mer
tous les crépuscules les danses dans les mains du soleil couchant.

dimanche 5 décembre 2010

Je veux tes bottes me dit l'inconnu ,
je ne les ai plus
un chien les a dévoré ,
je veux tes pieds alors ,
je ne les ai plus
ils sont partis dans le ventre du chien ,
je veux ce chien ,
le chien est mort de peur
terrorisé par un chat immortel ,
donne-moi ce chat ,
ce chat est mort je l'ai tué.

Que fais -tu ici à cette nuit si profonde au bord de l'eau ,
une fourmi noire
sous un caillou noir
à la nuit noire,
j'aime le cheveu au mitan de la spire de l'eau ,
fin un passage libre
le pavillon de l'oreille de la rose,
un château dont personne ne voit plus la moindre tour,

vendredi 3 décembre 2010

                        Chère Louise,


Un vide où je plonge étrangère
un pressentiment où je connaîtrais sans connaître
c'est étrange éclair qui me bascule
il me semble être à l'envers
et pourtant à l'endroit,
ce lieu d'éclair sans paroles et sans mots
sans ombre et sans lumière
une pleine d'âme et de chair
connaître sans se connaître
ce que je n'attends pas .

ce que d'autres me disent sur l'amour


j'écoute mais n'entends pas

leurs bouches se déforment



je me suis séparée et n'en souffre pas.

Rien absolument rien que cela.

Lorsque nous apercevons une étoile filante
n'a-t - elle  pas filé depuis si longtemps
des brisées d'un temps d'ailleurs
une trace qui nous laisse à ce temps mort.

Envahissement à la nuit calme de l'improbable baiser
et pourquoi et sur qui ma tête se penche dévoilant sa nuque ,
une vie avancée .

samedi 27 novembre 2010

Chère Louise.

Je ne possède pas cette volonté farouche de tout expliquer , de réduire le corps du langage et de l'amour  à une étude scientifique  , intellectuelle, théorique , politique , tic tic,  mâchoire posée sur table encerclée de bistouris, de roulettes, de tubes d'aspiration de la salive.
Je ne possède rien , je suis venue à toi , me suis laissée envahir , il n'est question ni de regrets, ni d'explication d' expédition punitive ,ni de scrupules, ni de frustration, ni d'intelligence ,il est question du corps du langage dont je suis devenue l'esclave.
La poussière n'est rien, juste l'idée que l'on se fait sur un passé et un avenir , dont finalement je n'ai rien à faire, rien à faire de l'époque, rien à faire des dérangements intestinaux, rien à faire de la libération , rien à faire avec les fouets, les chiens , les chats, les os, panneaux publicitaires,  et toute autre considération objective, post, pré , horaire de trains, exactitude, fruits dans le panier ou pas, Louise tu débordes de ce cadre trop petit, les fleurs débordent du cadre , le vase le peintre qui l'encercle.
La poésie déborde et encercle , je te chéris Louise et je t'envahis , ce point d'arrivée où le langage trouve son corps.
Aucune réponse  n'est exacte , je ne suis pas exacte , tracer le cercle de l'envahissement retirer tous ces mots  et les laisser venir, ne tracer rien et la musique arrive, sur ses deux jambes , et quand cela tourne dans ma tête,  je danse.
Émerveillement de la première aube , du premier crépuscule , la mort tenue par la main , les portes qui claquent dans le couloir.
Il n'y a pas de décor pour cela, pas de photo , que la mémoire et l'amour , et la mémoire n'a pas de scrupules.
Là cette folie  qui mène en prison sans barreaux, ces tendres oisivetés dont aucun dividende ne sonne en cahier.
Lâcher la barre de votre porte-documents, car j'ai mauvais caractère.

vendredi 26 novembre 2010

Bons baisers de Berline en voyage.







Au mois de novembre 2010, un préfet de police , porte-documents en mains , prit une mesure des plus insolites.
Il avait remarqué que de plus en plus les promeneurs s'embrassaient goulûment et longuement sur les trottoirs de sa belle capitale.
Or , deux promeneurs qui s'arrêtent pour s'embrasser occasionnent des "   embouteillages    "  de piétons , et cela ralentit le déplacement de ceux qui sont pressés ou qui n'ont personne à embrasser.
Afin de remédier à cette grave entrave à la liberté de se hâter en ville, le préfet ordonne à ses agents de sévir en utilisant un chronomètre.
Si l'embrassade s'éternisait, ils avaient le devoir de verbaliser les contrevenants.
Il est cocasse d'imaginer la scène; le pandore , son chrono à la main, un oeil sur l'aiguille et l'autre dans l 'oeil de ses futurs victimes , prêt à intervenir pour mettre un terme à ces comportements délictueux.
Ce qui est dommage , c'est que nous ne savons pas de combien de temps les baisers disposaient avant de se faire coller  un papillon.
Le 26 du même mois fut décrété , prosaïquement ,  "  Deuxième journée d'industrialisation   "  .
Feu patate , c'est ainsi le phrasé des casernes aux abois.
L'ombre  de plomb du jugement , l'ombre lourde dressée sur tout ce qui vit.

jeudi 25 novembre 2010

Soir de neige.

Bourrasques
un saule qui perd ses plumes de canard
sur le trottoir valsent les nez dans les écharpes
nos mains se tiennent aux feux des âtres
la neige qui se met à pleurer et à rire
sans penser sans mourir ni courir
l'hiver le temps passe
escarpins vernis noirs
costumes de bains des oiseaux
bergamasques
coeurs de grenache
doigts de mélisse dans les laines de mousse du soir
vins doux au tourbillon des masques ,
en nous approchant un peu plus
nous pourrions voir les traces du bonheur dans le trait de couleur,
un passage dans la bourrasque.




.

mardi 23 novembre 2010

Aucun cri
un sifflement de plume

une chaussure
un corbeau
un orange de la mer

un point de lune
un point de fenêtre
un point d'angle

une rue chargée de pas    soleils noirs
écume de lave
un profond oubli
profonde mémoire
suis-je venue ici
les détails  immenses se réverbèrent dans l'oeil du cheval frémissant de douleur.

lundi 22 novembre 2010

Par la fenêtre , je vois des choses si belles,
les yeux mangent la figure.
Tes yeux de loup gris aux nuages d'or.

Dehors la forêt de glace brisée d'opaline aux étriers
j'ignore pourquoi ni comment
de ces rencontres qui s'abattent
une immensité de ciel dans un grand champ
les yeux qui mangent la figure
les nuages qui  pâturent  au soleil
ce silence qui monte aux arbres la bouche bleue.

Barbara

dimanche 21 novembre 2010

Si c'est écrit trop petit, c'est que vous lisez trop gros.


                                     

samedi 20 novembre 2010

je suis toujours surprise par la nuit
je ne l'attends pas et elle arrive
surgie comme un adieu
un oripeau de jours à la barre à mine
un oripeau soulevé avec grâce et candeur
un adieu magnifique qui bégaie ses premiers mots d'amour
un coucher qui tombe avec le soleil 
un lever vers ces paroles  surgies de la nuit.

vendredi 19 novembre 2010

La valse

Et vous
qu'est-ce que vous  diriez  si  de vampire vous étiez traité ?

Je ne traite pas
Je ne dis rien
Je traite le sujet
je me mets en mouvement
je vous invite  à valser
j'ouvre la bouche
et vous plante les deux canines dans le cou.

Commence par la mort
finis par un baiser.

Trois petits tours et puis s'en vont.






mercredi 17 novembre 2010

Corps délicat
ma terre la terre
une ligne d'abstraction
sous la neige
un méplat  d'horizon
calme orage de flocons,
plus haut
le passage du visage impassible tourné sur le secret.
Une douce blessure de pluie,
le pilon broie les pierres
les robes respirent dans un silence de mains,
le pilon écrase les grains
le canal sent la marne foncée d'émeraude,
coeur de pierre,
les  serpentines nagent au soir d'une barque
une lanterne oscille fumant doucement l'ocre
toque aux quais  portes et diagonales noires


Et les villes passent dans le sillage étain  du fleuve
    pont de turban
       fléau de blés sous les arbres
           essaims parmi les carrares    
               calicot nacarat sur les lèvres
                  faïences de teint pâle
                      sabots de barque au pavé biset bleu
                         ovale tourné au souffle
                              pleur à l'oreille.

mardi 16 novembre 2010

Violoncelle,

Archet, toron de cheveux dénoués de sueurs étoilées
 frotte l'érable le buis l'ébène
hélices de bois roux
barque à tête de serpent
trous d'or et d'acajou
fuseau horaire
cello d'araire.

Chair de poire
eau du verger
ventre chaud de lézard
pieds tisons piqués en terre
bosquets d'yeuses où niche le petit cheval
octant aux heures inégales,
horlorangeries  l'autre hiver , vin de Nordais .

Des façons  barbares
aux écumes des navires
brûlent les champs boréales,
veilloir d'étoupes de briquet
brûlot de bois  îles blanches  feuilles de pluie
l'autre hiver ,corail astrolabe, fleur de Nordais,
chambre d'ombre où  s'épellent les pivoines.

dimanche 14 novembre 2010

La fugue.




Quand le gun  est posé sur la table
je prends le manche de la guitare
je libère le percuteur
il fait froid à pierre fendre
et le chien l'os dans la gueule
la maison est à vendre.
Emportez tout  n'emportez rien,
et ne fermez la gueule à personne.
Entendre ce qu'on n'entend pas  autre chose, autre temps.

whap whap digue lou whap whap

Avishai Cohen.






samedi 13 novembre 2010

Hiver.

Ils attendent la guerre
et moi j'attends l'hiver
que les troupeaux descendent à la nuit
la lune et le soleil intimement liés
un bâton de pluie de diamant sous la terre
dans les roches profondes de la nuit
caché par l'ombre
le ciel se penche
le ciel se brosse sur l'ocre
je baisse la tête
il n'est point nuit
il n'est point peur
il est lumière dans l'empan de la main sur le ciel , il est lumière,
il se contente de la mer qui se brise à son oreille
tout près de la grande verrière
les naufrages témoignage fragile des navires qui voguèrent
dans la ville bâton de pluie .

vendredi 12 novembre 2010

Léo ferré chante Aragon / Tu n'en reviendras pas /




Grand -père de l'autre côté de la ligne , sur la ligne,  pouce broyé dans sa dentelle laissée à l'atelier, de la dentelle , laissé son Hélène , serrés, séparés ,  les bras tombés au bout de la route là -bas .
Grand-père n'intéresse personne et c'est bien comme ça, ligne de fuite.
C'est temps  , le temps de vivre, le temps d'aimer, le temps de croire, le temps de mourir.
Le fil et le balancier, un valseur, il a bercé mon enfance, et ce qu'il n'a pas dit , un grand avantage de n'en avoir rien fait, rien utilisé, m'apprendre à danser la valse , faire voler les assiettes d'épinard, faire parler les fourchettes sous la salve, il y a  ceux qui ne veulent pas savoir ,il y a les circuits touristiques mémoriels, couronnes de fleurs ou cueillettes, la guerre c'est exotique, ça dépayse, ceux qui savent et sont morts, ceux qui vivent , et mourront  aussi sur un fil .



vendredi 12 novembre

Erich Maria Remarque

Erich Maria Remarque

Ecrivain allemand

[Littérature étrangère]
Né à Osnabrück le 22 juin 1898
Décédé à Locarno, Suisse le 25 septembre 1970












Biographie d'Erich Maria Remarque
Incorporé en 1916 et envoyé au front, Erich Maria Remarque revient un an plus tard, blessé aux mains ce qui le fait renoncer à une carrière de musicien pour laquelle il aspirait. Après avoir donné des cours en école primaire, il écrit quelques comptes rendus pour un journal. En 1920, il publie son premier livre 'La baraque de rêve' qui passera inaperçu. Mais c'est neuf ans plus tard, avec son roman 'A l'ouest rien de nouveau', que sa carrière débute vraiment. Il sera alors pris pour cible par les nazis qui l'accusent d'affaiblir le moral de la nation allemande dans ses écrits. En 1933, ses livres sont d'ailleurs brûlés à Berlin et interdits dans les bibliothèques. Il quitte alors l'Europe, car la Gestapo veut l'arrêter, pour New York, d'où il critique plus tard la nouvelle république de Weimar, faite selon lui de personnes mêlées de trop près aux crimes nazis. Avec sa nationalité américaine, il rentre en Suisse en 1947 et écrit de nombreux romans comme 'L' obélisque noir' ou 'Un temps pour vivre, un temps pour mourir'. C'est à partir de 1963 que la presse allemande reconnaît l'importance de son oeuvre.


«La raison est donnée à l’homme pour lui faire reconnaître qu’elle ne sert à rien.»
[ Erich Maria Remarque ] - Le ciel n’a pas de préférés

«La tolérance est la fille du doute.»
[ Erich Maria Remarque ] - Arc de triomphe

«Ne perds jamais ton ignorance, tu ne pourras pas la remplacer.»
[ Erich Maria Remarque ] - Extrait d’une Interview - 1946

jeudi 11 novembre 2010

Géographie histoire mathématiques
Je croyais que l'équateur avait pour capitale l'équation
La constellation du voyage à une inconnue

Livre
Toujours hors sujet pour la restitution et la contraction de texte
hors paraître et hors parution hors concours

Mathématiques
Je crois encore que l'équation est la capitale de l'équateur
L'inconnue une belle femme sur une terrasse trigonométrique
Que la physique quantique est un chant ,"  le cantique des cantiques  "
Les logarithmes un futur groupe de jazz
La théorie des ensembles le chantre de la poétique amoureuse

Cuisine
Ici les moulinets je me déchaîne...trop intime!

Culture, je dénonce et je déchaîne,
inculture ,je dénonce et je déchaîne,
je crains la rouille, alors musique !

mercredi 10 novembre 2010

dimanche 7 novembre 2010

John Williams & Julian Bream / C.Debussy-Golliwogg's Cake-Walk /

Debussy / Arabesques /

Fiançailles.

Poésie, rien n'est promis
tout est donné
les fleurs débordent des cadres
c'est pour cela que les peintres les peignent dans les vases
et dans les vases
elles débordent encore du cadre
c'est pour cela
certains soirs
le ciel chargé de pluie intimement lié au soleil
une jacinthe odorante de lumière perce la ville
un chardon fleuri pique ses quinquets
une broche pour les yeux des passants
c'est pour cela ,  immobiles ,  nous attendons la pluie ,
nous attendons les fougères aux cils
le peintre et les fleurs
les chardons et les jacinthes
le ciel la pluie et le soleil
l'ombre et la lumière
attardés à notre table
les visiteurs de l'âme et de la chair,
l'ennui le bel ennui
à longueur de jour
le ciel pleure

samedi 6 novembre 2010

Une nuit

tant de pluie
tant de pluie
 c'était l'eau qui arrivait
 la ville qui partait
réveille toi nous sommes arrivés
endors toi nous sommes partis
sur la banquette
froissés des chiffons sous la tête
couteaux de pluie voyageant au pays inconnu
les torrentielles
le train tanguait entre vallées montagnes et forêt de sapins d'ébène,
monstre crachant des cavernes de fumées,
dans ma bouche le goût fade et tiède du sang.
Réveille toi nous sommes arrivés,
c'est ici que tu habites maintenant
c'est ici que je m'habite
chaque jour le grand corbeau en robe
passant dans la cour perdra une plume,
chaque jour
je ne la ramasserais pas,
chaque jour le toit grand ouvert
chaque jour
une plume s'envolera.




Lune noire les cornettes alignées au parloir,
lune rousse l'automne où les aimés sont des ombres de papier
la plume crisse les contours immobiles,
lune rouge coupés les cheveux sous le soleil de juillet
gros ciseaux grattant le crâne
les mèches du foin séché au vent,
lune blanche les combes envolée d'oiseaux givrés
lune bleue la nuit sur le toit
une prairie où dorment les loups phosphorescents
couchés des croissants d'herbe
l'un souffle des boucles d'air à mon cou apaisé.
Je cherche le lieu en moi
déclos de la nuit
déparé de l'aube et du crépuscule
désentravé
entre moi et la phrase
entre moi et moi il y a autre chose,
entre moi et la phrase
il y a autre chose
le lieu l'amour d'où elle surgit
qui me laisse dépourvue de mots.
Ces avalanches  de collines
des seins de phrases
des dunes de sable
fines des étoffes intraduisibles
des sables des écorces
paginent ourlent chavirent 
des colliers d'or.

Se maudire
se repentir
se déclarer captive, rebelle, enfant ,
morte , vivante, belle, laide,
se déclarer bêlant, mordant, brillant,
se déclarer,
un plat froid de lentilles où la trieuse trayeuse
du comité rédactionnel, conjuration des imbéciles, palabre.


Il n'est plus temps,
je m'incline devant lui
et je souris.

Il n'est plus temps
là où je suis
qui que je sois
je souris et je m'incline devant le temps.
Il n'est plus temps.
je souris.
Indépendamment de ce qui arrive, n'arrive pas, c'est l'attente qui est magnifique.

A . Breton

mercredi 3 novembre 2010

dimanche 31 octobre 2010

Du cri
la joie rage en moi
la rabbia de la peine
un pazzo gridar
la hurlante des vagues renverse le langage
la pluie
la pluie un rideau de pluie crépite doucement.




John Williams / Sueno en la floresta / Agustin Barrios Mangore

Le seul drame serait d'avoir  DE l'ambition,
je n'en ai pas ,
j'en ai eu, quelques temps de doute avec quelques petites proximités ambitieuses.

Les affres de l'amour propre
l'amour  "  propre  "
la mort  "  propre "
les simulations
du " cela existe "
du  " cela n'existe pas "
le nivelé par le bas en quelque sorte d'exécration.
Ils ne  plongeront pas les mains dedans
pas les mains dans le temps ,
ce " cela  "est bien égal , ni chaud, ni froid,
ce cela est tiède
et tiède est marchand de peur
marchand d'amour
simulation plagiaire
ainsi ils construiront leur maison en marchandant l'amour
quelques vues nettes et propres.

Cela est
je rêve amour
je rêve mon amour
la belle  proie conquise
l'inimaginable rêve
l'inimaginable Venise
 les phrases parlent à leur guise
elles coulent des rivières  de sons et de couleurs
des soleils et des lunes
des aubes et des crépuscules
au désert les masques liquides
chair de dunes d'éclipse en éclipse
pivoine hors des murs,
flammes légères marchant sur le ciel.

Le seul drame  est la peur et les peurs
qu'ils vous refilent
refileurs renifleurs,
jeune nous ne pensons jamais mourir,
jeune nous pensons la mort,
nous ne parlons que de la mort des autres ,
nous n'en parlons pas, jamais,
c'est interdit ,
nous pensons aimer,
nous pensons l'amour ,
tout net ils me feront taire,
aimer c'est interdit,
la mort c'est interdit,
et quand l'heure arrive proche
je n'y pense plus
je n'y pense pas,
la mort ne se pense pas,
l'amour ne se pense pas,
ils se dégoupillent l'un l'autre
de l'été à l'hiver
de l'automne au printemps.
Je partirais,
je pars,
mon amour l'un l'autre dégoupillés, fleurs de grenaille,
flammes légères mon amour, nous rêvons,
eux ils vous parleront de la vôtre
mais c'est de la leur dont ils ont peur
c'est de la leur dont ils parlent,
ne cherchez pas les morts des autres
les morts appartiennent aux morts proches,
cherchez les vôtres
les peurs de la mort
cherchez vos morts, non ceux des autres
ils ne vous diront rien,
ne vous emparez pas de la mort
emportez la , une grenade dégoupillée dans votre coeur.

Seras - tu  là Louise
y serais - je aussi
tombées dans les fossés de fleurs
bercées par la pluie,
serons nous mortes ou pas,
peu importe.
Je m'enfuis tout à me dire
rêve mon amour
rêve encore
dans le grand chagrin
la troublante immobilité de la vie
rêve encore
du chant incertain
nos fleurs de pépins dans la grande faille
rêve encore dans le grand fleuve
de boue et de fleurs.
Convoquée par l'insomnie
Venise en voyage liquide
les arcs des phrases fleurs digitales
je les entends passer
elles chantent
desquamant leur gorges d'aubes en lambeaux de chair,
 je les entends s'ouvrir les veines pluies d'oiseaux irréductibles
un bout de terre dans la bouche
de l'eau sous les ongles,
palette de l'amour,
bel amour d'hiver
flocon sur la braise,
la neige charme  les saisons
le désert avance sous mon front plissé de larmes.

vendredi 22 octobre 2010

Un roman où nous avons perdu pieds
nous dérivons flamme de bougie au vent
vertige étroit entre la vie et la mort
un noeud destiné à réunir ,
vestibules où se murmurent les toi , les moi ,
le nous qui s'entend  sur la guérison qui ne guérit pas
derrière les bruyères brûlées de blanc
les sources ont pris poitrines rouges de fleurs
l'eau abonde autour des cailloux
petits remparts fragiles
l'eau tourne autour
au courant des dérives
les cailloux sages aréoles de chair
j'oublie d'écrire
les souffles chavirent  lentement
chaque guérison qui ne guérit pas
chaque guérison ouvre les mots
chaque mot perce pique et mord,
chaque guérison tourne à la dérive
livrés aux fleurs, l'automne craque ses bogues dans nos veines
renard au crépuscule de lune
fileur de rouet cheveux bleu
verrine de la nuit le diamant au doigt sur la bouche
des sentiments troublant l'étal méthylène muet,
chaque repos sur une  brèche,
les digitales enlacées , foison de paroles,
 foison de paroles, petits marteaux sur la cloche tintent
lentement arrivés pour ne pas survivre,
j'oublie d'écrire.
La phrase refluait et affluait
plutôt mourir
cette phrase avait une particularité
la particularité vive  de vivre .

Isobel Campbell & Mark Lanegan

mercredi 20 octobre 2010

Pour ce que nous sommes
qu'est ce que tu as au bout des doigts,
des ongles,
qu'est ce que tu as dans tes mains,
des doigts,
la main fermée s'ouvre
et bientôt la main ouverte
se fermera , close dans une parenthèse,
une rue ouverte au chant d'oiseau qui s'approche de chaque chose.

Le tigre.

Le tigre a des rayures
je reste  libre de croire
dans la jungle noire
qu'il en est revêtu pour moi, sans moi  ,
je reste libre de croire qu'il en est revêtu pour moi,
pour d'autres,
qu'il ne sautera pas d'un trépied à un autre,
ni sous le fouet dans les cirques et négoces,
les invectives, les stratagèmes , les pastiches sordides,
les compliments, les applaudissements,
les railleries et les crachats,
les starts cliques.

Qu'il ne dansera pas pour moi .

Je reste libre de croire
qu'il est cette lumière fauve qui reste vivante
quand l'aube s'éveille aux ramages des oiseaux frégates
quand l'oiseau pleure et qu'il a froid
quand le poisson vrille d'eau ,
quand le tigre bondit d'un saut mat,
ambre furtive sous les ombrages muets,
troncs froissés de parfums de langue,
le khôl des arbres bruissant dans le fleuve étrange de son oeil,
qu'il ne dansera pas pour moi,
et s'envole  sur une fuite d'échine de nuages
pigments doux et sauvages.

je reste libre de croire
qu'il  est libre  de se revêtir pour moi,
nulle autre,
pour d'autres,
je reste libre de croire
qu'il ne dansera pas pour moi.
Le brame du commerce saisonnier du livre ,
"  Pousse -toi de là , que je m' y mette " .

En pointe :
Le philosophe éclairé et éclairant tant qu'à faire, vivez comme je dis.En général , ils ont de gros sourcils brouissailleux , bruisailleux , qui me filent le désir de mille ans de bon commerce d'entente avec moi même.
j'ai des soupçons de fuite.
Le sociologue expliqué et expliqué et expliquant , pour des siècles et des siècles comme je l'explique.
l'économiste tout va mal et tout va bien comme buzz l'éclair et la chenille qui s'étire en accordéon  ,cent cinquante ans d'espérance de vie.
Les manuels de pratique , savoir bricoler, savoir construire sa maison , savoir jardiner, savoir partir en fin de semaine avec un plein écologique.

Trois petits cochons pendus au plafond
tirez leur la queue
ils pondront des oeufs
combien en voulez- vous ?




dimanche 17 octobre 2010

j'ai penché la tête
à travers le miroir clair
et je t'ai senti sourire et respirer
la nuit un ventre tiède,
 ils parlent de guerre
et moi, j'attends l'hiver.

Mahler / Adagietto /

Guiseppe Verdi / Rigoletto le Trouvere /

samedi 16 octobre 2010

Je ne vis pas pour écrire
et n'écris pas pour vivre
un cahier
pour ainsi dire vivant
il meurt chaque aube
chaque nuit
l'arbre secoue ses feuilles
en passant
entre-temps les roses d'outremer
d' îles en îles dérivent sur le fleuve
entre-deux l'imagination sur les blessures
un cahier
qui s'ouvre sur une pierre
et se ferme sur une fleur








vendredi 15 octobre 2010

Pierres effondrées
le flanc des marées a couché le soleil dans la pourpre
brûlure
brûlure
buisson de jais où se parle la langue
mourir car nous sommes vivants
danser sur la pierre fleurie en nous
pivoines de la vie
de l'aube au crépuscule
la nuit à l'écho
une chambre d'argile
un chant .

mardi 12 octobre 2010

Le corbeau et le renard .

Dissonant autant que gracieux
 emportée par le fil de l'eau
le courant
 chavirée
oh le fil

Je rêve une chaise
un flocon de neige
je tombe sur la fenêtre bleue
de ma caravelle
je sombre
je tombe sur le fil

Dentelle
assise sur le sable
un coquillage ouvert
je rêve sur la page
de mon enfer
je tombe.

je sombre
étrange cavalière
dans la douceur d'une ombre.

Je rêve
assise sur un oiseau
de l'étendue du monde
cruel
déchirée de mon pas
muette et ronde.

Nous sommes sur le fil
oh le fil
des mots d'émaux
la main sur l'ombre ténue.

vendredi 8 octobre 2010




 Le point glisse à la virgule ,  l'acrostiche de la bouche,
la boucle du soulier en ut , broderies ,
la larme vire au sourire , imperceptiblement

mercredi 6 octobre 2010

Colette Renard




Partie aujourd'hui La Demoiselle Le 6 Octobre 2010 ,  belle nuit madame Colette.
Deux poissons gris
toute la journée
dans les yeux

lundi 4 octobre 2010

Etrange expression,
il y a des personnes vraies et d'autres pas
de même que de vraies personnes et d'autres pas,
il y a
il y a
il y a

On peut lire cela partout

il y a
il y a
il y a

des faussetés si délicates  que chacun s'y perdrait dans ses images merveilleuses et si simples.

Je suis vraie , vraie une rose ,
je suis vraie , vraie un gros ver
un chien à puces
les godasses pleines de flotte
vraie , la table et le verre
vraie la main de gangrène
vraie une pendule de cimetière.

Vrai, vivre dans ce vrai  les vraies personnes, les personnes vraies, est d'un emmerdement croissant.



Allez allez
sincèrement je vous embrasse
je vous colle ma peur aux godasses , un petit pot de miel pour la route .

Il  y a
Il y a
des vrais et d'autres pas,
allez allez !
Un point
Allez un point sur la pendule du cimetière
un point et c'est tout.

Quand je suis gaie , j'achète des fleurs
quand je suis triste, j'en achète aussi
ce compte là c'est le même,
il a plu longtemps
une nuit sur l'herbe
qui ne pourrait ni ne voudrait finir

des fleurs sur les tombes, pas de fleurs ,
pas de fleurs , ce sont les mêmes,
il a plu longtemps
un soir où rien n'est écrit dans un poème
tout est à côté
sur la pluie
sur l'herbe
sur la pierre qui roule à l'eau.

dimanche 3 octobre 2010

Je suis déchirable
une feuille de papier
alors déchirez.

Que la mort se révèle et le voile de l'étrange rire la recouvrira
que la mort se révèle dans l'amour
un oiseau dans la cendre.
Un bec inconnu.

samedi 2 octobre 2010

je me souviens de tout
dès lors
cela ne serait donc plus un souvenir
quelque chose qui n'aurait ni nom , ni mot,
quelque chose et quelqu'un qui passe
que l'on embrasse
et qui s'enfuit pour le temps de la parole perdue .
sur un arbre perché
un chat à plumes
un oiseau à poils
une branche
les jambes dans le vide
la larme entre les cils
trop petite pour tomber
trop vaste pour rester
elle reste suspendue.

vendredi 1 octobre 2010

L'obscurité palpable , un entend,
pose ton doigt
sur le livre ouvert dans la nuit
les pages perdent sial,
les lignes perdent pieds
cueillies sur la lettre
mon corps ne dort pas
il dort avec le songe,
minéraux délicats
lavandière égrène les rêves grains de violettes,
chapelet de passage , 
 vers toi  éveiller une ténèbre
le sourire à l'oeil ouvert
un oeil rond  posé sur ton front
un souffle d'éveil
Je touche ton visage visage articulé d'oreilles
visage à l'ovale de glaise
émue la vague sillonne le sable
prières sur la paume
les noms de l'amour sur les granits
scribe bleu aux veines des poignets
psalmodie de ventre
 seul et beau mat  éloignant les bruits

je ne dors pas
le scribe trace
la vague passe 


une armée flottilles de bouche
proues effilées , licorne de mer grave
 des ponts de pierre traversés
des voix aux cambrures d'encre
des sceaux silencieux aux talons
des litanies de fleurs
des digitales glaïeuls ,
 un éclair de mur du son,une phrase au pouls bat  l'écho du monde
je dors à l'éveil
tu marches dans la rue,
les pleurs dans la foulée des douleurs
l'orage sourit dans les sillons de ta peau
éveillée la ténèbre
le temps frappe la poitrine , traverse le corps , traverse les ans ,
traverse la mort, un seigneur en prières.

Je me souviens de tout
ce mat éloignant le bruit
cette goutte d'eau frappant l'oubli
l'émail de la nuit.

jeudi 30 septembre 2010

Cinq  heure , je mets mon chapeau , par la petite route , rien ne bouge,  ces étés brûlant qui ne laissent aucune trace , l'air saturé de lumière aveugle, des rivières éthers volatiles de mirages miroitent et disparaissent , le son mat des chaumes , les blés scalpés dont le parfum grillé grenu entête encore cette heure sur la plaine chauve .
Le chemin tourne , la ferme de la vieille Debosse , le chien engourdi affalé sous le porche, la cour éventrée de soleil , une fourche posée le long du mur de la grange , un seau de lait caillé boursouflé , une nuée de mouches matelasse les peaux de crème tournée, une volée de poussins piaillent sur les marches de l'entrée , les volets de la cuisine sont tirés , ils sont partis.

Derrière la grange ,  le champ lent  ,  sous l'ambage des arbres  des entrelacs de mots tus, des maladresses de bras, des roseraies torsadées de voix à l'ombre douce du soir , lacis mauve du ciel  sur les lèvres des verbes d'herbe folle, un jardin précieux, un puissant désir de chanter la mort, à l'écart  , un mystère qu'on aurait laissé  là  grandir tout seul .

Les mots bleus.

lundi 27 septembre 2010

Peter Cincotti / Nature Boy /

Miles Davis / Nature Boy /



 Doux avant la tristesse, désarmé avant le désarroi, doux après la tristesse

.../

dimanche 26 septembre 2010

Quand ils auront éteint le camping gaz
les gaz de la peur , de la haine ,

les discours s'éteindront aussi.

ma chambre est noire
elle a le suprême avantage d'être au calme.
Vertige étroit
entre la vie et la mort
inconnu
talons bleus.

.




je parle né et mort
vertige étroit
aux talons bleus
l'amour inventé .

Talons rouges.



.
    Pas de pastilles pour la toux





Je danse 

Une écaille , juste une écaille.


L'élégance des talons aiguilles,
les écailles crachées par les vagues nonchalantes,
la déchirure d'une longue nuit blanche
l'envers d'un jour noir,
le sentier joli qui mène à l'horizon de la mort
les poissons claquettent sur la rive,
l'herbe étale parfaitement verte de toute déchirure
nous ne savions pas
nous ne savions
ce que nous avons toujours su
nous ne savions pas
nous voulions le leur dire
mais parler
les poissons claquettent sur la rive
sur les touches d'un piano ivre.

Il fallait absolument occuper le temps
le posséder de vies balivernes
l'occuper de jeunes souveraines
exemptes de toute cicatrice
de rois à la boucle d'oreille
petites chochottes au coulis vanille,
tout ce bruit sous les lustres
tous ces concerts sous les manteaux,
Vitement.
Vitement

 Sur les lignes à simple voie, il est nécessaire de ménager, de distance en distance, des voies d'évitement pour le croisement des trains.
Pour éviter d'entendre
le souffle de la corde sur le squelette qui bande encore
et encore

Évitement simple 



l'occuper  car insupportable
tu seras sur la rive
plume au dos
plume au chapeau.
Que cherche t-on ici
sinon mes larmes pour consoler les vôtres.


Je suis allée cet après midi
au bord de l'étang,
sur le petit chemin d'herbe
un poisson livide , agité de soubresauts,
Je l'ai remis à l'eau
sans y penser.
La rive était parfaitement déserte et muette
de tout murmure,
l'herbe était parfaitement verte
de toute déchirure,
le mot et le verbe étaient parfaitement
en paix .
Si belle que soit la terre ,
elle était là , dans ce rire,
La mort à l'horizon,
la déchirure des yeux
effrayée de vivre.

Inconsolable.

.

samedi 25 septembre 2010

lundi 20 septembre 2010

Le trio Joubran.



Trois frères , ils sont palestiniens , de nationalité israélienne , de confession chrétienne , ils jouent de l'oud , ce qui signifie en arabe " le bois .

L'oud appelé aussi luth.

dimanche 19 septembre 2010

Chacun est libre de pré tendre la vie et la mort,
une tragédie déchirante, un roman à la rose, un coupe _ papier, un rasoir électrique, chacun peut y voir dans les angles, les ronds et les carrés, nous sommes tous saisis par les images de notre vie , des lames sur lesquelles nos talons claquent , glissent, chutent, des sons, des formes que nous n'avons pas maîtrisés, il n'en reste pas moins que la mort est burlesque, et la mienne l'est aussi , chacun se tranchant le gorge à soi petit et grand, au choix .
Grand -père est mort en faisant des claquettes, j'imagine à mon plus grand plaisir qu'il en fait encore.
Le burlesque est tendre, amour s'il en fut, amour il est. Il ne confondait pas la danse et la scène, il dansait.
Je suis à l'école buissonnière.

La mort n'a pas de camp , elle n'a que des mauvais partisans.
Parce que la mort est insupportable, nous mangeons tous les jours à la même table.

.../

La marche.

Tout commençait là et finissait là,je marchais heureuse vers la mer,je la distinguais au loin quelquefois ,une fuite de nuages à l'horizon mon pas semblant s'éloigner d'elle, au détour du chemin elle paraissait plus proche, nichée entre deux seins de dune, mon pas était calme je la laissais prendre possession de moi , elle marchait en moi , et j'allais vers elle, grave et légère, je lui parlais je lui parlais dans mon pas en elle, c'est moi, je suis là , je suis venue , je suis revenue.
Et là à l'immensité du monde , d'une patience éternelle, nous nous sommes traversées, nous regardions enfin.

samedi 18 septembre 2010

Aux revenus.

Au bout de la jetée
les trolls font des bonds sur la colline,
des bonds prodigieux
sur la colline bleue,
le château borgne ouvre les yeux,
posé sur mon épaule
un troll en phrases de nuit.
Je parle.


.../




Le rollmops.

Votre calque est fade et gâché
tout calque l'est
grand -père n'a jamais été un invertébré mais un rollmops,
il avait de jolies arêtes en fourchettes,
un rollmops surgi d'une robe de chambre surgissant elle -même
d'une salle de bains ,
un peignoir blanc satiné rayé de gris perle, plutôt enrobé ,le rollmops ayant pris de l'âge en la personne de ma mère,
très vexée de nos rires moqueurs, à sa fière entrée dans la cuisine,
regardez ! Je suis toute neuve.
Elle pinçait les lèvres
ce qui lui donnait également l'air de la fourchette maladresse,
tout grand-père et elle avec.
J'en ris encore toute barbouillée de ce flot.
Un corps parlant à un autre corps .

.../
La mémoire a de l'imagination
à ne plus savoir,
elle vit.

.../

vendredi 17 septembre 2010

Chrysalide

L'humus des terres
un cul de basse fosse,
recroquevillée une larve d'insecte
j'entends ,le gong du vent
tombé à terre.

le cri strident
le rasoir glisse
un champ d'humeur en décomposition.

Percute la pierre
soulève le tombeau
les feuilles grouillent d'insectes papillons
muet un gros ver rote des fourmis.


.../

Mémoire.

Tu crois qu'on va mourir ?
Oui je crois bien.

Nous mourrons
pas les yeux révulsés
pas les pleurs à l'arrière des champs intérieurs rétiniens consummés,
les pleurs à la remorque,
pas de devis.

Nous sommes morts tout à l'heure
Viens, allons boire un verre
sur la place au champs de fleurs
le jour du marché,
nous balancer sur les chaises à la terrasse,
nous les entendons
vivre passer et mourir .

la mal parole aussi bleue que la bonne et la belle,
l'amour n'est pas si sage
qu'il faille en pleurer,
danse amour trois pas de côté
danse amour d'un violoncelle
et d'un trombone
trois petits pas.

Pas encore nés et déjà et presque morts
des flots où les orgues résonnent à l'écho
nos corps et nos âmes,
ciel vacant,
l'oubli nous a traversé de corps en corps
tu as plongé ton regard dans l'océan profond de mes yeux
nous dansons encore,
vivants,
je t'ai trouvé dans le noir
bien avant que l'aube ne se lève,
ton nom à moitié prononcé,
à moitié désiré,
retrouvé vivant,
j'ai posé ton nom auprès du mien
trois petits pas à l'écart où tu dormais.


.../

jeudi 16 septembre 2010

Chambre

Ma chambre était grande,
le parquet frotté d'eau chaque semaine,
cette odeur que j'aimais,
les sombres lattes défraîchies aux goulées du soleil de l'après- midi,
le lilas qui valsait parmi nos rires,
le silence nourri d'élytres,
la table était au milieu,
les grandes portes du placard
montant jusqu'au plafond,
élimées de grandes fleurs mauves éternuant du pollen sur les baguettes de petit bois écorné.

le soir , j'ouvrais la porte du placard
je prenais le livre sur la pile du fond
j'éteignais la lumière,
j'ouvrais le livre au hasard,
je posais mon doigt dans le noir
sur une ligne, dans le noir,
je lisais cette ligne
suivie de deux ou trois,
au clignotement d'une lampe de poche
suivie de deux ou trois,
je le fermais
et je m'endormais heureuse sous l'une d'entre elle
écrin de nuit.


.../















Montrer le mouvement , le nommer , le parler en l'écrivant , force et légèreté, peindre des yeux qui s’ouvrent, un regard qui soudain découvre et comprend, aussitôt, une disparition embrasse, une noyade sauve. C’est une révélation, la joie de la révélation où la nôtre éclate.

Sur les joues de Louise le lustre de la mer,les rougeurs de timidité cueillies sur sa peau ,, les parfums du soir , vapeurs du jardin dans sa robe où les mains se tiennent confiantes, investie, du crépuscule et de l'aube , le chant de la mort suspendu, le pont qui a disparu , le souffle d'octave , la joie remonte du fond des âges.


.../

mercredi 15 septembre 2010

Thalassa














Et la nuit fait nid sous la dale dressée
thalassa aux gorges abyssales
face contre le mur candélabres mourant
je prie , je crie de ton poing fermé
quelque chose de tendre ,
échappée des joues ventrues des blancs sommeils
ta face s'est tournée
l'aube ouvre violette morsure l'étreinte du baiser
sur la brillante lame de l'assaut de marée.


.../






Découvrez la playlist Nouvelle playlist avec Various

mardi 14 septembre 2010

Poissons de pieds.


















c'est ma mère qui m'a appris à me laver les pieds,
plus tard , j'ai su que si je savais me les laver
c'était la grâce enveloppée de son bras confiant ,
son bras qu'elle avait abandonné au jardin,
dormant à la chaise longue de bois
la toile tendue dodue de son ovale,
bouche entrouverte, une jonque filet de roses assoupies sous la haie.
Elle sentait le savon frais,
à la veine de sa tempe gouttait le ru,
des sillons de langue de soleil tremblant,
la cire du parquet gouachée,
j'entendais l'ocarina bondir en troupeaux blancs de billes
sur les carreaux de faïence,
les huiles de lin glacis d'été glisser sur mon enfance,
le couteau dans le pain du dimanche,
la trace de la grâce et personne d'autre que cela.
Tout était dans ses bras charnus
un vase fuseau à la taille de cotonnade tiède,
une alliance ronde de grains de peaux.
Je lisais l'eau claire, à l'écho
la cuvette d'émail
les linges de l'eau
leurs éclats sautant les fleurs à pieds joint,
le trottoir éclaboussé d'automne diamantaire
penché de ruisseaux , giboyeux de boutons de nacre.
Les passants veston sur l'épaule
ces bleus soleils leur riaient aux basques,
joyeux, ils sifflaient au bain , au bain ! Les brodeuses d'eau !
Les dentelles de grand- père
les draps des lilas dans les chaudrons,
au bain au bain dans les dés à coudre
Au bain passementières !
fleuries de jaune souffre
et violettes jambières.







Delbi / La marmite du nord /










Une tulipe blues blanche dans un vase noir

Bientôt en concert à Dunkerque, Calais , ( pour les dates aller voir sur son site et aller à Dunkerque et Calais)



Obrigado

dimanche 12 septembre 2010

Bla bla bla
patati patata
youp la boum
j'hésite entre ces trois " lieux dits " ci-dessus " pour confirmer mon incapacité intellectuelle surtout la philosophie de la raison sur la passion
de la passion sur la raison , la haute volée..Tous les jours des concours de tennis,
épuisant.


Il y a eu un malentendu entre nous, entre nous,je ne réfléchis pas, je réfléchis quand je dors , les yeux fermés je rêve,je rêve entre nous quand je suis couchée au bord de l'eau, le philosophe me répond , tu réfléchis quand tu es debout , les yeux grands ouverts et pas au bord de l'eau , au bord des mes jolis pieds si malheureux.
Bon ! Pourquoi je pas pas je , bon! Mais il en est dit tellement dans le manche.
Je réfléchis quand je suis assise au bord de l'eau, je rêve , je me lève et marche comme une fleur, chante un caillou dans la gorge de l'eau , les yeux ouverts, le psychanalyste me répond , tu réfléchis quand tu t'allonges et te couches les yeux fermés, et pas au bord de l'eau, sur un divan rouge en pleurant sur tes pieds , les gouttes sur le bord de mes jolis pieds si malheureux.
Bon , pourquoi pas , le je de me te se, bon ! mais il s'en dit tellement dans la pioche.
Et comme j'ai moins de cervelle qu'une vache qui regarde passer les trains,
elle, la pauvrette qui a nourri de tout temps toutes ces populations , d'est en ouest et du sud au nord, lors gageons qu'aucun train ne passera par ici et que je pourrais à loisir continuer à contempler mon plafond, bas s'il en est, je ne saurais dire, je ne connais que lui.

Mais lorsque le haut plafond commence à me parler et me répondre, T'as pas une balle ou deux, alors là , cela demande réflexion.

Y'a pas de sot métier
mais y'a pas de sot métier sans risques,
y'a pas de risque,
il n' y a que le risque.
Je risque pas de me mettre au tennis.

alors quand on a les deux pieds dans la vase
forcément un jour ou l'autre ça monte à la tête, dit la vache
la preuve , je suis vivante,
c'est par certains côtés assez ardu de bouffer du foin, pour nourrir son monde.

Et le plafond bas de répondre: qu'ils se démerdent !

Je rêve au bord de l'eau.
Dès que je vois une mouche , je rêve.
Entre nous.
j'ai pas la cote ?
nulle cote ne se plaint
tant mieux dit le pioupiou,
on mange dit grabuge?
j'en veux pas du sérieux sur les e
du é sur les méninges ascensionnelles
de l'accent sur l'exceptionnelle,
ça tombe bien,
je ne suis pas exceptionnelle.

j'en veux pas non plus du è
accent grave sur le poète,
j'en tiens , j'en pince pour ne pas me poser plus loin que je ne suis,
plus haut que je ne puisse voler
plus bas que je ne puisse jamais me relever,
je suis morte
il y a si longtemps, tout en bas
là où vous n'êtes jamais venue constater
enfin presque,
on peut pourrir par les pieds
par la tête,
votre joli nez en serait tout chaviré, tout dégoûté,
c'est ce presque
qui me fait chagrin
si je pouvais l'être tout à fait
nulle cote ne se plaindrait.

Alfred Döblin / Berlin Alexanderplatz /








Les abattoirs de chicago , le fondateur si je peux dire, un grand admirateur d'hitler, prend modèle, inspiré qu'il est par les méthodes rationnelles nazis et applique le traitement aux animaux. Il développe en parallèle un ingénieux réseau de chemin de fer, l'acheminement du bétail et sa sortie sous barquette plastique. Méthodes reprises avec enthousiasme par Henry Ford , d'un bout de la chaîne à l'autre, l'abatage , la boucle est bouclée. Le cours de la bourse... ? A combien la cuisse de poule aujourd'hui ?





je ne veux pas finir comme ça
je veux pas finir comme ça

je ne veux pas, impossible monde ,
où est l'humain dans l'homme ?


Emission sur Un éternel Treblinka

Reécoutez l'émission consacrée à Un éternel Treblinka de Charles Patterson
sur France Culture

Lire Alfred Döblin " Berlin Alexanderplatz "